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Musique électronique: comment survivre sans public?

A l'heure où se dessine fragilement une reprise progressive des activités culturelles, il est intéressant de se pencher sur le secteur de la musique électronique. Fortement liée au festival et aux concerts, comment a-t-elle continué à exister pendant les confinements et à l'interdiction des évènements rassemblant du public?

A l’heure où se dessine fragilement une reprise progressive des activités culturelles, il est intéressant de se pencher sur le secteur de la musique électronique. Fortement liée au festival et aux concerts, comment a-t-elle continué à exister pendant les confinements et à l’interdiction des évènements rassemblant du public?

Certains évènements étaient déjà mis en ligne et y rassemblaient un large public. On peut citer la série de lives du Cercle1, souvent enregistrés dans des lieux d’exception comme récemment au Mont Saint Michel et mis en ligne sur Youtube et qui totalisent un total de 403 millions de vues depuis 2015. D’autres plateformes comme Boiler room2 mettaient aussi en ligne des live d’évènements musicaux dans des genres divers à partir de captation.

Avec le confinement, les réseaux sociaux ont été le lieu de la création de certains groupes, comme sur Facebook, permettant à des artistes de maintenir le lien avec le public ou de se faire connaitre davantage sans viser des chiffres si haut et de préparer le retour des évènements en public.

Parmi ces groupes, citons le groupe privé Facebook Stay In Your F***ing House (SIYFH) qui rassemble des DJ français en majorité et est basé à Toulouse. Créé dès mars 2020 pour inciter les gens à rester chez eux tout en pouvant continuer à écouter de la musique électronique, le groupe compte 8500 membres et environ 30 DJ. Il organise depuis mars 2020 des sessions live d’artistes qui mixent pendant environ deux heures. L’idée de départ était de fédérer des live qui pouvaient avoir lieux de façon désorganisée sur Facebook et d’offrir une plateforme commune à des artistes sélectionnés par le créateur du groupe tout en définissant des normes de qualité sonores. Chaque artiste met en commun son réseau avec les autres, permettant ainsi un élargissement de son audience. Chaque évènement du groupe privé fédère environ 50 à 100 personnes qui suivent la session en direct, et les sessions, enregistrées, continuent à vivre sur le groupe par le biais de visionnages possibles après l’évènement. Le groupe prévoit de continuer à exister après les confinements et de permettre aux artistes d’être bookés pour des évènements en réel quand cela sera possible. D’autres initiatives ont vu le jour sur Facebook de façon plus récente comme la page publique Techno is our life basée aux alentours de Montpellier. La page compte 2500 abonnés et organise des sessions live les vendredis, samedis et dimanches et prévoit également des évènements en public quand le confinement sera terminé. Techno is our life a par exemple organisé un festival digital avec des DJ en décembre et en avril et réuni près de 79OOO vues pour cette dernière édition.

Les festivals ont aussi vu leur activité s’arrêter, faute de public autorisé. Certains évènements locaux de Montpellier ont pu continuer à garder une certaine visibilité en organisant des évènements en lien avec les collectivités locales et des sponsors privés. Ainsi le festival I love Techno qui a lieu à Montpellier tous les ans a pu organiser des sessions live filmées et diffusées sur Internet à la place du festival normalement prévu en 2020. Situées dans des lieux emblématiques de la ville3, comme l’Opéra de Montpellier, la Faculté de médecine et le très récent immeuble « l’Arbre blanc », ces sessions offrent un panorama impressionnant sur la ville, mettant ainsi en valeur à l’aide de caméra sur drones le patrimoine architectural de la ville et les artistes. En attendant le retour éventuel de son festival en août 2021 si les conditions sanitaires le permettent, Family Piknik a pu quant à lui organiser sur le même principe une captation sur le toit du Corum, le palais des congrès de la Ville4.

On le voit, loin de tuer la musique électronique, le confinement a été l’occasion pour des initiatives diverses et variées d’émerger et pour des liens de se maintenir ou de se créer entre artistes et public. Toutefois, ces initiatives ne pourraient à elles seules permettre à l’économie de la musique électronique de survivre. Seul le retour proche à des évènements en public permettra au modèle économique de se rétablir et aux artistes de pouvoir continuer à vivre de leur art au-delà du contact direct entre artiste et spectateurs, si nécessaire.

1 https://www.youtube.com/c/Cercle/featured

2 https://boilerroom.tv/

3 https://ilovetechnoeurope.com/

4 https://www.youtube.com/watch?v=c0kPPpRvPl8

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A l’heure où se dessine fragilement une reprise progressive des activités culturelles, il est intéressant de se pencher sur le secteur de la musique électronique. Fortement liée au festival et aux concerts, comment a-t-elle continué à exister pendant les confinements et à l’interdiction des évènements rassemblant du public?

Certains évènements étaient déjà mis en ligne et y rassemblaient un large public. On peut citer la série de lives du Cercle1, souvent enregistrés dans des lieux d’exception comme récemment au Mont Saint Michel et mis en ligne sur Youtube et qui totalisent un total de 403 millions de vues depuis 2015. D’autres plateformes comme Boiler room2 mettaient aussi en ligne des live d’évènements musicaux dans des genres divers à partir de captation.

Avec le confinement, les réseaux sociaux ont été le lieu de la création de certains groupes, comme sur Facebook, permettant à des artistes de maintenir le lien avec le public ou de se faire connaitre davantage sans viser des chiffres si haut et de préparer le retour des évènements en public.

Parmi ces groupes, citons le groupe privé Facebook Stay In Your F***ing House (SIYFH) qui rassemble des DJ français en majorité et est basé à Toulouse. Créé dès mars 2020 pour inciter les gens à rester chez eux tout en pouvant continuer à écouter de la musique électronique, le groupe compte 8500 membres et environ 30 DJ. Il organise depuis mars 2020 des sessions live d’artistes qui mixent pendant environ deux heures. L’idée de départ était de fédérer des live qui pouvaient avoir lieux de façon désorganisée sur Facebook et d’offrir une plateforme commune à des artistes sélectionnés par le créateur du groupe tout en définissant des normes de qualité sonores. Chaque artiste met en commun son réseau avec les autres, permettant ainsi un élargissement de son audience. Chaque évènement du groupe privé fédère environ 50 à 100 personnes qui suivent la session en direct, et les sessions, enregistrées, continuent à vivre sur le groupe par le biais de visionnages possibles après l’évènement. Le groupe prévoit de continuer à exister après les confinements et de permettre aux artistes d’être bookés pour des évènements en réel quand cela sera possible. D’autres initiatives ont vu le jour sur Facebook de façon plus récente comme la page publique Techno is our life basée aux alentours de Montpellier. La page compte 2500 abonnés et organise des sessions live les vendredis, samedis et dimanches et prévoit également des évènements en public quand le confinement sera terminé. Techno is our life a par exemple organisé un festival digital avec des DJ en décembre et en avril et réuni près de 79OOO vues pour cette dernière édition.

Les festivals ont aussi vu leur activité s’arrêter, faute de public autorisé. Certains évènements locaux de Montpellier ont pu continuer à garder une certaine visibilité en organisant des évènements en lien avec les collectivités locales et des sponsors privés. Ainsi le festival I love Techno qui a lieu à Montpellier tous les ans a pu organiser des sessions live filmées et diffusées sur Internet à la place du festival normalement prévu en 2020. Situées dans des lieux emblématiques de la ville3, comme l’Opéra de Montpellier, la Faculté de médecine et le très récent immeuble « l’Arbre blanc », ces sessions offrent un panorama impressionnant sur la ville, mettant ainsi en valeur à l’aide de caméra sur drones le patrimoine architectural de la ville et les artistes. En attendant le retour éventuel de son festival en août 2021 si les conditions sanitaires le permettent, Family Piknik a pu quant à lui organiser sur le même principe une captation sur le toit du Corum, le palais des congrès de la Ville4.

On le voit, loin de tuer la musique électronique, le confinement a été l’occasion pour des initiatives diverses et variées d’émerger et pour des liens de se maintenir ou de se créer entre artistes et public. Toutefois, ces initiatives ne pourraient à elles seules permettre à l’économie de la musique électronique de survivre. Seul le retour proche à des évènements en public permettra au modèle économique de se rétablir et aux artistes de pouvoir continuer à vivre de leur art au-delà du contact direct entre artiste et spectateurs, si nécessaire.

1 https://www.youtube.com/c/Cercle/featured

2 https://boilerroom.tv/

3 https://ilovetechnoeurope.com/

4 https://www.youtube.com/watch?v=c0kPPpRvPl8