Le rapport annuel sur la Fonction publique présenté au CCFP

Le 5 novembre 2014, le rapport annuel sur la Fonction publique a été présenté au CCFP (Conseil commun de la Fonction publique) où sont présentes les organisations syndicales représentatives au titre des trois versants (État, Territoriale, Hospitalière) ainsi que les employeurs publics. À l'occasion de la présentation de ce bilan, l'UNSA Fonction publique a rappelé ses préoccupations (notamment sur une attractivité en baisse en raison du niveau des rémunérations), mais aussi des campagnes permanentes de dénigrement «anti Fonction publique».

Le 5 novembre 2014, le rapport annuel sur la Fonction publique a été présenté au CCFP (Conseil commun de la Fonction publique) où sont présentes les organisations syndicales représentatives au titre des trois versants (État, Territoriale, Hospitalière) ainsi que les employeurs publics. À l’occasion de la présentation de ce bilan, l’UNSA Fonction publique a rappelé ses préoccupations (notamment sur une attractivité en baisse en raison du niveau des rémunérations), mais aussi des campagnes permanentes de dénigrement «anti Fonction publique».

Le rapport annuel 2014 est accessible en ligne (document PDF) sur le site du ministère de la Fonction publique (ici dans sa version «projet» dont la version définitive ne devrait que peu différer).

Vous trouverez ci-dessous des extraits significatifs de l’intervention prononcée, au nom de l’UNSA Fonction publique, par Dominique Thoby, secrétaire nationale de l’UNSA FP.

Intervention de l’UNSA Fonction publique,
au Conseil commun de la FP du 5 novembre 2014

Le pays est troublé. Une crise de défiance sans précédent traverse les institutions et la tentation est grande, dans ce contexte, d’idéaliser le passé, nourrissant par là même tous les conservatismes et les replis sur soi. C’est aussi la recherche de boucs émissaires qu’on montre du doigt, ces fonctionnaires qui seraient responsables de tous les maux.

Les fonctionnaires ont toujours tenu une place particulière dans l’histoire française depuis Courteline. Mais l’humour a cédé la place à la méchanceté aujourd’hui et les fonctionnaires en ont assez d’être désignés comme des privilégiés depuis les nantis de Raymond Barre jusqu’aux récentes déclarations d’hommes politiques.

Le rapport annuel présenté aujourd’hui pointe la perte d’attractivité de la fonction publique quand les viviers de recrutements des catégories A (on le savait déjà) mais dorénavant plus encore des catégories B sont en perte de vitesse. La campagne de dénigrement de la Fonction publique en porte forcément une part de responsabilité.

La deuxième part tient au niveau des rémunérations et de l’emploi. Comment attirer des agents en leur disant votre salaire va être bloquée pendant 5 ans au moins et on ne peut pas vous garantir que vous aurez des avancements? Comment attirer des agents en leur disant que compte tenu de la diminution des emplois publics vos conditions de travail vont se dégrader et les perspectives de carrière s’éloigner ?

Il ne s’agit pas ici de remettre en cause votre parole politique, madame la Ministre, mais les agents ne se paient pas de mots. Ils veulent des réponses concrètes, tangibles.

L’UNSA Fonction publique accompagné les prises de décisions en faveur des catégories C mais elle avait demandé un calendrier pour tous. Elle continue à demander une revalorisation du point d’indice. Avec l’ouverture de la négociation sur les Parcours professionnels , carrières et rémunérations, nous espérons que des réponses soient apportées aux attentes des personnels. Nous jugerons au cas par cas.

Au plan de l’emploi public, du moins à l’Etat, les projets de lois de finances se suivent et se ressemblent. Les suppressions de postes à la défense, aux finances, à l’écologie pèsent sur les services, sur les agents dans les services. Les annonces de créations dans les ministères dits prioritaires sont en deçà des réalités. L’examen des rapports annuels de performance 2013 le démontre une nouvelle fois.

Enfin, les réformes annoncées sont anxiogènes. Nous l’avons déjà dit dans cette enceinte. Nous donnons acte à la volonté de vouloir apporter des réponses sur ce point tant sur la loi «NOTRE» [Nouvelle Organisation territoriale de la République] avec la tenue de la nouvelle formation spécialisée qu’avec la programmation du Conseil national des services publics. Cela n’emporte rien sur le positionnement de notre organisation qui sera faite sur le fond des dossiers présentés

Je ne voudrais pas conclure cette intervention sans évoquer cette instance toute récente* et qui termine sa première mandature. Nous l’avions revendiquée et nous continuons à penser qu’une instance qui englobe la totalité de la fonction publique est nécessaire et importante. Des ajustements viennent d’avoir lieu mais c’est d’abord la volonté de tous les acteurs d’en faire un vrai lieu de débat et non d’échanges formels qui permettra de la faire vivre. C’est le vœu que nous formulons à l’UNSA.

* Le Conseil commun de la Fonction publique a été créé par le décret 2012-148 du 30 janvier 2012. Jusqu’à sa création, aucune instance de représentation globale n’existait et les débats ne pouvaient être menés que de manière étanche dans le cadre des trois conseils supérieurs de la Fonction publique (État, Territoriale ou Hospitalière), qui existent toujours,

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Le 5 novembre 2014, le rapport annuel sur la Fonction publique a été présenté au CCFP (Conseil commun de la Fonction publique) où sont présentes les organisations syndicales représentatives au titre des trois versants (État, Territoriale, Hospitalière) ainsi que les employeurs publics. À l’occasion de la présentation de ce bilan, l’UNSA Fonction publique a rappelé ses préoccupations (notamment sur une attractivité en baisse en raison du niveau des rémunérations), mais aussi des campagnes permanentes de dénigrement «anti Fonction publique».

Le rapport annuel 2014 est accessible en ligne (document PDF) sur le site du ministère de la Fonction publique (ici dans sa version «projet» dont la version définitive ne devrait que peu différer).

Vous trouverez ci-dessous des extraits significatifs de l’intervention prononcée, au nom de l’UNSA Fonction publique, par Dominique Thoby, secrétaire nationale de l’UNSA FP.

Intervention de l’UNSA Fonction publique,
au Conseil commun de la FP du 5 novembre 2014

Le pays est troublé. Une crise de défiance sans précédent traverse les institutions et la tentation est grande, dans ce contexte, d’idéaliser le passé, nourrissant par là même tous les conservatismes et les replis sur soi. C’est aussi la recherche de boucs émissaires qu’on montre du doigt, ces fonctionnaires qui seraient responsables de tous les maux.

Les fonctionnaires ont toujours tenu une place particulière dans l’histoire française depuis Courteline. Mais l’humour a cédé la place à la méchanceté aujourd’hui et les fonctionnaires en ont assez d’être désignés comme des privilégiés depuis les nantis de Raymond Barre jusqu’aux récentes déclarations d’hommes politiques.

Le rapport annuel présenté aujourd’hui pointe la perte d’attractivité de la fonction publique quand les viviers de recrutements des catégories A (on le savait déjà) mais dorénavant plus encore des catégories B sont en perte de vitesse. La campagne de dénigrement de la Fonction publique en porte forcément une part de responsabilité.

La deuxième part tient au niveau des rémunérations et de l’emploi. Comment attirer des agents en leur disant votre salaire va être bloquée pendant 5 ans au moins et on ne peut pas vous garantir que vous aurez des avancements? Comment attirer des agents en leur disant que compte tenu de la diminution des emplois publics vos conditions de travail vont se dégrader et les perspectives de carrière s’éloigner ?

Il ne s’agit pas ici de remettre en cause votre parole politique, madame la Ministre, mais les agents ne se paient pas de mots. Ils veulent des réponses concrètes, tangibles.

L’UNSA Fonction publique accompagné les prises de décisions en faveur des catégories C mais elle avait demandé un calendrier pour tous. Elle continue à demander une revalorisation du point d’indice. Avec l’ouverture de la négociation sur les Parcours professionnels , carrières et rémunérations, nous espérons que des réponses soient apportées aux attentes des personnels. Nous jugerons au cas par cas.

Au plan de l’emploi public, du moins à l’Etat, les projets de lois de finances se suivent et se ressemblent. Les suppressions de postes à la défense, aux finances, à l’écologie pèsent sur les services, sur les agents dans les services. Les annonces de créations dans les ministères dits prioritaires sont en deçà des réalités. L’examen des rapports annuels de performance 2013 le démontre une nouvelle fois.

Enfin, les réformes annoncées sont anxiogènes. Nous l’avons déjà dit dans cette enceinte. Nous donnons acte à la volonté de vouloir apporter des réponses sur ce point tant sur la loi «NOTRE» [Nouvelle Organisation territoriale de la République] avec la tenue de la nouvelle formation spécialisée qu’avec la programmation du Conseil national des services publics. Cela n’emporte rien sur le positionnement de notre organisation qui sera faite sur le fond des dossiers présentés

Je ne voudrais pas conclure cette intervention sans évoquer cette instance toute récente* et qui termine sa première mandature. Nous l’avions revendiquée et nous continuons à penser qu’une instance qui englobe la totalité de la fonction publique est nécessaire et importante. Des ajustements viennent d’avoir lieu mais c’est d’abord la volonté de tous les acteurs d’en faire un vrai lieu de débat et non d’échanges formels qui permettra de la faire vivre. C’est le vœu que nous formulons à l’UNSA.

* Le Conseil commun de la Fonction publique a été créé par le décret 2012-148 du 30 janvier 2012. Jusqu’à sa création, aucune instance de représentation globale n’existait et les débats ne pouvaient être menés que de manière étanche dans le cadre des trois conseils supérieurs de la Fonction publique (État, Territoriale ou Hospitalière), qui existent toujours,