La présidence française du Conseil de l’Union européenne, quels enjeux ?
Le Conseil de l’Union européenne : une présidence “tournante” et semestrielle
Le Conseil de l’UE réunit les ministres des États membres par domaine d’activité. Il est, avec le Parlement européen, le co-législateur de l’UE. Dans la procédure législative ordinaire, les deux institutions amendent les propositions faites par la Commission européenne. Au fil du temps, la présidence du Conseil de l’UE a pris plus d’importance, en raison du nombre grandissant de pays composant l’Union (de 6 à 27) et des enjeux européens de plus en plus prégnants dans un espace mondialisé. La présidence du Conseil de l’UE est “tournante”, c’est-à-dire qu’elle revient à chaque État membre à tour de rôle. Chacun occupe la fonction pendant six mois. Ainsi, la France doit désormais patienter 13 ans, la rareté de l’exercice la rendant plus marquante pour le pays.
Quelles responsabilités pour la présidence française pour le Conseil de l’UE ?
Plusieurs missions, certaines très encadrées, sont attendues du pays qui préside le Conseil de l’UE : suivre l’agenda législatif européen et élaborer des compromis susceptibles de résoudre les problèmes politiques entre les gouvernements des 27 États membres ou bien entre les gouvernements et le Parlement européen. Il est également chargé d’organiser et de présider l’ensemble des réunions du Conseil de l’UE, par domaine d’activité. C’est ainsi que chaque ministre français va assurer cette fonction au sein du groupe de travail dont il est membre. Emmanuel Macron doit présenter ses priorités devant le Parlement européen à Strasbourg, le 19 janvier prochain.
Les ambitions françaises au sein du Conseil de l’UE
Le Président français a donné en décembre dernier les grandes lignes de cette présidence du Conseil de l’UE : « bâtir, imaginer un nouveau modèle européen de croissance ». Ce dernier devrait se fonder sur la capacité à produire, en conciliant développement économique et ambition climatique, faire de l’Europe une puissance du numérique, créer des emplois de qualité, qualifiés et mieux rémunérés. De plus, l’ambition d’Emmanuel Macron est de passer d’une Europe de coopération à une Europe « puissante dans le monde ». Ce qui repose sur trois axes selon lui : une Europe plus souveraine, une défense européenne et la stabilisation du voisinage. Le chef de l’État entend également “européaniser” la politique africaine de la France avec un sommet Union Africaine – UE en février. Il souhaite enfin renforcer la dimension humaniste de l’UE avec la mise en place d’une académie européenne constituée d’intellectuels pour « éclairer nos débats éthiques et notre rapport aux libertés », et un « service civique européen » de six mois pour les moins de 25 ans. Les sujets de l’éducation, du supérieur et de la recherche sont aussi dans les actions prévues dans ce cadre par la France.
L’élection présidentielle de 2022
En parallèle, s’il se présente à l’élection des 10 et 24 avril prochains, Emmanuel Macron devra assumer un rôle de candidat à la présidence de la République française, ce qui peut fragiliser la volonté française de faire de la PFUE (présidence française de l’UE) un temps fort pour notre pays. Il faut savoir que les pays ont la possibilité de demander un report de la présidence si des élections ont lieu durant la présidence de l’UE. Demande qui n’a pas été formulée par la France, car « peut-être que la politique de la France changera » à l’issue de l’élection, mais « à coup sûr la France restera la France » selon le Président français.
Voir également la contribution de l’UNSA à propos de la PFUE
Pour l’UNSA Éducation, l’Europe est un élément de stabilisation d’un monde désorienté, et le moteur d’une mondialisation maîtrisée. Un nouveau projet politique européen ambitieux établissant les fondements d’une union entre les peuples de l’Europe doit émerger. C’est pourquoi la PFUE peut être un moment important pour consolider la construction européenne.