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Loire-Atlantique : le 44 promeut la mixité sociale

Inspirée par l’initiative de Haute-Garonne ayant débuté en 2017 concernant des collèges toulousains, la Loire-Atlantique franchit le pas à son tour avec la même ambition : s’engager pour la mixité sociale. L'UNSA Éducation qui promeut la mixité sociale avec force ne peut que se tenir aux côtés de celles et ceux qui la font vivre sur le terrain.
Collège Nantes centre

Un projet courageux et ambitieux

C’est un projet ambitieux et courageux que porte le Conseil départemental de Loire-Atlantique depuis près de deux ans. Celui de combattre la ségrégation à l’œuvre dans les collèges du territoire. Et les premiers résultats sont là ! En cette rentrée et après une rénovation complète des bâtiments, un nouveau collège vient d’ouvrir au centre ville de Nantes. Il regroupe les élèves qui allaient jusque-là dans 3 collèges désormais fermés. L’un d’entre eux, le collège Rosa Park, était classé en REP+. En procédant ainsi, la mixité sociale du nouvel établissement, l’hétérogénéité des publics accueillis, est plus grande que dans les 3 établissements fermés. 

L’objectif affiché est d’améliorer la cohésion sociale sur le territoire et d’augmenter l’égalité des chances en évitant d’assigner à résidence la jeunesse des quartiers populaires.

Un projet impliquant toutes les parties concernées

Mais tout ne se fait pas d’un claquement de doigts. Cela a demandé une implication des familles et de leurs représentants longtemps en amont. Il a fallu lever les craintes et répondre à leurs attentes légitimes. L’offre de transports publics a été modifiée en conséquence. N’oublions pas également que la rénovation représente un investissement massif pour la collectivité.

De la même manière, l’accompagnement des personnels est primordial. Si les enseignant.e.s avaient la possibilité d’être transféré.e.s vers le nouvel établissement (ou de bénéficier d’une mesure de carte scolaire), les équipes venant des 3 collèges apprennent peu à peu à se connaître et à travailler ensemble. Un temps d’adaptation et une remise à plat des pratiques pédagogiques sont nécessaires. Sur ces derniers points, le chef d’établissement souligne la grande implication et le volontarisme des personnels.

Tout n’est cependant pas parfait et il ne s’agirait pas d’être angéliste. Si le nouveau collège est un écrin magnifique et, par de nombreux aspects, une rénovation réussie, il y a des problèmes liés à son ouverture qu’il faut régler. Par ailleurs, le jour de notre visite, les personnels venant de Rosa Park apprennent qu’un coup de canif dans les promesses du Rectorat a été porté : la prime REP+ maintenue initialement pendant 3 ans est désormais annoncée comme dégressive. Une économie de bouts de ficelle mesquine, faite sur le dos des acteurs locaux, qui pourrait avoir des conséquences sur l’adhésion à de futurs projets similaires.

Un projet évalué par des scientifiques

Une évaluation est prévue à travers, notamment, une étude financée par la ville de Nantes et le Conseil départemental. Ce projet global ne se limite du reste pas à la seule ouverture du nouveau collège, même si celle-ci est emblématique. Une modification de la sectorisation scolaire plus large est concomitante. D’autres actions sont prévues avec la volonté d’étendre cette mixité sociale en dehors du temps scolaire. Les locaux de l’ancien collège REP+ pourraient être au centre d’une initiative attirant, cette fois, un public du centre-ville vers les quartiers périphériques.

Une attractivité du secteur public retrouvée

Une espérance supplémentaire est de rendre ainsi plus attractifs les collèges du secteur public et d’éviter la fuite d’une partie des élèves vers le secteur privé. L’évitement de l’ancien collège REP+ était estimé à environ 50%. On pourra de surcroît regretter, qu’ici comme ailleurs, seul le secteur public porte cette ambition de mixité sociale.

Ce collège “Nantes Centre” se cherche désormais un nom. “Pourquoi pas celui d’une résistante nantaise ?”, lance un enseignant sur place. Une bien belle idée et ce sont les élèves qui, au final, choisiront.

 

Une table ronde pour prolonger le débat : la mixité scolaire au service du vivre ensemble

Le 16 octobre dernier, au lycée de la Herdrie à Vertoux, Vincent Danis (Vice-président du conseil départemental, éducation et politique éducative), Cécile Chénedé (Présidente de la FCPE et membre du CDAL), Pierre Le Peltier (Coordinateur de projets d’inclusion sociale par l’activité sportive) Morgane Verviers, secrétaire générale de l’UNSA éducation et Willie Charbonnier, conseiller national au secteur politiques éducatives de l’UNSA éducation, ont échangé autour des questions : « Pourquoi le vivre ensemble ? Pourquoi la mixité ? Quels enjeux pour le territoire ? » dans une table-ronde animée par Denis Adam, coordinateur du projet fédéral de l’UNSA éducation.

Pour aller plus loin :

Public et privé sous contrat : agir contre une concurrence déloyale

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