Les compétences transversales gagnent en reconnaissance

Dans un récent numéro de sa lettre Bref (n°408), le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) met l’accent sur le rôle grandissant des compétences transversales dans le recrutement des salariés. De quoi nourrir la réflexion sur la formation à l’acquisition de ces compétences.

Dans un récent numéro de sa lettre Bref (n°408), le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) met l’accent sur le rôle grandissant des compétences transversales dans le recrutement des salariés. De quoi nourrir la réflexion sur la formation à l’acquisition de ces compétences.

Face à un nombre de CV de plus en plus volumineux, les recruteurs des entreprises privées misent désormais largement sur les compétences transversales pour départager les candidats. C’est ce qu’il ressort de la dernière étude Bref du Céreq qui sonne comme un chant d’espoir aux oreilles de ceux qui clament depuis longtemps que la valeur scolaire ou professionnelle ne peut se résumer à la seule acquisition de connaissances. Les compétences transversales « permettraient de compléter le signal du diplôme », certaines d’entre elles constituant même « un plus décisif recherché par les recruteurs et valorisé par les entreprises », souligne la synthèse du Céreq.

Sélection des CV

Pour arriver à ce constat, le Céreq s’appuie sur trois études menées entre 2016 et 2020 sur un panel représentatif de recruteurs et de jeunes diplômés du supérieur ayant été fraîchement embauchés. L’intérêt de ces trois études est qu’elles portent sur trois étapes clés permettant de juger par une approche croisée l’apport de ces compétences transversales : la sélection des CV par les recruteurs mais aussi la formation des candidats aux compétences transversales pendant leurs études supérieures (donc en amont de l’emploi), puis la réinterrogation de jeunes cadres en entreprise sur l’effet de ces compétences, une fois dans l’emploi, en termes de responsabilité et de rémunération.

Concernant l’étude sur les recruteurs, le Céreq indique que ceux-ci n’hésitent plus désormais à attribuer des points supplémentaires, et même de manière importante, à un CV qui fait valoir ce type de compétences. Certes, il peut s’agir d’éléments déclaratifs de la part du candidat mais l’étude précise que « c’est bien le poids des représentations des recruteurs qui est ici mis en exergue ». Et de préciser que dans la hiérarchie des compétences transversales, ces recruteurs placent en premier la capacité à travailler en équipe, devant la capacité à s’organiser, puis le sens des responsabilités et enfin la capacité d’initiative.

Emploi plus qualifié, mieux rémunéré

Dans la seconde étude sur les cursus universitaires, les étudiants de master interrogés sur les compétences transversales qui y sont travaillées ont répondu avec les mêmes résultats, classant en premier la capacité à travailler en équipe, puis successivement, l’autonomie, l’éthique professionnelle et la curiosité, « ce qui suggère une conformité des formations aux attentes des recruteurs et du marché du travail ». Quoique ces deux dernières compétences ont plutôt une incidence sur la qualité de l’emploi exercé près d’un an après l’obtention d’un diplôme : « les diplômés déclarant avoir développé leur autonomie ont en effet une probabilité plus forte d’être employés en CDI plutôt qu’en CDD, de travailler à temps complet plutôt qu’à temps partiel, d’être embauchés sur un poste de cadre ou encore d’avoir une rémunération plus élevée ».

Reste la troisième étude qui comporte, elle aussi, son lot d’enseignements favorables aux compétences transversales. Selon le Céreq, en montant dans l’échelle des salaires des cadres récemment recrutés, il est remarqué que certaines compétences ont un caractère prééminent, et ont donc joué un rôle prépondérant dans l’obtention du poste, comme l’estime de soi, la prise de risque, la communication, la persévérance.

Mieux ajuster la formation

Le lettre du Céreq conclut alors par deux remarques. D’abord celle de « la correspondance entre compétences transversales exigées pour entrer sur le marché du travail ou nécessaires à l’exercice professionnel, et celles développées en formation », l’efficacité de ces dernières étant même fortement interrogée. En second lieu est mise en avant l’étroite relation entre compétences transversales et contexte socio-économique, le Céreq pariant sur l’effet de la crise sanitaire et le développement du télétravail pour voir ces compétences gagner encore en importance dans les prochaines années.

A l’UNSA Éducation, qui milite de longue date pour la reconnaissance des compétences transversales, on ne peut que se féliciter de voir cette évolution positive et rejoindre la question d’une plus juste adéquation entre compétences transversales développées au cours des études supérieures et celles exigées dans l’emploi. Mais pour nous, les compétences transversales, notamment sociales et psychosociales, s’acquièrent dès le plus âge de la scolarité. Il y a même là un enjeu éducatif évident qui doit favoriser à terme une meilleure assise, plus large, du socle commun. Cet enseignement qui aide à la construction de l’individu dans la société doit être clairement et pleinement valorisé.

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Dans un récent numéro de sa lettre Bref (n°408), le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) met l’accent sur le rôle grandissant des compétences transversales dans le recrutement des salariés. De quoi nourrir la réflexion sur la formation à l’acquisition de ces compétences.

Face à un nombre de CV de plus en plus volumineux, les recruteurs des entreprises privées misent désormais largement sur les compétences transversales pour départager les candidats. C’est ce qu’il ressort de la dernière étude Bref du Céreq qui sonne comme un chant d’espoir aux oreilles de ceux qui clament depuis longtemps que la valeur scolaire ou professionnelle ne peut se résumer à la seule acquisition de connaissances. Les compétences transversales « permettraient de compléter le signal du diplôme », certaines d’entre elles constituant même « un plus décisif recherché par les recruteurs et valorisé par les entreprises », souligne la synthèse du Céreq.

Sélection des CV

Pour arriver à ce constat, le Céreq s’appuie sur trois études menées entre 2016 et 2020 sur un panel représentatif de recruteurs et de jeunes diplômés du supérieur ayant été fraîchement embauchés. L’intérêt de ces trois études est qu’elles portent sur trois étapes clés permettant de juger par une approche croisée l’apport de ces compétences transversales : la sélection des CV par les recruteurs mais aussi la formation des candidats aux compétences transversales pendant leurs études supérieures (donc en amont de l’emploi), puis la réinterrogation de jeunes cadres en entreprise sur l’effet de ces compétences, une fois dans l’emploi, en termes de responsabilité et de rémunération.

Concernant l’étude sur les recruteurs, le Céreq indique que ceux-ci n’hésitent plus désormais à attribuer des points supplémentaires, et même de manière importante, à un CV qui fait valoir ce type de compétences. Certes, il peut s’agir d’éléments déclaratifs de la part du candidat mais l’étude précise que « c’est bien le poids des représentations des recruteurs qui est ici mis en exergue ». Et de préciser que dans la hiérarchie des compétences transversales, ces recruteurs placent en premier la capacité à travailler en équipe, devant la capacité à s’organiser, puis le sens des responsabilités et enfin la capacité d’initiative.

Emploi plus qualifié, mieux rémunéré

Dans la seconde étude sur les cursus universitaires, les étudiants de master interrogés sur les compétences transversales qui y sont travaillées ont répondu avec les mêmes résultats, classant en premier la capacité à travailler en équipe, puis successivement, l’autonomie, l’éthique professionnelle et la curiosité, « ce qui suggère une conformité des formations aux attentes des recruteurs et du marché du travail ». Quoique ces deux dernières compétences ont plutôt une incidence sur la qualité de l’emploi exercé près d’un an après l’obtention d’un diplôme : « les diplômés déclarant avoir développé leur autonomie ont en effet une probabilité plus forte d’être employés en CDI plutôt qu’en CDD, de travailler à temps complet plutôt qu’à temps partiel, d’être embauchés sur un poste de cadre ou encore d’avoir une rémunération plus élevée »

Reste la troisième étude qui comporte, elle aussi, son lot d’enseignements favorables aux compétences transversales. Selon le Céreq, en montant dans l’échelle des salaires des cadres récemment recrutés, il est remarqué que certaines compétences ont un caractère prééminent, et ont donc joué un rôle prépondérant dans l’obtention du poste, comme l’estime de soi, la prise de risque, la communication, la persévérance.

Mieux ajuster la formation

Le lettre du Céreq conclut alors par deux remarques. D’abord celle de « la correspondance entre compétences transversales exigées pour entrer sur le marché du travail ou nécessaires à l’exercice professionnel, et celles développées en formation », l’efficacité de ces dernières étant même fortement interrogée. En second lieu est mise en avant l’étroite relation entre compétences transversales et contexte socio-économique, le Céreq pariant sur l’effet de la crise sanitaire et le développement du télétravail pour voir ces compétences gagner encore en importance dans les prochaines années. 

A l’UNSA Éducation, qui milite de longue date pour la reconnaissance des compétences transversales, on ne peut que se féliciter de voir cette évolution positive et rejoindre la question d’une plus juste adéquation entre compétences transversales développées au cours des études supérieures et celles exigées dans l’emploi. Mais pour nous, les compétences transversales, notamment sociales et psychosociales, s’acquièrent dès le plus âge de la scolarité. Il y a même là un enjeu éducatif évident qui doit favoriser à terme une meilleure assise, plus large, du socle commun. Cet enseignement qui aide à la construction de l’individu dans la société doit être clairement et pleinement valorisé.