L’heure du réveil

Je fais parfois –et plus souvent ces derniers temps- ce rêve étrange et pénétrant* d’un dirigeant politique qui n’est jamais ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, qui dit nous aimer et nous comprendre, nous fait de beaux discours qui vont dans le sens de nos orientations, mais semble, à chaque fois, se laisser convaincre -par les plus radicaux- de céder sur l’essentiel.

Je fais parfois –et plus souvent ces derniers temps- ce rêve étrange et pénétrant* d’un dirigeant politique qui n’est jamais ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, qui dit nous aimer et nous comprendre, nous fait de beaux discours qui vont dans le sens de nos orientations, mais semble, à chaque fois, se laisser convaincre -par les plus radicaux- de céder sur l’essentiel.


Ainsi pour éviter la colère de maires inquiets, il accepte de décaler d’un an la mise en place des nouveaux rythmes scolaires, puis de faire alléger la réforme au risque d’en oublier ceux qui devaient en être les premiers bénéficiaires : les enfants.


Face aux tenants de la domination des disciplines, il est prêt à brader le socle commun et l’approche par compétences pourtant actés dans la loi de refondation de l’École de la République, grande priorité de la mandature.


À ceux qui après avoir combattu le mariage pour tous, s’attaquent à l’éducation, à l’égalité filles/garçons, accusant l’école de tous les maux (apprentissage de la masturbation, promotion de la pédophilie, transformation des enfants en homosexuels…), il pourrait abandonner la généralisation des ABCD de l’égalité qu’ils dénoncent comme le symbole de cette dérive.


Bien entendu ce rêve n’est qu’un cauchemar, effet d’un dîner trop lourd et mal digéré, d’une lourdeur d’un air chaud et orageux, d’un sommeil agité et fiévreux qui me fait délirer.

Car si –selon la formule attribuée à André Gide- « choisir c’est renoncer », c’est aussi trancher, acter, décider. En politique faire des choix c’est certes gérer le quotidien, mais c’est –surtout- engager l’avenir, s’engager dans un modèle de société, prendre la main sur demain.

Toutes les décisions, dans tous les domaines, contribuent naturellement à cette orientation, mais celles du domaine éducatif sont encore davantage porteuses de sens car elles ont un double impact. Elles agissent dans l’immédiat sur le fonctionnement même de notre système d’éducation. Et elles conditionnent ce qui est transmis aux enfants et aux jeunes donc aux futures générations.

Ainsi la responsabilité politique en termes d’éducation est immense. Il ne s’agit pas de réformer l’École juste pour la changer. L’enjeu est de décider, d’orienter, de choisir la société de demain.

Nul doute qu’aucun dirigeant politique, conscient de cela, ne fasse pas tout pour bâtir un monde de justice et de réussite pour tous, de coopération et de solidarité plutôt que de compétition et du chacun pour soi, de respect des différences et de lutte contre les discriminations et non de haine et de rejet de l’autre, d’égalité entre les femmes et les hommes en opposition à une société machiste…

Aucun responsable politique –encore moins de gauche- ne laisserait se déliter la société et se banaliser les thèses haineuses et dangereuses de l’extrême droite.

Pas un dirigeant, au plus haut sommet, qui ne comprenne l’importance de soutenir les initiatives de progrès, de valoriser les réalisations qui marchent et qui font évoluer l’Éducation vers une meilleure prise en compte des enfants, de leurs rythmes, de leur participation active à leurs apprentissages et à leurs réussites.

Aucun doute, mon rêve étrange ne peut être qu’un cauchemar… et le réveil me tarde !


*Avec toutes mes excuses pour cet emprunt plus que cavalier au « rêve familier » de Paul Verlaine.

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Je fais parfois –et plus souvent ces derniers temps- ce rêve étrange et pénétrant* d’un dirigeant politique qui n’est jamais ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, qui dit nous aimer et nous comprendre, nous fait de beaux discours qui vont dans le sens de nos orientations, mais semble, à chaque fois, se laisser convaincre -par les plus radicaux- de céder sur l’essentiel.


Ainsi pour éviter la colère de maires inquiets, il accepte de décaler d’un an la mise en place des nouveaux rythmes scolaires, puis de faire alléger la réforme au risque d’en oublier ceux qui devaient en être les premiers bénéficiaires : les enfants.


Face aux tenants de la domination des disciplines, il est prêt à brader le socle commun et l’approche par compétences pourtant actés dans la loi de refondation de l’École de la République, grande priorité de la mandature.


À ceux qui après avoir combattu le mariage pour tous, s’attaquent à l’éducation, à l’égalité filles/garçons, accusant l’école de tous les maux (apprentissage de la masturbation, promotion de la pédophilie, transformation des enfants en homosexuels…), il pourrait abandonner la généralisation des ABCD de l’égalité qu’ils dénoncent comme le symbole de cette dérive.


Bien entendu ce rêve n’est qu’un cauchemar, effet d’un dîner trop lourd et mal digéré, d’une lourdeur d’un air chaud et orageux, d’un sommeil agité et fiévreux qui me fait délirer.

Car si –selon la formule attribuée à André Gide- « choisir c’est renoncer », c’est aussi trancher, acter, décider. En politique faire des choix c’est certes gérer le quotidien, mais c’est –surtout- engager l’avenir, s’engager dans un modèle de société, prendre la main sur demain.

Toutes les décisions, dans tous les domaines, contribuent naturellement à cette orientation, mais celles du domaine éducatif sont encore davantage porteuses de sens car elles ont un double impact. Elles agissent dans l’immédiat sur le fonctionnement même de notre système d’éducation. Et elles conditionnent ce qui est transmis aux enfants et aux jeunes donc aux futures générations.

Ainsi la responsabilité politique en termes d’éducation est immense. Il ne s’agit pas de réformer l’École juste pour la changer. L’enjeu est de décider, d’orienter, de choisir la société de demain.

Nul doute qu’aucun dirigeant politique, conscient de cela, ne fasse pas tout pour bâtir un monde de justice et de réussite pour tous, de coopération et de solidarité plutôt que de compétition et du chacun pour soi, de respect des différences et de lutte contre les discriminations et non de haine et de rejet de l’autre, d’égalité entre les femmes et les hommes en opposition à une société machiste…

Aucun responsable politique –encore moins de gauche- ne laisserait se déliter la société et se banaliser les thèses haineuses et dangereuses de l’extrême droite.

Pas un dirigeant, au plus haut sommet, qui ne comprenne l’importance de soutenir les initiatives de progrès, de valoriser les réalisations qui marchent et qui font évoluer l’Éducation vers une meilleure prise en compte des enfants, de leurs rythmes, de leur participation active à leurs apprentissages et à leurs réussites.

Aucun doute, mon rêve étrange ne peut être qu’un cauchemar… et le réveil me tarde !


*Avec toutes mes excuses pour cet emprunt plus que cavalier au « rêve familier » de Paul Verlaine.