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Lutter contre la pauvreté : indispensable pour réduire les inégalités

À l’approche de la journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, l’UNSA Éducation rappelle l’urgence de lutter contre le pauvreté.

De quoi parle -t-on ?

Apprendre le ventre vide ! Ce n’est rien.

Porter des chaussettes trouées ! Ça ne se voit pas.

Ne pas pouvoir pratiquer une activité de loisirs ! On s’occupera avec la TV.

Se soigner ? Ce n’est pas urgent.

Partir en vacances ? En rêve.

On pourrait continuer cette liste. La pauvreté est le quotidien d’un nombre important de famille. La crise sanitaire a même accentué certaines situations de précarité. Le baromètre Ipsos/Secours Populaire nous la rappelle encore cette année : la précarité s’est étendue.

Il y a donc urgence à agir. La lutte contre la pauvreté doit être d’abord sociale. Elle nécessite la mise en place d’une réelle politique d’aide sociale qui ne soit pas perçue comme de la charité. Il est nécessaire de redistribuer et repartir les richesses : c’est un enjeu pour améliorer les conditions de vie des familles et permettre ainsi aux parents d’assurer pleinement leur rôle.

Imaginez vous l’impact de la pauvreté sur les relations entre un parent et son enfant ?

Difficile de s’inquiéter des mots à signer dans le carnet, des devoirs à faire ou du matériel scolaire quand on ne sait pas comment remplir l’assiette pour le dîner…Ne parlons pas des familles hébergées par les services sociaux qui changent d’hôtel plusieurs fois dans la même semaine !

Ce sont bien des mesures sociales et une politique volontariste qui permettront de lutter contre la pauvreté.

Pour autant, les acteurs éducatifs peuvent tenter de construire des solutions.

Agir à l’école

De nombreuses études démontrent l’importance de lutter contre la misère pour améliorer les conditions d’apprentissages. L’insuffisance d’alimentation lors du temps scolaire contribue aux difficultés d’apprentissage des élèves.

Les initiatives autour de la mise en place de petits déjeuner vont dans le bon sens. Il faut malgré tout aller plus loin en généralisant la mise en place d’une tarification sociale voir d’une gratuite de la restauration scolaire pour les familles les plus modestes.

Autre piste de travail qui doit avancer : élargir les critères d’attribution des fonds sociaux. Ils permettent aux collèges et lycées de verser des aides financières. Cependant les budgets sont limités et inexistants pour les écoles du premier degré.

La question des fournitures scolaires est également un enjeu. Certaines collectivités ont mis en place des budgets pour les écoles afin qu’une partie du matériel scolaire soit à disposition des enseignant∙es.

L’implication de l’ensemble des acteurs est essentielle : au sein des établissements scolaires, les assistantes sociales sont mobilisées pour l’amélioration des conditions de vie et matérielles. Cependant elles n’interviennent pas dans les écoles du premier degré et se partagent trop souvent sur 1, 2 voir 3 établissements. Elles sont formées pour détecter les situations de pauvreté mais ce n’est pas le cas des autres personnels qui devraient également être formés à détecter la grande pauvreté. Il est impératif de s’emparer de cette question pour permettre aux personnels d’appréhender au mieux les situations des élèves qui apprennent à cacher les signes de pauvreté.

La réduction des inégalités est une priorité pour notre fédération. Pour cela, il est indispensable de lutter contre la pauvreté et ces conséquences néfastes sur nos jeunes.

Donnons nous les moyens de faire réussir tous nos élèves, sans oublier celles et ceux qui sont en situation de grande pauvreté. C’est ce que souhaite l’ensemble des professionnels de l’ éducation.

Pour aller plus loin, retrouvez sur la vidéo de Jean Paul Delahaye sur son livre « Exception consolante, un grain de pauvre dans la machine » : cliquez ici

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