Les écarts se creusent

Oserait-on rapprocher deux études qui ne semblent à priori rien avoir en commun, mais qui, pour autant, mettent toutes les deux en évidence que les écarts se creusent ? Tentons !

Oserait-on rapprocher deux études qui ne semblent à priori rien avoir en commun, mais qui, pour autant, mettent toutes les deux en évidence que les écarts se creusent ?
Tentons !

D’un côté PISA, qui montre comment notre système éducatif renforce les inégalités, favorisant les meilleurs et enfermant dans l’échec les élèves les plus éloignés des apprentissages scolaires. Tout a été dit –ou presque- sur les mauvais résultats français dans cette étude internationale, y compris l’espoir que les prises de consciences de tous les acteurs et les mesures contenues dans la loi de refondation soient de nature à inverser la tendance.

De l’autre côté, d’autres résultats viennent de tomber. Ceux de « Fractures françaises », (deuxième vague d’une enquête annuelle Ipsos-Steria pour Le Monde, France Inter, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof)… Et ils ne sont guère meilleurs. Ils affirment que dans la méfiance, la peur de l’autre, les écarts se creusent aussi. Et que si pour les catégories socioprofessionnelles (CSP) les plus élevées la tolérance progresse, par contre elle recule dans les catégories inférieures. Mauvaise, très mauvaise nouvelle pour le mieux vivre ensemble !

Mis en parallèle (sans forcer ni le trait ni les rapprochements indus) ces deux informations conduisent à penser que l’exclusion entraine l’exclusion ou tout au moins la méfiance. Une partie importante de la population française se vit comme victime d’une crise économique, sociale, culturelle… A la difficulté des adultes s’ajoute souvent la crainte ou la réalité de l’échec scolaire dont chacun sait combien il sera ensuite handicapant pour l’insertion sociale, économique, culturelle… Ne voyant le « bout d’aucun tunnel » cette partie de la population se renferme sur elle-même, se sent abandonnée des politiques, incomprise, délaissée et craint pour son identité, son devenir, son existence. Se sentant menacée, elle a peur, peur de l’autre, du différent, de l’étranger…

Le phénomène n’est certes pas nouveau. L’extrême droite joue de ces peurs et les entretient.

Mais nous avons voulu croire pendant longtemps que nos institutions éducatives et culturelles étaient de taille à lutter contre.
Nous devons à présent accepter de reconnaître qu’il n’en est rien. Pire que notre culture élitaire et notre école compétitive renforcent les inégalités et risquent de préparer ainsi les inquiets, les haineux, les intolérants de demain.

« La nature crée les différences, c’est la société qui crée les inégalités » affirmait Emile Durkheim. Il est temps d’en tenir compte. De faire le choix d’une Education inclusive. De co-construire une culture partagée.

Il y a urgence : les écarts se creusent !

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Oserait-on rapprocher deux études qui ne semblent à priori rien avoir en commun, mais qui, pour autant, mettent toutes les deux en évidence que les écarts se creusent ?
Tentons !

D’un côté PISA, qui montre comment notre système éducatif renforce les inégalités, favorisant les meilleurs et enfermant dans l’échec les élèves les plus éloignés des apprentissages scolaires. Tout a été dit –ou presque- sur les mauvais résultats français dans cette étude internationale, y compris l’espoir que les prises de consciences de tous les acteurs et les mesures contenues dans la loi de refondation soient de nature à inverser la tendance.

De l’autre côté, d’autres résultats viennent de tomber. Ceux de « Fractures françaises », (deuxième vague d’une enquête annuelle Ipsos-Steria pour Le Monde, France Inter, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof)… Et ils ne sont guère meilleurs. Ils affirment que dans la méfiance, la peur de l’autre, les écarts se creusent aussi. Et que si pour les catégories socioprofessionnelles (CSP) les plus élevées la tolérance progresse, par contre elle recule dans les catégories inférieures. Mauvaise, très mauvaise nouvelle pour le mieux vivre ensemble !

Mis en parallèle (sans forcer ni le trait ni les rapprochements indus) ces deux informations conduisent à penser que l’exclusion entraine l’exclusion ou tout au moins la méfiance. Une partie importante de la population française se vit comme victime d’une crise économique, sociale, culturelle… A la difficulté des adultes s’ajoute souvent la crainte ou la réalité de l’échec scolaire dont chacun sait combien il sera ensuite handicapant pour l’insertion sociale, économique, culturelle… Ne voyant le « bout d’aucun tunnel » cette partie de la population se renferme sur elle-même, se sent abandonnée des politiques, incomprise, délaissée et craint pour son identité, son devenir, son existence. Se sentant menacée, elle a peur, peur de l’autre, du différent, de l’étranger…

Le phénomène n’est certes pas nouveau. L’extrême droite joue de ces peurs et les entretient.

Mais nous avons voulu croire pendant longtemps que nos institutions éducatives et culturelles étaient de taille à lutter contre.
Nous devons à présent accepter de reconnaître qu’il n’en est rien. Pire que notre culture élitaire et notre école compétitive renforcent les inégalités et risquent de préparer ainsi les inquiets, les haineux, les intolérants de demain.

« La nature crée les différences, c’est la société qui crée les inégalités » affirmait Emile Durkheim. Il est temps d’en tenir compte. De faire le choix d’une Education inclusive. De co-construire une culture partagée.

Il y a urgence : les écarts se creusent !