Les jours heureux

Ils n’avaient pourtant rien de très heureux, ces jours de 1944, dans cette guerre qui s’éternisait. Seul l’espoir permettait de tenir. De tenir et d’envisager l’avenir. De cette espérance qui animait une poignée d’hommes (16 de tous horizons syndical et politique) est alors le programme du Conseil national de la Résistance. Ils l’intitulèrent de cette folle utopie : « les jours heureux ». Aujourd’hui, sort en salle le film éponyme de Gilles Perret.


« Ce film vise à retracer le parcours de ce programme, qui est encore au cœur du système social français -puisqu’il a donné naissance à la Sécurité sociale, aux retraites par répartition, aux comités d’entreprise, etc…-, pour en réhabiliter l’origine » aujourd’hui tombée dans l’oubli. Il ambitionne de « raconter comment une utopie folle, dans cette période sombre, est devenue réalité à la Libération. Raconter comment ce programme est démantelé depuis ; questionner la réalité sociale d’aujourd’hui ; et voir comment les valeurs universelles portées par ce programme pourraient, demain, irriguer le monde ».


Car, la force du programme national de la Résistance est double. Il faisait le pari de la victoire sur la barbarie. Mais il affirmait, aussi, avec lucidité, le monde qu’il faudrait reconstruire au lendemain de cette victoire. Pour cela, ses artisans ont fait des choix, ceux de la solidarité (entre riches et plus démunis, entre malades et bien portants, entre jeunes et vieux), ceux de la liberté d’expression et d’indépendance des médias, ceux de ne pas mélanger gestion financière et spéculation…


Sans aucune naïveté, ils savaient combien les choses seraient difficiles, mais ils les croyaient possibles, avec l’effort, l’espoir et l’engagement de tous.


Le film de Gilles Perret montre cela.


Il est accompagné d’un dossier pédagogique proposé par la Ligue de l’enseignement. Il s’adresse « aux enseignants et aux animateurs qui souhaitent conduire un travail approfondi sur ce film, sous l’angle du débat de société et sous celui de l’éducation à l’image. Il est conçu pour favoriser la pédagogie du débat : travailler les capacités d’argumentation, d’écoute, de prises de parole et de régulation des débordements éventuels ».


Il ne s’agit pas, en effet, de faire ici une leçon (ou la leçon), mais bien d’aider à s’approprier la réflexion et l’analyse, de mieux connaître et comprendre la construction du Programme du Conseil national de la Résistance, de la mettre en relation avec notre actualité sociétale.


« Les jours heureux » est un formidable outil pédagogique, mais il ne s’adresse pas uniquement aux enfants ou aux jeunes. Il nous interroge tous. En tant qu’éducateurs et citoyens parce qu’il pose la question de la société que nous voulons construire, de la place que nous voulons y prendre, des valeurs que nous voulons transmettre.


L’avenir sera-t-il fait de jours heureux ? Certes tout ne dépend pas uniquement de nous, mais c’est à nous d’en faire le choix et d’agir pour.

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Ils n’avaient pourtant rien de très heureux, ces jours de 1944, dans cette guerre qui s’éternisait. Seul l’espoir permettait de tenir. De tenir et d’envisager l’avenir. De cette espérance qui animait une poignée d’hommes (16 de tous horizons syndical et politique) est alors le programme du Conseil national de la Résistance. Ils l’intitulèrent de cette folle utopie : « les jours heureux ». Aujourd’hui, sort en salle le film éponyme de Gilles Perret.


« Ce film vise à retracer le parcours de ce programme, qui est encore au cœur du système social français -puisqu’il a donné naissance à la Sécurité sociale, aux retraites par répartition, aux comités d’entreprise, etc…-, pour en réhabiliter l’origine » aujourd’hui tombée dans l’oubli. Il ambitionne de « raconter comment une utopie folle, dans cette période sombre, est devenue réalité à la Libération. Raconter comment ce programme est démantelé depuis ; questionner la réalité sociale d’aujourd’hui ; et voir comment les valeurs universelles portées par ce programme pourraient, demain, irriguer le monde ».


Car, la force du programme national de la Résistance est double. Il faisait le pari de la victoire sur la barbarie. Mais il affirmait, aussi, avec lucidité, le monde qu’il faudrait reconstruire au lendemain de cette victoire. Pour cela, ses artisans ont fait des choix, ceux de la solidarité (entre riches et plus démunis, entre malades et bien portants, entre jeunes et vieux), ceux de la liberté d’expression et d’indépendance des médias, ceux de ne pas mélanger gestion financière et spéculation…


Sans aucune naïveté, ils savaient combien les choses seraient difficiles, mais ils les croyaient possibles, avec l’effort, l’espoir et l’engagement de tous.


Le film de Gilles Perret montre cela.


Il est accompagné d’un dossier pédagogique proposé par la Ligue de l’enseignement. Il s’adresse « aux enseignants et aux animateurs qui souhaitent conduire un travail approfondi sur ce film, sous l’angle du débat de société et sous celui de l’éducation à l’image. Il est conçu pour favoriser la pédagogie du débat : travailler les capacités d’argumentation, d’écoute, de prises de parole et de régulation des débordements éventuels ».


Il ne s’agit pas, en effet, de faire ici une leçon (ou la leçon), mais bien d’aider à s’approprier la réflexion et l’analyse, de mieux connaître et comprendre la construction du Programme du Conseil national de la Résistance, de la mettre en relation avec notre actualité sociétale.


« Les jours heureux » est un formidable outil pédagogique, mais il ne s’adresse pas uniquement aux enfants ou aux jeunes. Il nous interroge tous. En tant qu’éducateurs et citoyens parce qu’il pose la question de la société que nous voulons construire, de la place que nous voulons y prendre, des valeurs que nous voulons transmettre.


L’avenir sera-t-il fait de jours heureux ? Certes tout ne dépend pas uniquement de nous, mais c’est à nous d’en faire le choix et d’agir pour.