L’institution éducative en perte de confiance

D’abord la « peur de l’échec » (49%), ensuite « le dégoût des études » (35%) tels sont –selon les 1000 sondés par l’IFOP en ce mois de juin 2014 pour L’édition du soir – ce qu’apprennent aujourd’hui les enfants à l’école. Des résultats d’autant plus inquiétants que ces deux items sont en nette progression par rapport à un sondage identique de juillet 2007. Si en 7 ans « la peur de l’échec » demeure en première place, elle gagne 11 point, alors que « le dégoût des études » progresse dans le même temps lui de 13 points, passant de la sixième (sur 7 items) à la deuxième place. Parallèlement « l’envie d’apprendre » recule de 6 points, passant de 29% à 23%.

Il faut certes nuancer les résultats en constatant que chez les parents d’élèves cette vision négative de ce que transmet l’école est moins forte. Si pour eux également « la peur de l’échec » demeure en première place avec  41%, « la capacité à vous adapter au monde actuel » (33%) et « l’envie d’apprendre » (30%) devancent « le dégoût des études » (28%). Mais celui-ci regrimpe à 38% chez les 18-24 ans (les plus proches du temps de la scolarité) et à 34% pour les 25-34 ans.

Paradoxalement, et là encore malgré la forte diminution des réponses positives (-10 points pour les parents d’élèves, -18 pour les non-parents d’élèves), les sondés continuent majoritairement à considérer que les enfants se sentent plutôt bien à l’école : le total des « bien » (très bien et assez bien) se situant à 84% pour les parents d’élèves et à 63% pour les non parents d’élèves.

De fait, ces données –en corroborant d’autres, dont les indications de notre baromètre UNSA des métiers de l’Education-, tendent à mettre en évidence le malaise voire la méfiance vis-à-vis de l’institution et des politiques éducatives. Ainsi, si les professionnels de l’Éducation et de la Recherche disent à une écrasante majorité (94%)  aimer leur métier, être heureux de l’exercer (83%) et trouver à 81% d’entre eux du sens aux missions qui leur sont confiées, ils ne sont qu’un quart (21%) en accord avec les choix politiques faits dans leur secteur d’activité.

Ce désaccord massif avec les orientations des institutions éducatives participe au brouillage des missions. Ainsi, pour les sondés interrogés par l’Ifop, l’école est de moins en moins un sésame pour l’emploi : « permettre à chacun de trouver un emploi à la fin de sa scolarité » est une mission de l’école qui ne recueille plus que 19% (en perte de 17 points par rapport à 2007). Dans ce trouble, le repli se fait sur la mission historique de l’école, celle « de transmettre à chacun les savoirs fondamentaux et une bonne culture générale » qui, elle, augmente de 18 points et recueille 60% de réponses positives.

Se pose donc la question essentielle : comment faire pour que l’Education permette l’accès aux savoirs et donc le goût pour apprendre alors qu’actuellement elle conduirait à la peur de l’échec et au dégoût des études.

Nul doute que la réponse est dans un changement profond. Une transformation des méthodes d’enseignement. Elle est donc pédagogique.
Le précédent ministre de l’éducation nationale avait affirmé que la « Refondation serait pédagogique ou ne  serait pas ».
Formation initiale et continue, travail en équipe, interdisciplinarité, complémentarité des acteurs éducatifs, projet éducatif en commun sur les territoires… autant de pistes connues qu’il faut d’urgence mettre en œuvre pour redonner du sens et de la confiance à tous dans l’institution éducative.

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D’abord la « peur de l’échec » (49%), ensuite « le dégoût des études » (35%) tels sont –selon les 1000 sondés par l’IFOP en ce mois de juin 2014 pour L’édition du soir – ce qu’apprennent aujourd’hui les enfants à l’école. Des résultats d’autant plus inquiétants que ces deux items sont en nette progression par rapport à un sondage identique de juillet 2007. Si en 7 ans « la peur de l’échec » demeure en première place, elle gagne 11 point, alors que « le dégoût des études » progresse dans le même temps lui de 13 points, passant de la sixième (sur 7 items) à la deuxième place. Parallèlement « l’envie d’apprendre » recule de 6 points, passant de 29% à 23%.

Il faut certes nuancer les résultats en constatant que chez les parents d’élèves cette vision négative de ce que transmet l’école est moins forte. Si pour eux également « la peur de l’échec » demeure en première place avec  41%, « la capacité à vous adapter au monde actuel » (33%) et « l’envie d’apprendre » (30%) devancent « le dégoût des études » (28%). Mais celui-ci regrimpe à 38% chez les 18-24 ans (les plus proches du temps de la scolarité) et à 34% pour les 25-34 ans.

Paradoxalement, et là encore malgré la forte diminution des réponses positives (-10 points pour les parents d’élèves, -18 pour les non-parents d’élèves), les sondés continuent majoritairement à considérer que les enfants se sentent plutôt bien à l’école : le total des « bien » (très bien et assez bien) se situant à 84% pour les parents d’élèves et à 63% pour les non parents d’élèves.

De fait, ces données –en corroborant d’autres, dont les indications de notre baromètre UNSA des métiers de l’Education-, tendent à mettre en évidence le malaise voire la méfiance vis-à-vis de l’institution et des politiques éducatives. Ainsi, si les professionnels de l’Éducation et de la Recherche disent à une écrasante majorité (94%)  aimer leur métier, être heureux de l’exercer (83%) et trouver à 81% d’entre eux du sens aux missions qui leur sont confiées, ils ne sont qu’un quart (21%) en accord avec les choix politiques faits dans leur secteur d’activité.

Ce désaccord massif avec les orientations des institutions éducatives participe au brouillage des missions. Ainsi, pour les sondés interrogés par l’Ifop, l’école est de moins en moins un sésame pour l’emploi : « permettre à chacun de trouver un emploi à la fin de sa scolarité » est une mission de l’école qui ne recueille plus que 19% (en perte de 17 points par rapport à 2007). Dans ce trouble, le repli se fait sur la mission historique de l’école, celle « de transmettre à chacun les savoirs fondamentaux et une bonne culture générale » qui, elle, augmente de 18 points et recueille 60% de réponses positives.

Se pose donc la question essentielle : comment faire pour que l’Education permette l’accès aux savoirs et donc le goût pour apprendre alors qu’actuellement elle conduirait à la peur de l’échec et au dégoût des études.

Nul doute que la réponse est dans un changement profond. Une transformation des méthodes d’enseignement. Elle est donc pédagogique.
Le précédent ministre de l’éducation nationale avait affirmé que la « Refondation serait pédagogique ou ne  serait pas ».
Formation initiale et continue, travail en équipe, interdisciplinarité, complémentarité des acteurs éducatifs, projet éducatif en commun sur les territoires… autant de pistes connues qu’il faut d’urgence mettre en œuvre pour redonner du sens et de la confiance à tous dans l’institution éducative.