Que recherchez vous ?

Mots fréquemment recherchés sur le site :
syndicatL’Éduc’Magbaromètre UNSA

Que recherchez vous ?

Mots fréquemment recherchés sur le site :
syndicatL’Éduc’Magbaromètre UNSA

Légaliser le cannabis, l’avis stupéfiant du Conseil économique, social et environnemental
Publié le 13 avril 2023
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle clairement à une légalisation encadrée de « la production, de la distribution et de l’usage dit “récréatif” du cannabis». Après une étude de la situation et l'audition de plusieurs expert.es (médecins, chercheur. euses, économistes, politiques, juristes, sociologues, etc.), il a donc adopté le 24 janvier 2023 un avis intitulé « Cannabis : sortir du statu quo, vers une légalisation encadrée » Il se montre ainsi en opposition avec le gouvernement. Le garde des Sceaux a déclaré récement: «Je fais un lien direct entre les trafiquants et les consommateurs. Le confort festif, ça donne des règlements de compte. Tous ceux qui consomment le petit pétard le samedi soir devraient s'en souvenir». L’UNSA-Éducation vous résume la position très argumentée du CESE sur ce sujet sensible.

Un échec « cuisant »

Cet organe consultatif de la société civile fait le constat de « l’inefficacité » des politiques françaises sur le cannabis en termes de santé publique.

La France est l’un des pays les plus répressifs puisqu’elle punit le simple usage de cannabis au même titre que les autres drogues. Comme tous les stupéfiants, la production, la transformation, la distribution et la consommation sont interdites. Une prohibition qui date de 1916, accentuée par la loi du 31 décembre 1970 pour mettre fin au trafic de cannabis et réduire sa consommation. C’est, pour le CESE un «échec cuisant». En effet notre pays compte le plus grand nombre de consommateurs et consommatrices au sein de l’UE : 45% des 15-64 ans ont déjà expérimenté le cannabis contre 28% aux Pays-Bas et 27% en moyenne pour le continent. On compte 1,5 millions d’utilisateurs.trices régulier.es en 2017. Les usager.es n’ont jamais eu de difficultés pour s’approvisionner. Malgré le tout répressif, l’offre reste importante : 10 tonnes sont importées dans notre pays tous les mois. Le trafic s’est bien adapté : une véritable « ubérisation » du marché illicite existe avec les codes du marketing modernes et des prix attractifs : 8€ le gramme de résine et 10€ le gramme d’herbe. Toutes les couches sociales sont touchées par cette consommation, contrairement aux stéréotypes qui l’assimile trop souvent aux quartiers populaires.

On constate par ailleurs, un double mouvement : une féminisation de l’usage et un vieillissement des usager.es. Les 26-44 ans ont une consommation en croissance continue, ce qui prouve, à nouveau, que la répression n’a rien de dissuasif. Elle se fait, de plus, au détriment de la prévention, l’éducation et l’accompagnement. Effectivement, il n’existe pas de politiques de santé spécifiques au cannabis. Ce manque d’éducation laisse les usager.es ignorant.es face aux trafiquants qui font évoluer leurs offres. Ainsi le taux de THC (molécule neurotoxique du cannabis) a fortement augmenté dans les produits en 20 ans, passant de 12,3 à 26,7% pour la résine par exemple. Les cannabis de synthèse (K2, Buddha Blue, etc.) se répandent et leurs effets sont bien plus dangereux pour la santé.
Le CESE enfonce le clou : loin de les protéger, la loi stigmatise les usager.es qui apparaissent comme des  « malades » voire des « délinquants ». C’est la posture morale de cette loi qui l’explique: « la drogue est un fléau », il faut donc l’éradiquer. Or, cela « traduit la frilosité des politiques qui craignent davantage l’accusation de laxisme que le constat de leur inefficacité ». Aujourd’hui encore, ce qui prime reste la politique du chiffre, tournée « à 80% vers la répression des usagers » et non des trafiquants entraînant une perte de sens pour les forces de l’ordre qui ont le sentiment « de vider l’océan avec une petite cuillère percée » et une « embolie » du système judiciaire.

Construire un modèle de légalisation encadrée

Une fois ce constat posé, le CESE rappelle que plusieurs États « se sont déjà engagés dans la voie de la légalisation ». L’exemple du Canada est encourageant. Tout d’abord car en 2020, 46% des usager.es de ce pays s’approvisionnaient par voie légale contre 31% en 2019. Ensuite car la consommation des mineur.es a baissé de 3% en 3 ans. Ce qui s’explique par des sanctions très lourdes pour toute personne vendant à un.e mineur.e et par une vraie politique de prévention.
L’objectif du Conseil ne consiste pas « à présenter le cannabis comme une expérience sympathique, voire ludique mais (…) de privilégier la prévention le plus tôt possible, pour dissuader ou retarder (…) l’entrée des jeunes dans la consommation ».

Le CESE propose donc de construire cette légalisation encadrée autour de quelques points-clés :

– prévention et réduction des risques spécifiques au cannabis qui seraient intégrées à l’ensemble des conduites addictives, en particulier à destination des mineur.es .

– dépénalisation de l’usage et de la culture de cannabis à titre personnel, et refonte du dépistage du cannabis au volant en basant la sanction uniquement sur l’emprise.

– un débat sociétal « apaisé et objectif» pour construire un modèle d’encadrement prenant en compte les enjeux sanitaires, sociaux, économiques et environnementaux. Il préconise de prendre le modèle de la Convention citoyenne.

Dédiaboliser le cannabis permettrait par ricochet l’épanouissement de toute une économie autour du chanvre. Avec 37,3%, la France en est déjà la première productrice européenne. Les débouchés sont nombreux dans des domaines variés encore sous-investis et pourtant prometteurs : matériaux de construction, textile, papier, plasturgie (notamment pour la construction automobile), alimentation, cosmétique, etc. Ensuite, la culture du cannabis répond aux nouveaux enjeux environnementaux et climatiques : réalisée en plein champ, elle n’appauvrit pas les sols, ne nécessite ni pesticides et elle n’est, n’est pas gourmande en eau. C’est donc une agriculture durable qui pourrait se développer !

L’UNSA Éducation salue les préconisations du CESE. En effet, il ne s’agit pas de banaliser le cannabis ou de promouvoir sa consommation mais de réfléchir à un problème qui touche toute la société et gangrène certains quartiers. Loin des fantasmes et des cadres inefficaces ou dépassés, un débat dépassionné permettrait d’élaborer une politique publique qui            « privilégierait la prévention, la réduction des risques, l’éducation à la consommation et la responsabilisation ». Ce serait, d’après tous les expert.es auditionné.es, la seule façon de mettre un terme aux problèmes sanitaires et sécuritaires que connaît notre pays. Notre syndicat appelle donc ce débat de ses vœux.

Lien vers le rapport du CESE

Lire la suite

À LA UNE

Capture d’écran 2023-05-26 à 10.51.12
La crise climatique accentue les inégalités femmes-hommes !
money-g959f6eff8_1280
Top départ: déclaration de revenus 2023
IE campagne 2023
"Se renforcer et valoriser nos métiers" : Retour sur la conférence mondiale des personnels de soutien à l'éducation
IDB2023_Francais
22 mai : c'est la journée de la biodiversité et l'éco-geste UNSA Éducation
Capture d’écran 2023-05-26 à 10.51.12
La crise climatique accentue les inégalités femmes-hommes !
money-g959f6eff8_1280
Top départ: déclaration de revenus 2023
IE campagne 2023
"Se renforcer et valoriser nos métiers" : Retour sur la conférence mondiale des personnels de soutien à l'éducation
IDB2023_Francais
22 mai : c'est la journée de la biodiversité et l'éco-geste UNSA Éducation

SELECTIONNÉS POUR VOUS

Capture d’écran 2023-05-26 à 10.51.12
La crise climatique accentue les inégalités femmes-hommes !
26 mai 2023 - National
L’UNSA Éducation souhaite mettre en lumière l’un des derniers travaux du CESE, le Rapport “Inégalités de genre, crise climatique et transition...
money-g959f6eff8_1280
Top départ: déclaration de revenus 2023
22 mai 2023 - National
La course est lancée pour déclarer ses revenus 2022 en ligne ou en papier depuis le 13 avril 2023. Calendrier, déduction forfaitaire ou frais ...
nonext
L’UNSA Éducation appelle au rassemblement de soutien au maire de Saint-Brévin, mercredi 24 mai
22 mai 2023 - National
Le maire de la commune de Saint-Brévin ( Loire-Atlantique) Yannick Morez a été victime de la violence de l’extrême droite. Cela est intolérabl...
IDB2023_Francais
22 mai : c'est la journée de la biodiversité et l'éco-geste UNSA Éducation
22 mai 2023 - National
Le 22 mai est la Journée mondiale de la biodiversité. Cette dernière existe depuis 2000, à la suite d’une décision des Nations Unies. L’UNSA É...
play-figures-g11850491a_1920
Mixité sociale dans l’Éducation : N’ayons pas peur de demander des comptes à l’enseignement privé !
12 mai 2023 - National
Le 11 mai, un plan d’action pour la mixité sociale devait être présenté par le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse. La communa...
1024-1024
Baromètre UNSA 2023 : Merci aux 34585 participant·es !
12 avril 2023 - National
Cette année, c'était la 11ème édition du baromètre des métiers de l'éducation, de la recherche et de la culture, lancé par l'UNSA Éducation en...
En lien avec l'actualité
Nos expressions
Agir avec vous
Analyses et décryptages
Baromètre : enquête annuelle
Nos dossiers

Recevoir la newsletter

Votre adresse de messagerie sera uniquement utilisée pour vous envoyer la lettre d’information de l’UNSA Éducation. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans la newsletter.

Conformément aux dispositions du RGPD et de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès, d’interrogation, de portabilité, de rectification et d’effacement des données vous concernant. Pour toute question concernant vos données, leur usage, l’exercice de vos droits, veuillez contacter notre responsable du traitement : dpo@unsa-education.org, en précisant dans l’objet du courriel « droit des personnes ».

LIMITES, CONFIDENTIALITÉ, INFORMATIQUE ET LIBERTÉS
Ce service d’information est un service gratuit. Il est assuré sans garantie et peut-être interrompu à tout moment sur simple décision de l’UNSA Éducation. L’UNSA Éducation se réserve le droit de confirmer ou refuser sans justification toute demande d’abonnement, de suspendre ou supprimer tout abonnement sans préavis. L’inscription ne donne aucun droit, contractuel ou non contractuel, vis-à-vis de l’UNSA Éducation. Les adresses électroniques ou autres informations contenues dans les messages adressés ne seront pas transmis à des tiers. Les organisations affiliées à l’Unsa et leurs différentes structures ne sont pas considérées comme des tiers. Pour les demandes individuelles, les cas particuliers, les questions touchant à la vie syndicale et/ou professionnelle, il est préférable de s’adresser directement à l’UNSA Éducation à cette adresse : national@unsa-education.org. Le droit d’accès, suppression, rectification s’exerce auprès du secrétaire général de l’UNSA Éducation, site internet, UNSA Éducation 87 bis avenue Georges Gosnat, 94853 Ivry sur Seine Cédex ou par courrier électronique auprès du secteur communication à cette adresse : communication@unsa-education.org.

Que recherchez vous ?

Mots fréquemment recherchés sur le site :
syndicatL’Éduc’Magbaromètre UNSA

Qui sommes
nous ?

Nos
syndicats

Contact
de proximité

Centre de
recherche ?