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Certes, c’est loin l’Amérique. Et nous n’aurons eu, par médias interposés, qu’une vision partielle, tronquée, voire déformée des débats de la campagne électorale étasunienne. Pour autant, au-delà du jeu politicien et assez déplorable qui nous a été présenté, il semble bien que la question de l’Education ait été très peu évoquée, alors qu’elle est un clivage important entre démocrates et républicains.

S’il est un constat qui peut être partagé aux Etats-Unis, ce sont les difficultés du système éducatif. Les résultats des enquêtes PISA place ainsi les Etats-Unis parmi les systèmes les moins performants (devant la Chine, mais légèrement derrière la France). Des résultats qui ne sont pas à la hauteur des enjeux, des ambitions, des moyens de cet immense pays, première puissance économique mondiale.

On peut certainement trouver de nombreuses explications à ce déficit scolaire et éducatif, dont la responsabilité partagée entre les différents États n’est pas la moins importante. En effet, l’absence d’une organisation au niveau de l’Etat fédéral conduit à un émiettement du fonctionnement et à une grande diversité des niveaux et des contenus scolaires d’un district à l’autre.

Pour tenter d’harmoniser partiellement le système scolaire américain, l’État fédéral porte depuis 2010 un dispositif nommé « Common core », sorte de socle commun d’apprentissage pour les enfants de moins de 12 ans. Ce programme scolaire commun concerne l’enseignement de l’anglais, des mathématiques et des arts. Il a pour objectif de mettre en place un cadre éducatif plus cohérent à l’échelle du pays, alors que jusque-là, le programme pédagogique variait dans chaque État. Mais au-delà du contenu disciplinaire, le « Common core » invite également à impliquer davantage les élèves dans la réflexion et la participation et donc demande aux enseignants de modifier leurs approches pédagogiques.

Bien entendu, ce programme a suscité de nombreuses polémiques et a été refusé par quelques États, mais aujourd’hui, il semble globalement accepté et commence à porter ses fruits.

Si Hillary Clinton le défend, le nouveau locataire de la Maison Blanche Donald Trump y est farouchement opposé. Pour lui, l’éducation doit être locale. Il souhaite donc un retour à l’organisation différenciée par États et par districts. Il promet également l’absolue liberté de choix d’instruction laissée au choix des familles : écoles privées ou publiques, instruction à domicile…

Un des autres soucis majeurs liés au système éducatif étasunien concerne les coûts de scolarité et en particulier pour l’accès à l’enseignement supérieur.
Hillary Clinton souhaitait rendre possible l’école à partir de 4 ans et proposait de supprimer les frais de scolarité dans les universités publiques pour les étudiants dont la famille gagne moins de 85 000 dollars par an. Donald Trump, quant à lui, ne croit pas à l’université gratuite. Selon lui, il y a toujours quelqu’un qui paye à la fin et si ce ne sont pas les familles, alors c’est le contribuable. C’est davantage du côté des jeunes mères que Donald Trump s’est tourné en s’engageant à encourager les employeurs à mettre en place des modes de garde sur le lieu de travail des parents et en proposant de défiscaliser les frais de garde des enfants de moins de 13 ans, jusqu’à quatre enfants pour les familles gagnant moins de 500.000 dollars par an soit 448.000 euros.

Voici les seules propositions avancées par les candidats. Ce peu d’intérêt pour l’Education dans leurs programmes a parfois été interprété comme une victoire du camp de l’« anti-intellectualisme ».

Ainsi s’interrogeait Mugambi Jouet (avocat et politologue français, enseignant à Stanford University en Californie), il y quelques jours : « Comment expliquer que des millions d’Américains s’apprêtent à voter pour Donald Trump, un démagogue aucunement cultivé qui dit tout et son contraire ? Pourtant l’Amérique a parmi les meilleures universités au monde, une technologie de pointe et a produit des générations de penseurs, scientifiques, auteurs et artistes renommés. Une raison principale derrière ce paradoxe est mal comprise : le poids de l’anti-intellectualisme dans la société étasunienne. » Il expliquait que « cet état d’esprit provient paradoxalement d’une valeur positive dans la société américaine : l’égalité. Dans son ouvrage Anti-Intellectualism in American Life (« L’Anti-intellectualisme dans la vie américaine », 1966), l’historien Richard Hofstadter a décrit comment l’émergence de la démocratie moderne aux Etats-Unis a eu des effets pervers. Des idéaux égalitaires ont mené des générations d’Américains à se méfier de l’influence de l’élite privilégiée, de la pseudo-aristocratie et de leurs symboles, y compris l’éducation. L’idée que trop d’éducation et de réflexion nuirait au « bon sens » s’est enracinée. Comme l’écrivit Isaac Asimov, un « culte de l’ignorance » a façonné en Amérique « l’idée fausse que la démocratie signifie que « mon ignorance vaut autant que ta connaissance« ».

Il faut cependant rappeler qu’une grande partie de la société étasunienne valorise profondément l’éducation et la culture. Que de véritables enjeux existent dans ces domaines. Ils ont été absents des débats de la campagne présidentielle. Seront-ils réellement pris en compte et de manière positive par le nouveau président ? L’histoire -qui s’écrira à partir de janvier 2017- le dira.

 

Denis ADAM, le 9 novembre 2016

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