Les enseignements de langue et culture d’origine cible de l’extrême droite

L'UNSA Éducation s'inquiète de l'instrumentalisation faite des Enseignements de Langue et de Culture d'Origine à des fins racistes. Retour sur une expérience bien significative...

L’UNSA Éducation s’inquiète de l’instrumentalisation faite des Enseignements de Langue et de Culture d’Origine à des fins racistes.

Retour sur une expérience bien significative…

Fin septembre, comme dans des milliers d’écoles à travers la France, une collègue directrice informe les parents de la mise en place des cours d’ELCO* (enseignements de langue et de culture d’origine).

Le mot distribué proposait aux familles volontaires de se faire connaître par retour d’un coupon détachable avec la mention « partie à retourner obligatoirement à l’école ».

Émoi d’une mère de famille, photo du mot sur « facebook » avec le commentaire suivant « devoir signer les papiers sur le cahier de liaison pour l’enseignement de la langue arabe en primaire, ça y est, encore un cap de franchi,…#Vive la France. Je veux la paix ».

La machine à buzz était lancée.

Jusqu’à cette année, ce dispositif n’avait déclenché aucune réaction de la part du député-maire LR de la commune. Ce-dernier avait même été mis en cause dans un tract du FN local lors de la campagne pour les élections municipales de 2014 sous le titre : « Pour s’opposer au communautarisme à l’école, seul le FN défend vos enfants » où il était dénoncé comme cautionnant ce dispositif puisqu’il n’avait pas saisi l’Académie afin de mettre un terme à cette forme de discrimination et qu’il s’était bien gardé de proposer une loi visant à l’abroger…

Aujourd’hui, changement de cap ! Le député-maire saisi le DASEN par écrit en annonçant son refus de signer le PV d’installation de l’enseignant désigné. Des rumeurs et des incertitudes dont la presse se fait régulièrement l’écho, feraient état que certains cours d’ELCO s’apparenteraient à des « catéchismes islamiques »… Par conséquent, il contesterait toute réquisition de locaux qui lui serait notifiée.

Peut on encore parler de ligne blanche infranchissable ?

Flirter avec les idées d’un parti que l’on a à priori combattu parce que son électorat par défiance, colère ou déception le rejoint. C’est faire peu cas de morale politique mais plutôt d’un opportunisme de circonstance pour conserver ses acquis.

*L’ELCO quèsaco ?

Ce dispositif concerne neuf pays : l’Algérie, la Croatie, l’Espagne, l’Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie.

Les ELCO sont mis en œuvre sur la base d’accords bilatéraux prenant appui sur une directive européenne du 25 juillet 1977 visant à la scolarisation des enfants des travailleurs migrants et se fondent sur le postulat qu’il est nécessaire de maîtriser sa langue maternelle pour acquérir une langue seconde.

Par ailleurs les objectifs des ELCO sont de permettre la structuration de la langue parlée dans le milieu familial, de favoriser l’épanouissement personnel des jeunes issus d’autres cultures, de valoriser la diversification des langues à l’école et enfin d’aider à l’intégration dans le pays d’accueil sans se couper de sa culture…

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Fin septembre, comme dans des milliers d’écoles à travers la France, une collègue directrice informe les parents de la mise en place des cours d’ELCO* (enseignements de langue et de culture d’origine).

Le mot distribué proposait aux familles volontaires de se faire connaître par retour d’un coupon détachable avec la mention « partie à retourner obligatoirement à l’école ».

Émoi d’une mère de famille, photo du mot sur « facebook » avec le commentaire suivant « devoir signer les papiers sur le cahier de liaison pour l’enseignement de la langue arabe en primaire, ça y est, encore un cap de franchi,…#Vive la France. Je veux la paix ».

La machine à buzz était lancée.

Jusqu’à cette année, ce dispositif n’avait déclenché aucune réaction de la part du député-maire LR de la commune. Ce-dernier avait même été mis en cause dans un tract du FN local lors de la campagne pour les élections municipales de 2014 sous le titre : « Pour s’opposer au communautarisme à l’école, seul le FN défend vos enfants » où il était dénoncé comme cautionnant ce dispositif puisqu’il n’avait pas saisi l’Académie afin de mettre un terme à cette forme de discrimination et qu’il s’était bien gardé de proposer une loi visant à l’abroger…

Aujourd’hui, changement de cap ! Le député-maire saisi le DASEN par écrit en annonçant son refus de signer le PV d’installation de l’enseignant désigné. Des rumeurs et des incertitudes dont la presse se fait régulièrement l’écho, feraient état que certains cours d’ELCO s’apparenteraient à des « catéchismes islamiques »… Par conséquent, il contesterait toute réquisition de locaux qui lui serait notifiée.

Peut on encore parler de ligne blanche infranchissable ?

Flirter avec les idées d’un parti que l’on a à priori combattu parce que son électorat par défiance, colère ou déception le rejoint. C’est faire peu cas de morale politique mais plutôt d’un opportunisme de circonstance pour conserver ses acquis.

*L’ELCO quèsaco ?

Ce dispositif concerne neuf pays : l’Algérie, la Croatie, l’Espagne, l’Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie.

Les ELCO sont mis en œuvre sur la base d’accords bilatéraux prenant appui sur une directive européenne du 25 juillet 1977 visant à la scolarisation des enfants des travailleurs migrants et se fondent sur le postulat qu’il est nécessaire de maîtriser sa langue maternelle pour acquérir une langue seconde.

Par ailleurs les objectifs des ELCO sont de permettre la structuration de la langue parlée dans le milieu familial, de favoriser l’épanouissement personnel des jeunes issus d’autres cultures, de valoriser la diversification des langues à l’école et enfin d’aider à l’intégration dans le pays d’accueil sans se couper de sa culture…