Les sciences en toutes lettres

On peut lire sur le site de l’académie de Versailles la description d’un projet pédagogique interdisciplinaire Lettres/physique « dont l’objectif est de montrer à des élèves de classes scientifiques que Lettres et Sciences partagent les mêmes valeurs, voire les mêmes expériences. »

Parmi les supports utilisés pour cette démarche sont cités les textes de Rabelais (Pantagruel, la lettre de Gargantua à son fils), de La fontaine (« un animal dans la lune »), de Voltaire (Micromégas), l’article « Sciences » de l’Encyclopédie signé par le Chevalier de Jaucourt et le roman Des éclairs de Jean Echenoz.

Il est aussi proposé un travail autour de la photographie « médium entre sciences et arts ».

D’autres démarches -plus connues peut-être- s’appuient sur les romans de Jules Verne ou sur les bandes dessinées de Tintin par Hergé pour mettre en évidence le lien que la littérature peut entretenir avec les découvertes scientifiques et le progrès technique.

Dans la même approche, mais de manière plus interactive pour les enfants de 7 à 11 ans, à la cité des sciences de la Villette l’exposition « Il était une fois. La science dans les contes » prend pour prétexte 10 contes classiques de la littérature enfantine pour explorer la science.

Une riche actualité en ce mois d’octobre qui permet de célébrer la science et qui le fait cette année dans une dimension interdisciplinaire.

Clin d’œil, alors qu’une des premières mesures prises par le ministre nouveau de l’Education nationale aura été d’alléger, pour ne pas dire supprimer, les enseignements pratiques interdisciplinaires en collège.

Il faut croire que les bonnes idées ont la vie plus dure que les circulaires ou les décisions ministérielles.

Et en effet, cesser d’opposer sciences et lettres, mettre fin à l’ignorance des unes par les autres relève de la bonne idée.

Celle qui historiquement a toujours fait un pont entre l’Homme de Sciences et l’Homme de Lettres. Celle qui consiste à multiplier les points de vue sur les choses et non à les spécifier dans un regard étroit et exclusif. Celle qui cherche à mettre des mots pour dire sur ce qui -de l’infiniment grand à l’infiniment petit- nous échappe et que nous cherchons à connaître et à comprendre.

Le double découpage scolaire en matières en en filières a conduit à distinguer là où il est nécessaire de rassembler, à séparer là où il faut réunir, à écarter là où les rapprochements sont indispensables.

« Es-tu plutôt littéraire ou scientifique ? »
« Les filles sont littéraires. Les garçons scientifiques
»

Autant de clichés simplistes qui facilitent la mise dans des cases, permettent une orientation basique et déterminent grâce à quelques notes ou évaluations sommaires l’avenir et le mode de réflexion des uns et des autres.

La logique et la précision pour certains. L’imaginaire et la poésie aux autres.

Poncifs, là encore !

L’écriture peut se vivre également avec la force de l’expérimentation ou la rigueur des protocoles de laboratoire quand la science développe sa part de rêve ou d’utopie.

Les deux ne sont que les facettes d’une approche multiple.

Nul doute qu’il revient à l’Education de faire sauter ces carcans. Il lui faut privilégier les liens, favoriser les approches complexes et globales prônées par Edgar Morin au lieu de contraindre à des études parcellaires et distinctes.

Des projets interdisciplinaires sont la bonne occasion pour donner sens à une lecture plus complète du monde et réconcilier l’être de Lettres et l’être de sciences tapi en chacune et chacun d’entre nous.

 

Denis ADAM, le 11 octobre 2017


 

 

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Parmi les supports utilisés pour cette démarche sont cités les textes de Rabelais (Pantagruel, la lettre de Gargantua à son fils), de La fontaine (« un animal dans la lune »), de Voltaire (Micromégas), l’article « Sciences » de l’Encyclopédie signé par le Chevalier de Jaucourt et le roman Des éclairs de Jean Echenoz.

Il est aussi proposé un travail autour de la photographie « médium entre sciences et arts ».

D’autres démarches -plus connues peut-être- s’appuient sur les romans de Jules Verne ou sur les bandes dessinées de Tintin par Hergé pour mettre en évidence le lien que la littérature peut entretenir avec les découvertes scientifiques et le progrès technique.

Dans la même approche, mais de manière plus interactive pour les enfants de 7 à 11 ans, à la cité des sciences de la Villette l’exposition « Il était une fois. La science dans les contes » prend pour prétexte 10 contes classiques de la littérature enfantine pour explorer la science.

Une riche actualité en ce mois d’octobre qui permet de célébrer la science et qui le fait cette année dans une dimension interdisciplinaire.

Clin d’œil, alors qu’une des premières mesures prises par le ministre nouveau de l’Education nationale aura été d’alléger, pour ne pas dire supprimer, les enseignements pratiques interdisciplinaires en collège.

Il faut croire que les bonnes idées ont la vie plus dure que les circulaires ou les décisions ministérielles.

Et en effet, cesser d’opposer sciences et lettres, mettre fin à l’ignorance des unes par les autres relève de la bonne idée.

Celle qui historiquement a toujours fait un pont entre l’Homme de Sciences et l’Homme de Lettres. Celle qui consiste à multiplier les points de vue sur les choses et non à les spécifier dans un regard étroit et exclusif. Celle qui cherche à mettre des mots pour dire sur ce qui -de l’infiniment grand à l’infiniment petit- nous échappe et que nous cherchons à connaître et à comprendre.

Le double découpage scolaire en matières en en filières a conduit à distinguer là où il est nécessaire de rassembler, à séparer là où il faut réunir, à écarter là où les rapprochements sont indispensables.

« Es-tu plutôt littéraire ou scientifique ? »
« Les filles sont littéraires. Les garçons scientifiques
»

Autant de clichés simplistes qui facilitent la mise dans des cases, permettent une orientation basique et déterminent grâce à quelques notes ou évaluations sommaires l’avenir et le mode de réflexion des uns et des autres.

La logique et la précision pour certains. L’imaginaire et la poésie aux autres.

Poncifs, là encore !

L’écriture peut se vivre également avec la force de l’expérimentation ou la rigueur des protocoles de laboratoire quand la science développe sa part de rêve ou d’utopie.

Les deux ne sont que les facettes d’une approche multiple.

Nul doute qu’il revient à l’Education de faire sauter ces carcans. Il lui faut privilégier les liens, favoriser les approches complexes et globales prônées par Edgar Morin au lieu de contraindre à des études parcellaires et distinctes.

Des projets interdisciplinaires sont la bonne occasion pour donner sens à une lecture plus complète du monde et réconcilier l’être de Lettres et l’être de sciences tapi en chacune et chacun d’entre nous.

 

Denis ADAM, le 11 octobre 2017