Le SNU ne satisfait que les jeunes volontaires (évaluation INJEP)
« Les profils et les motivations des jeunes participant au séjour de cohésion sont similaires. Les participants sont largement satisfaits de leur séjour, malgré́ des éléments restant à améliorer. Ils adhèrent globalement au dispositif et aux objectifs du SNU. Cependant, 10 % des jeunes considèrent que le SNU leur a été imposé, en général par leur famille. Ils sont alors moins satisfaits de leur séjour et moins convaincus par le dispositif. Ces nuances sont à prendre en compte dans le cadre de la généralisation du SNU sous une forme obligatoire. »
Ainsi commence la note d’évaluation de l’INJEP, des profils similaires à ceux des 2000 jeunes de 2009, ce qui signifie, intéressés et attirés par les carrières de la défense. Après les confinements successifs qui ont réduit la vie sociale en 2020 et 2021, rencontrer de nouvelles personnes et créer des liens nouveaux est la motivation la plus souvent citée pour participer au SNU (64 %). Dans un tout autre contexte, c’était aussi la principale motivation en 2019. Ensuite, les jeunes mettent en avant leur envie de faire du sport (60 %), d’être dans un cadre militaire (57 %) et de pouvoir valoriser le SNU sur leur CV (52 %). À l’inverse, la découverte d’un nouveau territoire (30 %) et le développement d’une culture de l’engagement bénévole (30 %) sont les raisons les moins souvent citées.
L’objectif de mixité sociale n’est pas atteint, « 4 % des participants vivent dans un quartier prioritaire de la ville, contre 8 % des jeunes de 15 à 17 ans (source : INSEE, 2020) »
Le séjour est organisé́ sous forme de modules thématiques obligatoires déclinés librement dans chaque centre. Parmi les sept modules, comme en 2019, les participants ont d’abord plébiscité́ les activités physiques, sportives et de cohésion. Ce qui correspond à leur source de motivation exprimée. Les conseils de maisonnée ou les temps de démocratie interne sont jugés importants par 77 % des participants au séjour de cohésion.
« Après le séjour de cohésion, la mission d’intérêt général (MIG) est la seconde phase obligatoire du dispositif. Elle correspond à un engagement minimum de 84 heures reparties au cours de l’année suivant le séjour. Les filles sont plus enthousiastes à l’idée de réaliser la MIG que les garçons (81 % contre 67 %). L’armée arrive en tête des domaines qui attirent les jeunes participant au SNU (53 %), suivie de la police et la gendarmerie (43 %) et des pompiers (34 %). Ces résultats montrent encore une fois les profils très spécifiques de ces jeunes qui, pour un certain nombre, s’inscrivent dans un projet de carrière dans un corps en uniforme. »
D’Universel, pour l’instant ce service national, n’en a que le nom. Les deux phases de préfiguration n’ont pas permis d’atteindre un objectif de mixité et de représentativité de toutes les jeunesses de France. L’UNSA Éducation n’est pas favorable à son caractère obligatoire. Le SNU est un dispositif des politiques en faveur de la jeunesse, il n’est pas acceptable qu’il en accapare les budgets, et affaiblisse tous les autres aspects de ces politiques. L’UNSA Éducation rappelle que d’un point de vue éducatif, les différents séjours de cohésion n’ont pas tous les mêmes orientations, et que ce sont les démarches de l’éducation populaire qu’elle défend pour renforcer l’éducation citoyenne. D’autre part, du point de vue des conditions de travail des personnels chargés de mettre en œuvre le SNU, cela s’est ajouté à toutes les autres missions, à moyens constants voire réduits. Et cela non plus n’est pas acceptable.