Les ESPé ne sont pas les IUFM
Mêmes locaux, souvent mêmes personnels, la création des ESPé à cette rentrée entretient parfois la confusion avec les défunts IUFM. Les différences sont pourtant d’importance. A l’occasion d’une audience avec une délégation fédérale d’Outre-mer, Bernard Lejeune, directeur adjoint du cabinet de Vincent Peillon, est revenu sur les caractéristiques de ces nouvelles écoles professionnelles.
« Nous avons eu successivement deux principes de formation opposés et insatisfaisants» précise Bernard Lejeune qui rappelle des IUFM centrés sur la formation professionnelle « parfois discutable » puis une formation uniquement universitaire faisant fi de toute dimension pédagogique.
« Il y a pourtant d’autres modèles de formation professionnelle, insiste-t-il, comme pour les médecins ou les avocats. » Il développe ainsi son exemple en constatant que nous ne saurions confier à des chirurgiens d’opérer uniquement avec une connaissance théorique universitaire, pas plus que ne serait pertinent une formation exclusivement pratique. C’est donc bien l’articulation entre les contenus et les compétences professionnelles qu’il faut réussir. C’est l’enjeu des ESPé.
La place des sciences de l’éducation, des didactiques des disciplines et des méthodes pédagogiques sera donc essentielle dans le nouveau dispositif de formation des enseignants. Il s’agit d’un véritable changement de culture, cette dimension n’étant pas autant développée en France, comme elle peut l’être chez nos voisins belges ou nos cousins québécois.
L’UNSA Éducation s’est –dès l’annonce de leur création- félicitée de la mise en œuvre des ESPé et s’est fortement investie pour qu’elles soient réellement des espaces de formation professionnelles pour les enseignants et l’ensemble des personnels d’éducation et non des IUFM ripolinés. Nous connaissons, et suivons avec attention, les difficultés de démarrage. Mais nous croyons aux évolutions positives à venir. Nous agissons pour. Refusant de rejoindre le camp des opposants systématiques qui, comme ceux qui veulent tuer leur chien, l’accusent d’avoir la rage, finiront par regretter un temps –pas si lointain- dans lequel la formation n’existait pas.