L’emploi scientifique, pas vraiment à la fête

Alors que s’annonce la nouvelle édition de « sciences en fête ». Ces cinq jours prennent cette année une dimension plus critique, alors que de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les pénuries qui touchent l’emploi scientifique.

Parmi les risques qui menacent un billet hebdomadaire, lorsqu’il se prolonge au-delà d’un an, on trouve les marronniers et les répétitions. Ainsi je concluais mon billet du 9 octobre 2013 par ces mots : « La science nous rend conscient du monde dans lequel nous vivons et de notre responsabilité d’agir pour son avenir. Une bonne raison pour ne pas se contenter de la fêter uniquement cinq jours par an ! ». Ils sont toujours d’actualité, alors que s’annonce la nouvelle édition de « sciences en fête ». Ils prennent même cette année une dimension plus critique, alors que de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les pénuries qui touchent l’emploi scientifique.

En effet, du faible nombre d’étudiants qui font le choix d’un métier de chercheurs au financement de la recherche publique, en passant par le peu de recrutement d’enseignants-chercheurs et la non reconnaissance du doctorat, nombreux sont les sujets qui inquiètent quant à l’avenir de la science en France.

L’impact d’une telle désaffection est important pour tous. Bien entendu, les premiers touchés sont les chercheurs eux-mêmes, condamnés à passer plus de temps à chercher des financements qu’à conduire leurs propres recherches, obligés de limiter leurs objets d’études à ceux qui peuvent apportés des résultats immédiatement applicables (par les industries commandant et finançant certaines recherches), pousser –particulièrement pour les plus jeunes- à trouver à l’étranger des structures les accueillant pour y conduire leurs travaux, faute de pouvoir le faire en France.

L’enjeu économique de l’affaiblissement de la recherche scientifique en France n’est plus à démontrer. Déjà nos entreprises investissent moins (qu’avant et qu’ailleurs) dans la recherche développement. Mais l’ensemble des budgets pour la recherche publique est en forte diminution, ce qui interroge notre compétitivité, notre capacité d’innovation, notre investissement dans l’avenir.

Dans l’Éducation également la place de la recherche est interrogée. L’université repose sur une articulation étroite entre enseignement et recherche. Ce sont bien les démarches et les résultats de la recherche qui nourrissent les enseignements, ce dont rend compte le statut d’ « enseignant-chercheur ». Or, moins d’enseignants-chercheurs, leur désaffection des premiers cycles universitaires, leur remplacement par des enseignants, des chargés de cours, des vacataires… non impliqués dans des démarches et des activités de recherche, sont autant d’affaiblissement de notre système universitaire.

Cerise sur ce gâteau indigeste : le manque d’attractivité du doctorat mal, voire, pas reconnu ni dans les entreprises ni dans la fonction publique.

Autant de raisons qui font se mobiliser les professionnels de la recherche, dans une marche, un rassemblement, une pétition…

Autant de raisons pour faire, cette année, de l’emploi scientifique, une priorité de la fête de la science…

Autant de raisons qui justifient et nécessitent une mobilisation syndicale… et citoyenne !

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Parmi les risques qui menacent un billet hebdomadaire, lorsqu’il se prolonge au-delà d’un an, on trouve les marronniers et les répétitions. Ainsi je concluais mon billet du 9 octobre 2013 par ces mots : « La science nous rend conscient du monde dans lequel nous vivons et de notre responsabilité d’agir pour son avenir. Une bonne raison pour ne pas se contenter de la fêter uniquement cinq jours par an ! ». Ils sont toujours d’actualité, alors que s’annonce la nouvelle édition de « sciences en fête ». Ils prennent même cette année une dimension plus critique, alors que de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les pénuries qui touchent l’emploi scientifique.

En effet, du faible nombre d’étudiants qui font le choix d’un métier de chercheurs au financement de la recherche publique, en passant par le peu de recrutement d’enseignants-chercheurs et la non reconnaissance du doctorat, nombreux sont les sujets qui inquiètent quant à l’avenir de la science en France.

L’impact d’une telle désaffection est important pour tous. Bien entendu, les premiers touchés sont les chercheurs eux-mêmes, condamnés à passer plus de temps à chercher des financements qu’à conduire leurs propres recherches, obligés de limiter leurs objets d’études à ceux qui peuvent apportés des résultats immédiatement applicables (par les industries commandant et finançant certaines recherches), pousser –particulièrement pour les plus jeunes- à trouver à l’étranger des structures les accueillant pour y conduire leurs travaux, faute de pouvoir le faire en France.

L’enjeu économique de l’affaiblissement de la recherche scientifique en France n’est plus à démontrer. Déjà nos entreprises investissent moins (qu’avant et qu’ailleurs) dans la recherche développement. Mais l’ensemble des budgets pour la recherche publique est en forte diminution, ce qui interroge notre compétitivité, notre capacité d’innovation, notre investissement dans l’avenir.

Dans l’Éducation également la place de la recherche est interrogée. L’université repose sur une articulation étroite entre enseignement et recherche. Ce sont bien les démarches et les résultats de la recherche qui nourrissent les enseignements, ce dont rend compte le statut d’ « enseignant-chercheur ». Or, moins d’enseignants-chercheurs, leur désaffection des premiers cycles universitaires, leur remplacement par des enseignants, des chargés de cours, des vacataires… non impliqués dans des démarches et des activités de recherche, sont autant d’affaiblissement de notre système universitaire.

Cerise sur ce gâteau indigeste : le manque d’attractivité du doctorat mal, voire, pas reconnu ni dans les entreprises ni dans la fonction publique.

Autant de raisons qui font se mobiliser les professionnels de la recherche, dans une marche, un rassemblement, une pétition…

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Autant de raisons qui justifient et nécessitent une mobilisation syndicale… et citoyenne !