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L’éco-anxiété comprendre et accompagner

L’éco-anxiété touche de plus en plus de Français et de Françaises, surtout les jeunes particulièrement préoccupés par la question climatique. La fondation Jean Jaurès après son étude « Éco-anxiété, analyse d’une angoisse contemporaine » parue en novembre 2021, revient sur le sujet avec une nouvelle publication : « Dans la tête des éco-anxieux ». Elle analyse ce phénomène en s’appuyant sur 34 entretiens menés auprès des 18-30 ans. L’UNSA- Éducation fait le point sur cette nouvelle notion pas toujours bien comprise.

Quelle définition ?
La notion d’éco-anxiété, contraction d’écologie et d’anxiété n’est pas récente puisqu’elle a été inventée et théorisée en 1997. En France, il faut attendre 2019 et les deux vagues de chaleur inédites subies par le pays pour que les médias s’en saisissent.
Cette notion ne fait toujours pas consensus, d’ailleurs il n’y a pas de définition dans les dictionnaires généralistes. On doit donc se tourner vers des publications spécialisées qui la définissent comme « un sentiment de préoccupation,d’inquiétude, d’anxiété et d’angoisse ressenti par certains individus qui est provoqué par des bouleversements actuelsou bien par des menaces qui pèsent sur l’environnement, liés en particulier au dérèglement climatique. » On peut ainsi parler d’une « anxiété d’anticipation » à l’inverse de la solastalgie, autre néologisme, qui serait, elle, une « réaction à une situation vécue aujourd’hui ».

Pathologie ou crise passagère?
L’éco-anxiété est une angoisse, pas une maladie mentale ou une pathologie. Néanmoins, cela n’empêche pas les éco-anxieux.ses de ressentir un certain nombre de symptômes : attaque de panique, insomnies, émotions négatives ou encore troubles alimentaires. Il faut donc prendre au sérieux l’éco-anxiété et ne pas la minimiser en la renvoyant à un hyper sensibilité de la jeunesse, une crise passagère en somme.
Au-delà des troubles cités ci-dessus, l’étude montre que ce qui domine dans le panel interrogé, c’est la colère. Cette colère est dirigée vers « ceux qui ont le pouvoir », et « qui ne font rien, comme les décideurs publics et privés » alors que, pour eux, l’urgence climatique est prégnante. 74% des moins de 25 ans jugent l’avenir « effrayant ». On note même chez certains l’impossibilité de se projeter dans l’avenir : 37% des jeunes interrogés, pensent que donner la vie aujourd’hui est « irresponsable » et donc hésitent à avoir des enfants.

Face au futur : résignation ou action ?
Pour beaucoup de chercheur.es, d’ailleurs, l’éco-anxiété est « une réaction jugée nécessaire pour passer à l’action. ». Si l’on prend l’exemple de la consommation de viande, analysé dans l’étude,  on constate que 70% des jeunes interrogés mangent peu à pas de viande, contre 27% de la population totale. Ils sont donc prêts à interroger leur mode de consommation. 
Certains jeunes répondants prônent la mobilisation collective pour faire bouger les lignes. Les fractures sur la transition écologique qui traverse la société les touchent aussi. Certains se sentent « impuissants » et invoquent « le faible impact » qu’aurait une mobilisation. Ils continuent toutefois à voter : 95% du panel s’est exprimé aux présidentielles alors que nationalement, plus de 30% des jeunes se sont abstenus, ce qui montre que la prise de conscience des enjeux écologiques renforce la politisation de la jeunesse. D’autres souhaiteraient des stratégies plus actives à l’instar des jeunes militant.es dont les actions jalonnent l’actualité, du blocage de routes au jet d’aliments sur des tableaux célèbres.

L’UNSA-Éducation rejoint l’inquiétude des jeunes interrogés sur le changement climatique et reste vigilante sur les politiques mises en œuvre pour permettre une transition écologique durable et équitable. Former encore et toujours les futur.es citoyen.nes sur ce sujet reste une de nos revendications fortes.

Eco-anxiete, analyse d’une angoisse contemporaine

Dans la tête des éco-anxieux une génération face au dérèglement climatique

Etude complète

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