L’art de l’ailleurs

« L’ailleurs » a toujours fasciné les hommes; depuis les grandes explorations, des images donnaient enfin accès à ces contrées lointaines; puis les récits de voyage sont devenus des précis de la faune et de la flore.

Mais ces voyages vers un ailleurs ne sont rien moins que la représentation de l’écrasant Occident : les continents lointains ne sont envisagés qu’à partir de l’Europe, et ce  jusqu’au XXe siècle.

Hélène Gaudy, dans L’Art de l’ailleurs décrit cette fascination du XVe siècle à aujourd’hui. Les commentaires chronologiques, brefs et intelligents, mettent en lumière toute l’ambiguïté de cette fascination pour un ailleurs.

Au XIXe siècle, l’Orient représente, pour les artistes, le rêve, le luxe, l’exotisme mais cet attrait naît d’une volonté de domination. Par exemple, l’image du « bon sauvage » popularisée par les Philosophes des Lumières ou encore celle de l’homme noir esclave s’installe dans les esprits, et rares sont les tableaux qui s’en échappent.

Au XXe, les artistes vont s’inspirer d’autres cultures, ainsi, l’influence des arts premiers donnera naissance au cubisme; l’un des courants artistiques les plus novateurs du siècle. C’est, enfin, un véritable renouvellement de la façon d’envisager l’étranger dans l’art.

La carte est, à présent, vue comme un acte politique: en 1943, Joaquin Torres Garcia propose une Amérique du Sud inversée avec la légende « Notre Nord est le Sud » et oblige à une remise ne question de notre système de valeurs.

 

Aujourd’hui, le voyage est synonyme d’errance, comme chez Hopper, Wenders ou Depardon ou de tourisme de masse dénoncé par Martin Parr.

Et si l’ailleurs était en bas de chez soi?  Cette idée surréaliste a influencé  les artistes de Fluxus qui organisaient des « promenades performances » ou le Collectif Stalker qui invite à des explorations collectives de lieux interdits ou inexplorés.

Hélène Gaudy, L’art de l’ailleurs, Palette, 2013, 24 €

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« L’ailleurs » a toujours fasciné les hommes; depuis les grandes explorations, des images donnaient enfin accès à ces contrées lointaines; puis les récits de voyage sont devenus des précis de la faune et de la flore.

Mais ces voyages vers un ailleurs ne sont rien moins que la représentation de l’écrasant Occident : les continents lointains ne sont envisagés qu’à partir de l’Europe, et ce  jusqu’au XXe siècle.

Hélène Gaudy, dans L’Art de l’ailleurs décrit cette fascination du XVe siècle à aujourd’hui. Les commentaires chronologiques, brefs et intelligents, mettent en lumière toute l’ambiguïté de cette fascination pour un ailleurs.

Au XIXe siècle, l’Orient représente, pour les artistes, le rêve, le luxe, l’exotisme mais cet attrait naît d’une volonté de domination. Par exemple, l’image du « bon sauvage » popularisée par les Philosophes des Lumières ou encore celle de l’homme noir esclave s’installe dans les esprits, et rares sont les tableaux qui s’en échappent.

Au XXe, les artistes vont s’inspirer d’autres cultures, ainsi, l’influence des arts premiers donnera naissance au cubisme; l’un des courants artistiques les plus novateurs du siècle. C’est, enfin, un véritable renouvellement de la façon d’envisager l’étranger dans l’art.

La carte est, à présent, vue comme un acte politique: en 1943, Joaquin Torres Garcia propose une Amérique du Sud inversée avec la légende « Notre Nord est le Sud » et oblige à une remise ne question de notre système de valeurs.

 

Aujourd’hui, le voyage est synonyme d’errance, comme chez Hopper, Wenders ou Depardon ou de tourisme de masse dénoncé par Martin Parr.

Et si l’ailleurs était en bas de chez soi?  Cette idée surréaliste a influencé  les artistes de Fluxus qui organisaient des « promenades performances » ou le Collectif Stalker qui invite à des explorations collectives de lieux interdits ou inexplorés.

Hélène Gaudy, L’art de l’ailleurs, Palette, 2013, 24 €

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