Langues régionales : le Conseil Constitutionnel censure l’enseignement en immersion
Pas de soutien à l’école privée….
Historiquement, l’UNSA Éducation défend l’école publique garante des valeurs et principes républicains quel que soit l’origine sociale et géographique des élèves. Le Service public d’Éducation est la première force de la République, puisqu’il prépare les jeunes à être les adultes et citoyens de demain. En ce sens, l’UNSA Éducation demande l’abrogation de toutes les dispositions législatives et réglementaires de financement direct ou non de l’école privée. Or, l’enseignement en immersion des langues régionales relève majoritairement de l’école privée : Diwan en breton, Calandretas en occitan, Bressoles en catalan, Ikastolak en basque, etc. Néanmoins, il existe aussi en école publique, même si c’est à la marge sur expérimentation localisée et concernant très peu d’enfants. Que ce soit en école publique ou privée, cet enseignement en immersion a des conséquences identiques, il peut servir à contourner une carte scolaire jugée malfaisante par certaines familles, il peut contribuer à une fermeture culturelle et économique, ce que les sociologues appellent « l’entre-soi » qui empêche de se confronter à autrui, différent de soi mais pas pour autant nuisible à soi. C’est le risque du repli identitaire qui apparait ici. Et enfin, il met en compétition les écoles, malmenant ainsi l’offre de service public.
…mais un soutien sans failles à l’ouverture culturelle
Pour l’UNSA Éducation, les apports artistiques et culturels participent à la construction de chaque individu, permettent l’ouverture aux autres et au monde, luttent contre les stéréotypes et les enfermements. La culture est notre bien collectif. Il doit être partagé dans un souci d’enrichissement, de diversité et non dans une hiérarchie des cultures. En reconnaissant aux langues régionales, un caractère vivant et patrimonial, l’UNSA Éducation soutient les dispositions actuellement prévues pour l’enseignement des langues et cultures régionales, pouvant aller jusqu’au bilinguisme à parité horaire, dans l’enseignement public.
Rappelons que la loi Molac a été proposée et votée contre l’avis du Ministre de l’éducation nationale, qui a déclaré cependant, soutenir la promotion des langues régionales. Il propose en particulier de mieux valoriser l’option LVR au baccalauréat, sur le modèle de ce qui a été arrêté pour les langues anciennes et d’inciter les académies à ouvrir davantage d’enseignements de spécialité en langue vivante régionale. Ce sont deux revendications compatibles avec les positions de l’UNSA Éducation.
Le développement de l’enseignement des langues régionales dans le Service public doit être recherché pour ne pas créer davantage de lieux fermés dans les établissements privés linguistiques, en captant des pans toujours plus importants de financements publics.