Le plus beau métier du monde (de demain)

Le monde a besoin d’enseignants. D’après l’UNESCO, 3,2 millions, d’ici à 2030, pour réaliser l’enseignement primaire universel et 5,1 millions de plus pour atteindre l’enseignement secondaire du premier cycle universel. Mais, journée mondiale des enseignantes et enseignants oblige, si l’occasion est donner de rappeler le rôle indispensable des enseignants à « une éducation équitable et de qualité », il convient aussi de dire combien ce métier est en pleine évolution.

Le monde a besoin d’enseignants.

D’après l’UNESCO, 3,2 millions, d’ici à 2030, pour réaliser l’enseignement primaire universel et 5,1 millions de plus pour atteindre l’enseignement secondaire du premier cycle universel.

Mais, journée mondiale des enseignantes et enseignants oblige, si l’occasion est donner de rappeler le rôle indispensable des enseignants à « une éducation équitable et de qualité », il convient aussi de dire combien ce métier est en pleine évolution.

Et ce changement n’est pas sans poser problème ou faire polémique.
Poussé à l’extrême, une réflexion sommaire peut conduire à deux aberrations :
– celle de magnifier le rôle ancien du « maître » détenteur des connaissances qui la distille au compte-goutte du haut de son autorité toute puissante
– celle de croire que les machines, le virtuel, le numérique est désormais réceptacle et le diffuseur de tous les savoirs et que la transmission est devenue inutile.

Or, si le monde a besoin en grand nombre d’enseignants, il a besoin d’enseignants préparés et formés pour le monde réel de demain : ni celui mythifié d’hier, ni celui fantasmé d’un futur fictionnel.

Le numérique change effectivement le rapport aux savoirs. Mais il change aussi les comportements. Ou plutôt il participe aux évolutions des comportements qui valorisent les démarches participatives, revendiquent les actions collectives et coopératives, mêlent expertises savantes et expertises populaires.

Mais avec ou sans outils ou supports numériques, les modes d’apprentissages sont transformés par ces évolutions. La parole de l’enfant (initialement sans voix) est désormais libérée. Il a des idées, des savoirs, des interrogations, des curiosités… de plus en plus il sait croiser des apports différents venus ou trouvés par des voies multiples.

L’enseignant n’est donc plus l’unique source de connaissances. Il est pourtant au cœur de l’acte d’apprendre. Parce qu’il propose des situations d’apprentissage, parce qu’il éduque au tri, à la sélection, à la lutte contre les idées toutes faites  en mobilisant l’esprit critique de chacune et chacun.

Il devient donc encore davantage un passeur, un organisateur, un mobilisateur, un acteur éducatif essentiel.

Il doit être en capacité de construire des liens entre les différents savoirs disciplinaires, de proposer des approches pédagogiques adaptées, de tisser des cohérences entre les différents temps, acteurs et actions éducatives dans et hors l’école.

Consacrer une journée aux enseignantes et enseignants est important. D’autant que les situations dans le monde sont loin d’être identiques. On sait les pénuries, les mauvais traitements là, le peu de reconnaissance ailleurs.

On a certes en France, des soucis de riches (même si les enseignants français restent sous-payés par rapport à leurs collègues des autres pays développés), puisque nous sommes riches en personnels, riches en qualité de ces personnels. Pour autant, il demeure essentiel de continuer à faire évoluer ce métier, l’enrichir par une formation professionnelle initiale et continue de qualité, l’inscrire dans le cadre plus large d’une coéducation.

Reconnaître le rôle éducatif majeur des enseignants, c’est les recruter, les former, les valoriser. C’est orienter ce « plus beau métier du monde » vers l’avenir, comme levier de construction de monde et des citoyens de demain.

 

Denis ADAM, le 5 octobre 2016
 

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Le monde a besoin d’enseignants.

D’après l’UNESCO, 3,2 millions, d’ici à 2030, pour réaliser l’enseignement primaire universel et 5,1 millions de plus pour atteindre l’enseignement secondaire du premier cycle universel.

Mais, journée mondiale des enseignantes et enseignants oblige, si l’occasion est donner de rappeler le rôle indispensable des enseignants à « une éducation équitable et de qualité », il convient aussi de dire combien ce métier est en pleine évolution.

Et ce changement n’est pas sans poser problème ou faire polémique.
Poussé à l’extrême, une réflexion sommaire peut conduire à deux aberrations :
– celle de magnifier le rôle ancien du « maître » détenteur des connaissances qui la distille au compte-goutte du haut de son autorité toute puissante
– celle de croire que les machines, le virtuel, le numérique est désormais réceptacle et le diffuseur de tous les savoirs et que la transmission est devenue inutile.

Or, si le monde a besoin en grand nombre d’enseignants, il a besoin d’enseignants préparés et formés pour le monde réel de demain : ni celui mythifié d’hier, ni celui fantasmé d’un futur fictionnel.

Le numérique change effectivement le rapport aux savoirs. Mais il change aussi les comportements. Ou plutôt il participe aux évolutions des comportements qui valorisent les démarches participatives, revendiquent les actions collectives et coopératives, mêlent expertises savantes et expertises populaires.

Mais avec ou sans outils ou supports numériques, les modes d’apprentissages sont transformés par ces évolutions. La parole de l’enfant (initialement sans voix) est désormais libérée. Il a des idées, des savoirs, des interrogations, des curiosités… de plus en plus il sait croiser des apports différents venus ou trouvés par des voies multiples.

L’enseignant n’est donc plus l’unique source de connaissances. Il est pourtant au cœur de l’acte d’apprendre. Parce qu’il propose des situations d’apprentissage, parce qu’il éduque au tri, à la sélection, à la lutte contre les idées toutes faites  en mobilisant l’esprit critique de chacune et chacun.

Il devient donc encore davantage un passeur, un organisateur, un mobilisateur, un acteur éducatif essentiel.

Il doit être en capacité de construire des liens entre les différents savoirs disciplinaires, de proposer des approches pédagogiques adaptées, de tisser des cohérences entre les différents temps, acteurs et actions éducatives dans et hors l’école.

Consacrer une journée aux enseignantes et enseignants est important. D’autant que les situations dans le monde sont loin d’être identiques. On sait les pénuries, les mauvais traitements là, le peu de reconnaissance ailleurs.

On a certes en France, des soucis de riches (même si les enseignants français restent sous-payés par rapport à leurs collègues des autres pays développés), puisque nous sommes riches en personnels, riches en qualité de ces personnels. Pour autant, il demeure essentiel de continuer à faire évoluer ce métier, l’enrichir par une formation professionnelle initiale et continue de qualité, l’inscrire dans le cadre plus large d’une coéducation.

Reconnaître le rôle éducatif majeur des enseignants, c’est les recruter, les former, les valoriser. C’est orienter ce « plus beau métier du monde » vers l’avenir, comme levier de construction de monde et des citoyens de demain.

 

Denis ADAM, le 5 octobre 2016