Les filières agricoles voudraient reverdir au printemps
Qu’il est vert mon avenir ! Tel pourrait être le slogan en forme de clin d’oeil à cette nouvelle opération lancée par Jean-Michel Blanquer en direction du monde agricole avec l’objectif que les milieux éducatifs tournent leurs regards dans la même direction que lui. Sur fond de Salon de l’Agriculture, à quelques semaines du printemps, le moment était bien choisi pour rappeler que les deux ministères, MENJS d’une part, Ministère de l’agriculture et de l’alimentation d’autre part, ont signé l’an dernier une feuille de route commune.
A l’heure où beaucoup d’exploitations agricoles ne trouvent pas successeurs et repreneurs, alors que la transition agroécologique offre de belles perspectives, que le goût pour un certain retour au productions locales et aux terroirs réussit à se faire assez bien entendre dans les médias, les deux ministères convolent avec l’espoir que leurs noces marqueront les esprits des jeunes. Faut-il voir là le souci d’un retour à « une vie à la campagne » et une agriculture moins mécanisée, moins productiviste, soucieuse d’emplois de qualité fondés sur la qualité de vie et la recherche de sens ?
Pour nous, à l’UNSA Education, c’est aussi là une opportunité de rappeler que « l’éducation et la formation à l’environnement doivent contribuer à l’exercice des droits et devoirs » définis dans la Charte de l’Environnement (loi constitutionnelle du 1er mars 2005) et que les deux notions, écologie et agriculture, sont promises à nouer des relations à la fois de plus en plus étroites et de plus en plus larges.
Car il ne faudrait pas se focaliser sur l’agriculture au sens strict. Les métiers verts comportent de nombreuses filières pour devenir agent des eaux des forêts, ingénieur du développement durable dans une entreprise, responsable de programme alimentaire dans une collectivité etc… qui sont de véritables voies d’avenir pour celles et ceux qui sont sensibles à un rééquilibrage des territoires en matière de prospective et de protection. Il y a voire mieux un réel enjeu de société du fait des évolutions climatiques et de l’accroissement des mobilités démographiques et nous voulons, à l’UNSA Education, prendre pleinement notre part à l’accompagnement des jeunes qui formulent le souhait d’emprunter cette voie « verte » qui peine encore trop à séduire – les formations agricoles ont perdu 11 % de leurs effectifs en quelques années – alors qu’elle est ouverte à des centaines de possibles.