L’avenir au féminin

Chaque journée du calendrier international est consacré à une cause, toute plus juste et nécessaire les unes que les autres. Mais cette accumulation finit par interroger sur sa pertinence -voire même, sur son effet contreproductif. Consacré ainsi –chaque 8 mars- une journée aux droits des femmes, est certes indispensable, mais n’est-ce pas aussi –à peu de frais- l’excuse pour s’en désintéresser le reste de l’année…

Chaque journée du calendrier international est consacré à une cause, toute plus juste et nécessaire les unes que les autres. Mais cette accumulation finit par interroger sur sa pertinence -voire même, sur son effet contreproductif. Consacré ainsi –chaque 8 mars- une journée aux droits des femmes, est certes indispensable, mais n’est-ce pas aussi –à peu de frais- l’excuse pour s’en désintéresser le reste de l’année… « Une journée pour les femmes, cela en laisse 364 pour les hommes… » ironisent les humoristes. Or, comme « il n’y a pas de fumée sans feu », les plaisanteries révèlent souvent des bouts de vérité.

Réaffirmons-le, l’égalité femme-homme est une valeur à défendre chaque jour, une cause –certes qui progresse, surtout dans les esprits- mais qui est encore loin d’être acquise dans les faits.

Frustrée dans leur conception rétrograde de la sexualité, les religions de toutes obédiences ne voit dans la femme que la mère et l’épouse fidèle et soumise, alors que son corps est l’objet de toutes les tentations, l’homme étant incapable de résister à ses pulsions : « cachez ce sein [et le reste] que je ne saurais voir… »

Si, en France, les mobilisations féministes font progressivement –mais toujours trop lentement- évoluer les choses, c’est au niveau international qu’il faut faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes.

Trop souvent encore, les femmes sont considérées comme des coupables. Les viols, l’excision, les enlèvements, les mariages précoces et forcés sont des armes de guerre et de domination masculine. Les interdictions de travailler, de conduire, de voyager, de montrer son corps, de vivre normalement sont des aliénations, révélatrices de la crainte des hommes de perdre leur pouvoir, preuve supposée de leur virilité.

Dans le même temps, ce sont le plus souvent les prises de consciences et les mobilisations des femmes qui permettent le développement social, économique, culturel des zones les plus défavorisées : ici par le recours au micro-crédit et la création d’activité économique de proximité, là par des actions de protection et de santé, ailleurs par l’organisation d’espaces de paroles… Des townships aux ghettos en passant par les favelas, partout dans le monde, l’on retrouve des femmes qui œuvrent, s’engagent, prennent des risques.

Le premier levier pour les soutenir, pour permettre leur émancipation, pour gagner avec elles le combat de l’égalité, demeure l’Éducation sous toutes ses formes. Scolaire, tout d’abord, en permettant partout la scolarisation des filles. Populaire, ensuite, pour développer une humanisme qui porte partout et pour tous cette valeur d’égalité.

C’est le sens de notre engagement à l’internationale et tout particulièrement dans le cadre des actions menées par Solidarité laïque. C’est le message prioritaire que nous avons transmis –lors de sa cérémonie de vœux- à la secrétaire d’État en charge de la Francophonie et du développement international. C’est notre mobilisation pour faire de l’égalité la valeur prioritaire et sœur de la laïcité que nous portons et défendons au quotidien.

Au-delà des mots des poètes, c’est notre manière de dépasser le seul 8 mars symbolique afin de donner vie, chaque jour, à un avenir au féminin.

Denis ADAM, le 08 mars 2015

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Chaque journée du calendrier international est consacré à une cause, toute plus juste et nécessaire les unes que les autres. Mais cette accumulation finit par interroger sur sa pertinence -voire même, sur son effet contreproductif. Consacré ainsi –chaque 8 mars- une journée aux droits des femmes, est certes indispensable, mais n’est-ce pas aussi –à peu de frais- l’excuse pour s’en désintéresser le reste de l’année… « Une journée pour les femmes, cela en laisse 364 pour les hommes… » ironisent les humoristes. Or, comme « il n’y a pas de fumée sans feu », les plaisanteries révèlent souvent des bouts de vérité.

Réaffirmons-le, l’égalité femme-homme est une valeur à défendre chaque jour, une cause –certes qui progresse, surtout dans les esprits- mais qui est encore loin d’être acquise dans les faits.

Frustrée dans leur conception rétrograde de la sexualité, les religions de toutes obédiences ne voit dans la femme que la mère et l’épouse fidèle et soumise, alors que son corps est l’objet de toutes les tentations, l’homme étant incapable de résister à ses pulsions : « cachez ce sein [et le reste] que je ne saurais voir… »

Si, en France, les mobilisations féministes font progressivement –mais toujours trop lentement- évoluer les choses, c’est au niveau international qu’il faut faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes.

Trop souvent encore, les femmes sont considérées comme des coupables. Les viols, l’excision, les enlèvements, les mariages précoces et forcés sont des armes de guerre et de domination masculine. Les interdictions de travailler, de conduire, de voyager, de montrer son corps, de vivre normalement sont des aliénations, révélatrices de la crainte des hommes de perdre leur pouvoir, preuve supposée de leur virilité.

Dans le même temps, ce sont le plus souvent les prises de consciences et les mobilisations des femmes qui permettent le développement social, économique, culturel des zones les plus défavorisées : ici par le recours au micro-crédit et la création d’activité économique de proximité, là par des actions de protection et de santé, ailleurs par l’organisation d’espaces de paroles… Des townships aux ghettos en passant par les favelas, partout dans le monde, l’on retrouve des femmes qui œuvrent, s’engagent, prennent des risques.

Le premier levier pour les soutenir, pour permettre leur émancipation, pour gagner avec elles le combat de l’égalité, demeure l’Éducation sous toutes ses formes. Scolaire, tout d’abord, en permettant partout la scolarisation des filles. Populaire, ensuite, pour développer une humanisme qui porte partout et pour tous cette valeur d’égalité.

C’est le sens de notre engagement à l’internationale et tout particulièrement dans le cadre des actions menées par Solidarité laïque. C’est le message prioritaire que nous avons transmis –lors de sa cérémonie de vœux- à la secrétaire d’État en charge de la Francophonie et du développement international. C’est notre mobilisation pour faire de l’égalité la valeur prioritaire et sœur de la laïcité que nous portons et défendons au quotidien.

Au-delà des mots des poètes, c’est notre manière de dépasser le seul 8 mars symbolique afin de donner vie, chaque jour, à un avenir au féminin.

Denis ADAM, le 08 mars 2015