En lien avec l'actualité

Ouïghours : briser le silence pour agir

Durant l’été, un collectif international de plus de 180 organisations a dénoncé le recours au travail forcé des Ouïghours par de grandes entreprises chinoises.

Cette pratique, estimée à 20% de la production mondiale de coton, implique de grandes multinationales d’habillement ou de l’électronique qui s’approvisionnent en Chine.

C’est sur la base d’un rapport de l’Institut australien de stratégie politique (ASPI) qui démontre le déplacement massif de travailleur.euses forcé.es dans des usines textiles du Shandong, entre Pékin et Shanghai, que les ONG ont pu ainsi faire le lien avec plus de 83 grandes marques connues partout dans le monde.

L’UNSA Éducation fait le point.

Qui sont les Ouïghours ?

Les Ouïghours ou Ouïgours sont un peuple turcophone à majorité musulmane.
Représentant approximativement 11 millions d’habitants, ils font partie des 56 ethnies qui constituent la République populaire de Chine dominée par les Hans (92% de la population).
Installés originellement en Asie Centrale, ils se sont sédentarisés par la suite dans la région autonome du Xinjiang au nord-ouest de la Chine.

Un territoire gigantesque aux ressources énergétiques capitales

Le Xinjiang s’étend sur 1,6 million de km2 et son sous-sol recèle de nombreuses ressources naturelles : gaz, pétrole, terres rares, énergie solaire…
Au carrefour des grandes routes commerciales eurasiatiques, il est également selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch la principale région productrice de coton : 80% du coton chinois y est cultivé.
Ses frontières communes entre autres avec l’Afghanistan et le Pakistan ainsi que les nombreux attentats meurtriers attribués par Pékin à des séparatistes ou des islamistes ouïghours en font de plus, une région sous haute surveillance policière.

Une répression progressive et sans commune mesure

C’est à partir des années cinquante que commence une politique d’assimilation dure envers les minorités et de colonisation interne en favorisant par exemple l’installation de Chinois Hans au Xinjiang.
Depuis une vingtaine d’années, sous prétexte de la lutte contre le djihadisme et le radicalisme musulman, le gouvernement chinois a mis en place une politique de répression violente en s’attaquant à la culture ouïghoure et à ses habitants au Xinjiang.

Aujourd’hui, : ce peuple est devenu minoritaire dans la région et représente environ 40% de la population. Un basculement démographique qui, s’explique par la domination exercée par les Hans. Depuis quelques mois, la répression connait une escalade et de nombreuses atteintes aux droits humains sont confirmées.

On estime que le gouvernement chinois détient 1,8 million *de Ouïghours et d’autres personnes d’origine turque et musulmane dans des centres d’internement et des camps de travail forcé. Actes de torture, séparations de familles et stérilisation forcée des femmes ouïghoures y sont perpétrés. Plusieurs sources ont établi que ces crimes de masse s’ancraient dans une logique de terreur voulue par le gouvernement dictatorial chinois .

Quelles réponses face à ces crimes ?

La prise de conscience de la répression des ouïghours en Europe a été tardive mais la mobilisation de quelques responsables politiques et d’associations commence à alerter l’opinion.
En France, le ministre des Affaires étrangères avait demandé au mois de juillet, la présence d’« observateurs indépendants internationaux dans cette zone et qu’elle permette à la Haut-commissaire aux droits de l’homme (de l’ONU) de visiter le Xinjiang en toute liberté ». Mais qu’en est-il ?
Au vu des crimes qui sont perpétrés chaque jour, des sanctions seraient requises. Seuls les États-Unis ont pour l’instant placé onze entreprises chinoises sur une « liste noire », afin de réduire leur accès à des technologies et produits américains. Mais certaines entreprises multinationales ont déjà choisi de ne plus faire appel à des fournisseurs établis dans cette région. Le Parlement européen agit également afin que l’UE prenne des mesures fortes.

L’UNSA Éducation qui s’engage résolument pour la défense des libertés, apporte tout son soutien à toutes les initiatives qui dénoncent cette violente campagne de répression et d’éradication de la culture ouighoure. Quels que soient les enjeux diplomatiques, économiques ou commerciaux, c’est la survie de toute une partie de cette population qui est désormais entre nos mains.

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

Durant l’été, un collectif international de plus de 180 organisations a dénoncé le recours au travail forcé des Ouïghours par de grandes entreprises chinoises.

Cette pratique, estimée à 20% de la production mondiale de coton, implique de grandes multinationales d’habillement ou de l’électronique qui s’approvisionnent en Chine.

C’est sur la base d’un rapport de l’Institut australien de stratégie politique (ASPI) qui démontre le déplacement massif de travailleur.euses forcé.es dans des usines textiles du Shandong, entre Pékin et Shanghai, que les ONG ont pu ainsi faire le lien avec plus de 83 grandes marques connues partout dans le monde.

L’UNSA Éducation fait le point.

Qui sont les Ouïghours ?

Les Ouïghours ou Ouïgours sont un peuple turcophone à majorité musulmane.
Représentant approximativement 11 millions d’habitants, ils font partie des 56 ethnies qui constituent la République populaire de Chine dominée par les Hans (92% de la population).
Installés originellement en Asie Centrale, ils se sont sédentarisés par la suite dans la région autonome du Xinjiang au nord-ouest de la Chine.

Un territoire gigantesque aux ressources énergétiques capitales

Le Xinjiang s’étend sur 1,6 million de km2 et son sous-sol recèle de nombreuses ressources naturelles : gaz, pétrole, terres rares, énergie solaire…
Au carrefour des grandes routes commerciales eurasiatiques, il est également selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch la principale région productrice de coton : 80% du coton chinois y est cultivé.
Ses frontières communes entre autres avec l’Afghanistan et le Pakistan ainsi que les nombreux attentats meurtriers attribués par Pékin à des séparatistes ou des islamistes ouïghours en font de plus, une région sous haute surveillance policière.

Une répression progressive et sans commune mesure

C’est à partir des années cinquante que commence une politique d’assimilation dure envers les minorités et de colonisation interne en favorisant par exemple l’installation de Chinois Hans au Xinjiang.
Depuis une vingtaine d’années, sous prétexte de la lutte contre le djihadisme et le radicalisme musulman, le gouvernement chinois a mis en place une politique de répression violente en s’attaquant à la culture ouïghoure et à ses habitants au Xinjiang.

Aujourd’hui, : ce peuple est devenu minoritaire dans la région et représente environ 40% de la population. Un basculement démographique qui, s’explique par la domination exercée par les Hans. Depuis quelques mois, la répression connait une escalade et de nombreuses atteintes aux droits humains sont confirmées.

On estime que le gouvernement chinois détient 1,8 million *de Ouïghours et d’autres personnes d’origine turque et musulmane dans des centres d’internement et des camps de travail forcé. Actes de torture, séparations de familles et stérilisation forcée des femmes ouïghoures y sont perpétrés. Plusieurs sources ont établi que ces crimes de masse s’ancraient dans une logique de terreur voulue par le gouvernement dictatorial chinois .

Quelles réponses face à ces crimes ?

La prise de conscience de la répression des ouïghours en Europe a été tardive mais la mobilisation de quelques responsables politiques et d’associations commence à alerter l’opinion.
En France, le ministre des Affaires étrangères avait demandé au mois de juillet, la présence d’« observateurs indépendants internationaux dans cette zone et qu’elle permette à la Haut-commissaire aux droits de l’homme (de l’ONU) de visiter le Xinjiang en toute liberté ». Mais qu’en est-il ?
Au vu des crimes qui sont perpétrés chaque jour, des sanctions seraient requises. Seuls les États-Unis ont pour l’instant placé onze entreprises chinoises sur une « liste noire », afin de réduire leur accès à des technologies et produits américains. Mais certaines entreprises multinationales ont déjà choisi de ne plus faire appel à des fournisseurs établis dans cette région. Le Parlement européen agit également afin que l’UE prenne des mesures fortes.

L’UNSA Éducation qui s’engage résolument pour la défense des libertés, apporte tout son soutien à toutes les initiatives qui dénoncent cette violente campagne de répression et d’éradication de la culture ouighoure. Quels que soient les enjeux diplomatiques, économiques ou commerciaux, c’est la survie de toute une partie de cette population qui est désormais entre nos mains.