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L’examen clinique du corps de l’Éducation nationale révèle des maux chroniques

Le dernier CTMEN s'est réuni le 13 décembre 2022 afin d'évoquer notamment les moyens pour la rentrée 2023. Les répartitions entre académies des emplois sont en lien avec la baisse démographique prévue. Nous avons dénoncé les suppressions de postes prévues car au lieu d'investir dans le service public d'Éducation, notre employeur choisit les économies budgétaires.

Comme chaque année, les répartitions entre académies des emplois décidés par la loi budgétaire sont communiquées lors de ce dernier CTMEN de l’année civile.

Bien qu’il soit effectivement en hausse, le budget 2023 de l’Éducation nationale prévoit de forts retraits d’emplois. L’UNSA Éducation dénonce ces suppressions de postes.

Certes, une diminution des élèves est prévue mais pour l’UNSA Éducation, elle devrait être l’occasion de rattraper notre retard sur les taux d’encadrement. Notre système éducatif vit de multiples crises : crise de sa capacité à faire mieux réussir chaque élève, crise de fonctionnement, crise de recrutement et crise de justice sociale notamment. Autant de crises pour l’Ecole qui font écho aux crises subies par le pays telles que la crise démocratique, la crise énergétique et encore la crise sanitaire du Covid qui n’est toujours pas achevée et enfin ou avant tout l’urgence climatique.

Pour l’UNSA Éducation, Il faut protéger notre service public d’Éducation pour redonner confiance en l’avenir à notre pays et offrir des perspectives positives aux professionnels qui font l’Ecole.

Pour l’UNSA Éducation, si supprimer des moyens a été envisagé comme un moyen de masquer une partie de l’incapacité à pourvoir ces emplois en personnels, c’est un très mauvais calcul. Cette suppression d’emploi contribue à dégrader la réalité des métiers de l’Éducation nationale qui n’attirent plus, voire qui repoussent une partie de ceux qui les font.

L’État refuse de se saisir des défis actuels à leur juste mesure. En conduisant une politique de réduction des emplois et d’insuffisance salariale, il ignore les enjeux, en refusant d’y répondre de façon adéquate.

Ces arbitrages budgétaires 2023 auront des effets concrets. Avec la suppression de 1117 emplois d’enseignants dans le 1er degré et de 481 emplois dans le second degré, les conditions d’enseignement et d’aide des élèves ne s’en trouveront pas améliorées, le problème majeur du remplacement des enseignants ne se résoudra pas. Sans amélioration du nombre d’emplois autres qu’enseignants, notre système éducatif ne peut pas relever les défis qui lui sont assignés. Cela décourage même ceux qui voudraient le rejoindre tant ils savent que leur motivation initiale restera vaine et s’usera.

L’examen clinique du corps de l’Éducation nationale révèle des maux chroniques :

  • Le mal-être voire la souffrance au travail devant la dégradation des conditions de travail progresse dans tous les métiers,

  • L’absence de recrutement en cas de postes vacants alourdit la charge et les contraintes de ceux qui sont en poste,

  • Le dépérissement du secteur médico-social (absence de médecins du travail, pénurie de médecins et d’infirmières scolaires, déficit d’assistantes sociales) fragilise le système tant du point de vue des personnels que des élèves.

Les agents et les cadres administratifs et technique de l’Éducation nationale subissent partout la désorganisation du système et la difficulté à gérer un système qui compte sur une part croissante d’emplois contractuels, sans avoir les moyens de la gestion individuelle de ces personnels.

Quant aux personnels d’encadrement et d’inspection, ils sont sommés de donner l’illusion que le système fonctionne normalement et d’apporter des solutions sans en avoir les moyens. Rappelons que notre ministère détient le meilleur taux d’efficience : 1000 agents à gérer pour 6 gestionnaires ! Mais, dans les faits, de quoi s’agit-il ? Il s’agit d’imposer à ces professionnels de répondre à l’urgence du quotidien, d’absorber un flux de travail intenable, le tout sans avoir la satisfaction de l’efficacité. Cette réalité est largement ignorée ainsi qu’en atteste la régression globale des emplois des agents administratifs et techniques.

Pour l’UNSA Éducation, de l’arithmétique, le gouvernement ne connait que la soustraction et, de la gestion des emplois, au mieux que le redéploiement.

Si le ministère a effectivement engagé une démarche qualité de vie au travail ambitieuse dans ses principes, assurément, il a été et est toujours dans l’incapacité de la mettre en œuvre efficacement tant les moyens dédiés sont dérisoires.

Cela porte à conséquence et surtout cela génère des dysfonctionnements, malheureusement devenus ordinaires, du système éducatif. Par ailleurs, des préoccupations sérieuses existent sur le déploiement prochainement généralisé de RenoiRH. L’UNSA Éducation considère que ces préoccupations sont sous-estimées tant du point de vue de la sécurité que de la fiabilité.

Intervention de Stéphane CROCHET pour l’UNSA Éducation

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