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Oui à la mobilité par l’attractivité et non par la contrainte !

Le CTMEN s’est réuni le 13 octobre 2021 pour examiner entre autres le projet des LDG « mobilités » 2022. L’UNSA Education a dénoncé une partie des dispositions prévues qui ne sont pas à la hauteur des défis posés à notre service public d’éducation et va même pour certaines parties à leur encontre. Enfin, L’UNSA Education a alerté sur la succession de choix qui minent l’avenir de notre service public d’éducation.

Madame La Présidente,

Monsieur le Directeur général des Ressources humaines,

Ce CTMen se réunit pour examiner des sujets de gestion des ressources humaines au sens premier avec les lignes directrices de gestion mobilité, et également l’attractivité des métiers au sein de notre ministère à travers les questions d’une part, de la création d’une indemnité pour certains personnels stagiaires et d’autre part, la modification des dispositions de la prime d’entrée dans le métier.

Pour l’UNSA Education, une partie de ces dispositions prévues ne sont pas à la hauteur des défis posés à notre service public d’éducation et une autre partie va même à leur encontre. Notre ministère, dans de nombreux champs et dans de nombreux territoires, souffre d’un déficit chronique d’attractivité. L’UNSA Education alerte sur la succession de choix qui minent l’avenir de notre service public d’éducation.

Avant ces conséquences pour l’avenir, il y a d’ores et déjà les constats sur le présent. L’UNSA Education est en attente d’informations claires sur la situation de cette année scolaire. Nous avons écrit la semaine dernière au ministre pour comprendre les carences en personnels constatées à cette rentrée selon nos remontées. Certes, le manque de personnel a déjà existé par le passé. Cependant, la situation en cette rentrée scolaire, dans les écoles, les collèges, les lycées et même les services est particulièrement grave.

Dans un contexte où nous avons pu déjà largement dénoncer le manque de postes, cette année scolaire présente la particularité de la massivité du manque d’agents pour occuper ces postes.

Le recrutement sur les listes complémentaires semble se faire a minima et les recrutements des contractuels sont différés. S’agit-il d’une stratégie d’économies au-delà de la Loi de finance 2021 ?

Entre le constat de l’actuel et les perspectives pour l’avenir, l’UNSA Education exprime son inquiétude pour notre Ecole publique. Les orientations arrêtées par le ministère, en particulier le profilage des postes, indiquent une volonté idéologique de donner des allures d’entreprise à notre système davantage que le souci d’améliorer son fonctionnement. L’UNSA Education regrette que, malgré la crise épidémique, le regard de l’Exécutif sur le service public n’ait visiblement pas évolué. Les agents publics ont pourtant largement démontré le sens profond qu’ils donnent à leurs missions. Le découpage du service public en une multiplication de postes à profil pour lesquels il faudrait démontrer à nouveau un engagement particulier affaiblit le sens porté à notre mission globale et collective.

Nos métiers souffrent d’un manque d’attractivité qui s’aggrave. Une part réside dans les rémunérations trop faibles et l’absence de loi de programmation empêche d’y répondre en profondeur. Une autre part, réside dans le management du ministère qui nie la professionnalité et les difficultés aigues des personnels. Une dernière part provient des difficultés d‘attractivité globale de certains territoires, et il faut construire avec chacun des solutions adaptées aux difficultés et aussi aux ressources. Cela nécessite un travail important et de longue haleine, auquel il ne faudra surtout pas donner le nom de Grenelle, tant celui-ci est synonyme de déception pour les personnels.

Il est encore temps aujourd’hui, en séance, de faire le pari du dialogue social en entendant les avis et propositions des représentants des personnels.

Intervention de Stéphane CROCHET pour l’UNSA Éducation

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