Opérateurs éducatifs : l’UNSA Éducation alerte le cabinet du Premier ministre
La délégation comprenait des représentants de 4 de nos syndicats (SE-UNSA, SNPTES-UNSA, UNSA-ITRF Bio et A&I UNSA), toutes et tous élus au CSAEP ou au CA.
Nous avons rappelé à la conseillère éducation du Premier ministre, madame Cécile Laloux, notre attachement aux missions de services publics rendues par les opérateurs éducatifs et nous nous sommes fait le relais de l’inquiétude grandissante de nos collègues. Dans un contexte particulièrement anxiogène dû aux restrictions budgétaires d’une part et aux annonces de fusion et de suppression d’autre part, la moindre rumeur devient une source d’angoisse et prête à toute les conjectures. Les risques psycho-sociaux s’en trouvent accrus. Par ailleurs, ces opérateurs sont pour notre fédération des outils majeurs de réduction des inégalités (territoriales, de genre, sociales, dans l’accès au numérique, …). Leur pilotage au niveau national nous semble indispensable dans ce but. Les gels et surgels de budget, les diminutions de subventions que peuvent subir les opérateurs, les mettent en difficulté artificiellement alors qu’ils remplissent leurs missions et s’adaptent sans cesse, grâce à leurs agents qui font preuve d’une agilité remarquable. Les gels de crédits en cours d’année les obligent à des prélèvements sur les fonds de roulement qui correspondent souvent aux déficits.
La conseillère du Premier ministre a rappelé qu’aucune annonce n’avait été faite. Le Comité interministériel qui se réunira à Matignon afin d’arrêter la feuille de route générale de réforme des opérateurs nationaux est reporté de mi-juillet à septembre. Dans tous les cas, il n’y a pas d’économie à court terme à attendre de ces travaux et il faut bien décorréler les décisions budgétaires actuelles, en situation de déficit, des hypothèses de réorganisation. Elle rappelle que les évolutions doivent se faire sur le temps long et rien ne serait probablement effectif avant 2027. Des réorganisations ne sont jamais des pistes d’économie budgétaire, voire elles peuvent générer un coût plus élevé pour se réaliser.
Nous sommes revenus sur la situation particulière de chaque opérateur. Nous avons rappelé que les missions de services publics qu’ils remplissent sont essentielles et que la qualité de leurs travaux est reconnue par les acteurs publics et privés, ainsi que par les usagers. Des mutations profondes sont en cours ou en passe d’être achevées. Les agents ont été fortement sollicités pour les mener à bien.
La conseillère approuve le bilan des efforts rappelés et nous en donne acte au fur et à mesure. Si elle semble convaincue de la résilience et de l’efficience des opérateurs, elle pointe une situation, notamment financière, différente d’un établissement à l’autre.
Nous avons rappelé que selon la déclaration de politique générale du Premier ministre, “l’Éducation nationale est à sa place, c’est-à-dire à la première place” et que “la France est aussi la championne des inégalités”. Des annonces ont été faites, concernant l’orientation. Des intentions ont été affichées concernant la formation continue.
Pour l’UNSA Éducation, il faut mettre en cohérence les mots avec les actes et donc avoir des budgets en conséquence. L’UNSA Éducation reste mobilisée dans toutes les instances, auprès des administrations et des ministères concernés, pour que ces opérateurs, plus que centenaire pour certains, puissent poursuivre leurs actions, au bénéfice de l’intérêt général.
Pour aller plus loin sur le sujet
Opérateurs en danger ? Cned, Réseau Canopé, Onisep, Céreq, France Éducation international