Le vrai coût de l’école gratuite

La gratuité de l’enseignement public est un principe constitutionnel. En réalité, son application n’est pas homogène, ni en fonction des territoires, ni en fonction de l’âge des éduqués, ni en fonction de leurs origines sociales. Le CNAL (Comité National d’Action Laïque) a mis le sujet sur la table. Enquête IFOP, étude auprès des professionnels des 1er et 2nd degré de l’école publique, colloque annuel, ont permis de mettre en lumière les frais cachés de l’éducation.

Questions de riches / questions de pauvres
Évidemment quand on évoque la gratuité de l’école , tous les citoyens ne se sentent pas concernés au même degré. Les citoyens les plus pauvres sont les premiers touchés par le non respect de ce principe constitutionnel. Comment payer une sortie au théâtre, un voyage scolaire, un billet de tombola, un torchon aux couleurs de l’école, quand on compte à l’euro près pour se nourrir , se loger;? Pourquoi des élèves mangent des sandwichs aux portes de leurs lycées? Pourquoi d’autres ne peuvent suivre les cours d’un bac pro parce que les chaussures de sécurité nécessaires n’ont pu être achetées? Pourquoi le choix d’orientation est surtout guidé par défaut en fonction des revenus familiaux plutôt que par l’offre de formation? Comment en arrive-t-on à ce que certaines familles renoncent à leur droit à bourse?

Toutes ces questions et bien d’autres ont été évoquées au colloque du Cnal par les différents intervenants. Du point de vue des professionnels, engagés syndicalement assistante sociale, chef d’établissement, enseignant ( SNASEN-UNSA, SNPDEN-UNSA, SE-UNSA). Du point de vue de militants associatifs ANATEEP, LIGUE de l’ENSEIGNEMENT, Association des Maires de France, FCPE. Du point de vue de juriste.


Un sujet éminemment politique
«On dépense aujourd’hui 32 millions d’euros par an pour l’accompagnement éducatif en éducation prioritaire. Il y a 1,7 millions d’enfants en éducation prioritaire, cela fait donc , 18,80 euros chacun.
Dans les classes préparatoires aux grandes écoles, il y a 85000 élèves, de classes sociales plutôt privilégiées. On dépense 70 millions d’euros pour payer leurs professeurs en plus pour organiser leurs «colles». C’est un accompagnement éducatif qui revient à 840 euros par étudiant.» Exemple donné par JP Delahaye pour démontrer les inégalités, les choix financiers, budgétaires et politiques qui n’assurent pas une égale gratuité effective de la scolarité.
Bien sûr, les équipes éducatives et les collectivités se démènent pour réduire les écarts: fonds sociaux des établissements (malheureusement en perpétuelle diminutions), aides aux rédactions de dossiers de bourses, mutualisation d’assurances, fournitures gratuites, ….Mais pour autant, il est bien réel que la gratuité demeure un sujet clivant, et encore trop souvent un impensé dans la formation des enseignants, qui agissent davantage par la coutume, que par objectivation du problème. Quel parent n’a pas eu à payer une cotisation de coopérative scolaire présentée comme obligatoire? Ou acheter des baskets d’intérieur spécifique au gymnase scolaire? L’école bricole souvent et fait comme elle peut avec ce qu’elle a, en matière d’argent, aussi;!

Poser historiquement un principe constitutionnel, c’est bien, le faire respecter par la force de la décision politique et des moyens alloués, c’est mieux;! Et ce colloque a eu le mérite de le rappeler, et de montrer que les organisations constitutives du CNAL font de la gratuité pour l’éducation un objet de travail, de revendication, de réflexion.
Les actes du colloque à paraître www.cnal.info/

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La gratuité de l’enseignement public est un principe constitutionnel. En réalité, son application n’est pas homogène, ni en fonction des territoires, ni en fonction de l’âge des éduqués, ni en fonction de leurs origines sociales. Le CNAL (Comité National d’Action Laïque) a mis le sujet sur la table. Enquête IFOP, étude auprès des professionnels des 1er et 2nd degré de l’école publique, colloque annuel, ont permis de mettre en lumière les frais cachés de l’éducation.

Questions de riches / questions de pauvres
Évidemment quand on évoque la gratuité de l’école , tous les citoyens ne se sentent pas concernés au même degré. Les citoyens les plus pauvres sont les premiers touchés par le non respect de ce principe constitutionnel. Comment payer une sortie au théâtre, un voyage scolaire, un billet de tombola, un torchon aux couleurs de l’école, quand on compte à l’euro près pour se nourrir , se loger;? Pourquoi des élèves mangent des sandwichs aux portes de leurs lycées? Pourquoi d’autres ne peuvent suivre les cours d’un bac pro parce que les chaussures de sécurité nécessaires n’ont pu être achetées? Pourquoi le choix d’orientation est surtout guidé par défaut en fonction des revenus familiaux plutôt que par l’offre de formation? Comment en arrive-t-on à ce que certaines familles renoncent à leur droit à bourse?

Toutes ces questions et bien d’autres ont été évoquées au colloque du Cnal par les différents intervenants. Du point de vue des professionnels, engagés syndicalement assistante sociale, chef d’établissement, enseignant ( SNASEN-UNSA, SNPDEN-UNSA, SE-UNSA). Du point de vue de militants associatifs ANATEEP, LIGUE de l’ENSEIGNEMENT, Association des Maires de France, FCPE. Du point de vue de juriste.


Un sujet éminemment politique
«On dépense aujourd’hui 32 millions d’euros par an pour l’accompagnement éducatif en éducation prioritaire. Il y a 1,7 millions d’enfants en éducation prioritaire, cela fait donc , 18,80 euros chacun.
Dans les classes préparatoires aux grandes écoles, il y a 85000 élèves, de classes sociales plutôt privilégiées. On dépense 70 millions d’euros pour payer leurs professeurs en plus pour organiser leurs «colles». C’est un accompagnement éducatif qui revient à 840 euros par étudiant.» Exemple donné par JP Delahaye pour démontrer les inégalités, les choix financiers, budgétaires et politiques qui n’assurent pas une égale gratuité effective de la scolarité.
Bien sûr, les équipes éducatives et les collectivités se démènent pour réduire les écarts: fonds sociaux des établissements (malheureusement en perpétuelle diminutions), aides aux rédactions de dossiers de bourses, mutualisation d’assurances, fournitures gratuites, ….Mais pour autant, il est bien réel que la gratuité demeure un sujet clivant, et encore trop souvent un impensé dans la formation des enseignants, qui agissent davantage par la coutume, que par objectivation du problème. Quel parent n’a pas eu à payer une cotisation de coopérative scolaire présentée comme obligatoire? Ou acheter des baskets d’intérieur spécifique au gymnase scolaire? L’école bricole souvent et fait comme elle peut avec ce qu’elle a, en matière d’argent, aussi;!

Poser historiquement un principe constitutionnel, c’est bien, le faire respecter par la force de la décision politique et des moyens alloués, c’est mieux;! Et ce colloque a eu le mérite de le rappeler, et de montrer que les organisations constitutives du CNAL font de la gratuité pour l’éducation un objet de travail, de revendication, de réflexion.
Les actes du colloque à paraître www.cnal.info/