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Les dangereux discours de Viktor Orbán

En cette période de rentrée, l’UNSA Éducation souhaite revenir sur un des faits marquants de l’été : les propos racistes et xénophobes tenus le 23 juillet dernier par Viktor Orbán. En effet, le discours du Premier ministre hongrois a été qualifié par plusieurs observateurs·rices de rhétorique raciale directement inspirée du nazisme. Notre Fédération persiste à dénoncer l’idéologie d’extrême droite de M.Orbán et persistera à signaler la supercherie, l’inefficacité et la dangerosité des programmes de l’extrême droite en France, en Europe et dans le monde.

Si cet été a été marqué par des vagues de chaleur et canicules qui confirment l’urgence d’agir pour affaiblir le réchauffement climatique, les propos de Viktor Orbán nous rappellent qu’en matière de lutte contre l’extrême droite, le chemin est encore long ! Habitué des “dérapages” depuis sa prise de pouvoir en 2010, le Premier ministre nationaliste ne cesse de les multiplier tout en assumant de plus en plus des propos dangereux. Cette fois, le leader d’extrême droite, connu notamment pour sa politique anti-migrants et anti-LGBTQI+, a réaffirmé avec virulence son rejet d’une société « multi-ethnique ». « Nous ne voulons pas être une race mixte », qui se mélangerait avec « des non-Européens », a-t-il déclaré lors d’une université d’été en Roumanie. Pour la première fois, M.Orbán a explicitement employé une rhétorique raciste en déclarant que les pays « où des peuples européens et extra-européens cohabitent ne sont plus des nations. Ces pays ne sont rien d’autre que des conglomérats de peuples”.

Le Premier ministre hongrois s’est même permis des allusions aux chambres à gaz en critiquant le plan de diminution de gaz de l’Union européenne, déclarant ainsi, en visant l’Allemagne : « Je ne vois pas comment ils peuvent y contraindre les États membres, quoiqu’il existe un savoir-faire allemand dans ce domaine, comme le passé l’a montré ». Les réactions ont été vives et critiques envers le Premier ministre hongrois, et cela même dans son propre camp avec notamment la démission de Zsuzsa Hegedus, une sociologue conseillant depuis 20 ans M.Orbán. Cette dernière a dénoncé « une position honteuse » et « un pur texte nazi digne de Goebbels », en référence à l’ancien chef de la propagande de l’Allemagne nazie. En réponse au tollé médiatique, le leader d’extrême droite s’est défendu en réaffirmant ses propos au prétexte qu’« en Hongrie, ces expressions et ces phrases représentent un point de vue culturel, civilisationnel ».

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a tardé à réagir dénonçant plusieurs jours après de “discrimination raciale” les propos de M.Orbán, sans toutefois relever ses attaques contre une Union européenne (UE) “en déclin” selon lui, et contre laquelle il multiplie les veto, provocations et polémiques. Déjà en décembre 2021, suite à une rencontre avec le Premier ministre d’extrême droite, Emmanuel Macron était revenu sur les désaccords avec le nationaliste hongrois sur “l’État de droit, le respect des minorités, la lutte contre les discriminations et la corruption”, allant jusqu’à le qualifier d’”adversaire politique”.

Il est vrai que depuis son retour au pouvoir, en 2010, M.Orbán a transformé et fait prendre une direction dangereuse à la Hongrie avec des valeurs clairement en contradiction avec celles de l’UE. En outre, par sa faible réaction, l’Union montre qu’elle n’est pas dotée de moyens pour faire respecter ses valeurs fondamentales et contrer fermement l’idéologie inacceptable du Premier ministre hongrois. Il faudrait cependant agir, tant la situation hongroise est déjà urgente à tout point de vue. Pour l’UNSA Éducation, la menace de l’extrême droite est importante en France, en Europe et dans le monde. La société française est traversée par ces transformations et ces risques et les angoisses qu’elles génèrent. L’UNSA Éducation continue et continuera à dénoncer et condamner toutes formes de violence.

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