La liaison enseignement secondaire/supérieur dans l’enseignement agricole

Si la liaison enseignement secondaire-enseignement supérieur que nous appelons de nos vœux, reste à mettre en œuvre dans l’Education nationale, qu’en est-il au niveau de l’enseignement agricole ? Le SEA-Unsa Education répond à nos questions.

La liaison enseignement secondaire et enseignement supérieur est-elle également une préoccupation de l’enseignement agricole ?

Oui. La poursuite d’études supérieures au-delà du bac est aussi une problématique qui concerne l’Enseignement Agricole qui dispense des formations générales (bac S), technologiques (bac STAV) et professionnelles, dont le baccalauréat professionnel (bac pro).
Si la vocation des premières est de déboucher sur une poursuite d’études, les formations professionnelles de niveau 4 conduisent, elles aussi, de plus en plus de jeunes à une poursuite d’études en BTSA, et parfois en licence professionnelle. Ainsi le baccalauréat professionnel se pose désormais en concurrent du baccalauréat technologique STAV. D’autre part l’importance de l’apprentissage dans l’enseignement agricole public, qui existe du CAP aux écoles d’ingénieurs appelle une nouvelle réflexion sur ces nouveaux parcours de formation et leur accompagnement.

Quels sont les conditions indispensables à sa réussite ?

Tout d’abord, que les cursus de formation conduisant au bac se déroulent sans rupture et, qu’en cas de rupture, ils puissent être repris facilement. D’autre part, que la poursuite des cursus de formation au-delà du bac se fasse dans les meilleures conditions pour tous les élèves, quelle que soit la filière de formation suivie. Ceci implique que les cursus de formation conduisant au bac puissent être repris, en cas de rupture scolaire, et suppose donc la mise en place d’un dispositif de validation intermédiaire des diplômes. Cela suppose aussi la mise en place de dispositifs d’accompagnement pour que tous les élèves, étudiants et apprentis, surtout ceux issus de bac pro, réussissent.

Un projet de loi d’avenir sur l’agriculture, l’agroalimentaire et la forêt est en préparation. Va-t-il dans ce sens ?

Parallèlement à ce projet de loi, un projet stratégique pour l’Enseignement Agricole est en cours de discussion dans les instances. La première priorité de ce projet stratégique est de « renforcer la promotion sociale et la réussite scolaire, et de favoriser l’accès à l’enseignement agricole supérieur », en s’appuyant sur les acquis existants de l’Enseignement Agricole.
La structure des établissements de l’enseignement agricole, leur taille modeste, la présence d’internats, d’ateliers technologiques et d’exploitations agricoles, la modularité de la formation, l’éducation socioculturelle, la pluridisciplinarité, la prise en compte du contrôle continu en cours de formation sont des éléments qui exercent une influence positive sur le travail scolaire, et qui sont favorables à l’obtention de bons résultats, notamment avec les jeunes en difficulté scolaire.
Le développement des passerelles entre les voies de formation est un des moyens mis en avant pour atteindre ce but.
Le ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt souhaite :
– permettre l’acquisition progressive des diplômes,
– favoriser les poursuites d’études et l’accès aux qualifications supérieures en recherchant systématiquement une double finalité d’insertion professionnelle et de poursuite d’études.

La rénovation des diplômes constitue une autre priorité du projet stratégique.
Pour assurer la cohérence des niveaux de formation et la fluidité des parcours, des éléments communs à tous les diplômes ont été identifiés :

– nécessité de permettre l’acquisition progressive des diplômes,
– renforcement des dispositifs d’accompagnement du projet personnel et professionnel pour tous les apprenants,
– renforcement des dispositifs d’individualisation à tous les niveaux de formation pour favoriser des poursuites d’études réussies,
– relance de la réflexion sur les modalités d’évaluation,…
En outre, le développement du numérique, en tant que vecteur important d’appui à la pédagogie différenciée, est mis en avant.

Depuis plusieurs années, il semble que de nouveaux problèmes apparaissent, et en particulier, une « concurrence » entre les élèves issus des établissements de l’Education nationale et de l’Enseignement agricole. Qu’en est-il ? :

Effectivement, les élèves issus des établissements de l’EN concurrencent davantage les élèves issus de l’enseignement agricole pour les admissions en BTSA.
La question du positionnement du bac techno STAV, seule formation technologique dispensée en établissement d’enseignement agricole, se pose, alors que le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, souhaite qu’une part conséquente de titulaires du bac pro (25%) puisse poursuivre en BTS.
Cette évolution, préconisée au niveau de l’EN, s’opèrera à terme aussi dans l’EA. Il faut donc l’anticiper.
Jusque là, les bacs pros étaient moins nombreux à vouloir entrer en classe de BTSA.
Si le bac pro devient un passeport pour la poursuite d’études supérieures courtes, que devient le bac techno s’il ne permet plus la poursuite d’études supérieures longues?
Les classes préparatoires de l’enseignement agricole accueillent peu d’élèves issus des classes de bac techno STAV et de bac S EAT de l’enseignement agricole car les places, dans ces classes, sont, elles aussi, prises par les jeunes issus du système éducatif de l’EN.

Comment ce nouveau contexte oblige-t-il l’enseignement agricole à s’adapter ?

Ce nouveau contexte impose à l’Enseignement Agricole d’aller plus en avant, en favorisant en particulier, comme nous l’avons déjà souligné plus haut, l’acquisition progressive des diplômes et l’accompagnement personnalisé des élèves, étudiants et apprentis. 

Or, si le SEA-UNSA Education est favorable aux évolutions envisagées, notamment à l’acquisition progressive des diplômes par les élèves, les apprentis et les stagiaires de la formation professionnelle continue, il faut rester vigilant quant aux évolutions futures envisagées, qui dépendront des nouveaux textes législatifs et réglementaires. Ces textes sont en cours de débat.

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Si la liaison enseignement secondaire-enseignement supérieur que nous appelons de nos vœux, reste à mettre en œuvre dans l’Education nationale, qu’en est-il au niveau de l’enseignement agricole ? Le SEA-Unsa Education répond à nos questions.

La liaison enseignement secondaire et enseignement supérieur est-elle également une préoccupation de l’enseignement agricole ?

Oui. La poursuite d’études supérieures au-delà du bac est aussi une problématique qui concerne l’Enseignement Agricole qui dispense des formations générales (bac S), technologiques (bac STAV) et professionnelles, dont le baccalauréat professionnel (bac pro).
Si la vocation des premières est de déboucher sur une poursuite d’études, les formations professionnelles de niveau 4 conduisent, elles aussi, de plus en plus de jeunes à une poursuite d’études en BTSA, et parfois en licence professionnelle. Ainsi le baccalauréat professionnel se pose désormais en concurrent du baccalauréat technologique STAV. D’autre part l’importance de l’apprentissage dans l’enseignement agricole public, qui existe du CAP aux écoles d’ingénieurs appelle une nouvelle réflexion sur ces nouveaux parcours de formation et leur accompagnement.

Quels sont les conditions indispensables à sa réussite ?

Tout d’abord, que les cursus de formation conduisant au bac se déroulent sans rupture et, qu’en cas de rupture, ils puissent être repris facilement. D’autre part, que la poursuite des cursus de formation au-delà du bac se fasse dans les meilleures conditions pour tous les élèves, quelle que soit la filière de formation suivie. Ceci implique que les cursus de formation conduisant au bac puissent être repris, en cas de rupture scolaire, et suppose donc la mise en place d’un dispositif de validation intermédiaire des diplômes. Cela suppose aussi la mise en place de dispositifs d’accompagnement pour que tous les élèves, étudiants et apprentis, surtout ceux issus de bac pro, réussissent.

Un projet de loi d’avenir sur l’agriculture, l’agroalimentaire et la forêt est en préparation. Va-t-il dans ce sens ?

Parallèlement à ce projet de loi, un projet stratégique pour l’Enseignement Agricole est en cours de discussion dans les instances. La première priorité de ce projet stratégique est de « renforcer la promotion sociale et la réussite scolaire, et de favoriser l’accès à l’enseignement agricole supérieur », en s’appuyant sur les acquis existants de l’Enseignement Agricole.
La structure des établissements de l’enseignement agricole, leur taille modeste, la présence d’internats, d’ateliers technologiques et d’exploitations agricoles, la modularité de la formation, l’éducation socioculturelle, la pluridisciplinarité, la prise en compte du contrôle continu en cours de formation sont des éléments qui exercent une influence positive sur le travail scolaire, et qui sont favorables à l’obtention de bons résultats, notamment avec les jeunes en difficulté scolaire.
Le développement des passerelles entre les voies de formation est un des moyens mis en avant pour atteindre ce but.
Le ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt souhaite :
– permettre l’acquisition progressive des diplômes,
– favoriser les poursuites d’études et l’accès aux qualifications supérieures en recherchant systématiquement une double finalité d’insertion professionnelle et de poursuite d’études.

La rénovation des diplômes constitue une autre priorité du projet stratégique.
Pour assurer la cohérence des niveaux de formation et la fluidité des parcours, des éléments communs à tous les diplômes ont été identifiés :

– nécessité de permettre l’acquisition progressive des diplômes,
– renforcement des dispositifs d’accompagnement du projet personnel et professionnel pour tous les apprenants,
– renforcement des dispositifs d’individualisation à tous les niveaux de formation pour favoriser des poursuites d’études réussies,
– relance de la réflexion sur les modalités d’évaluation,…
En outre, le développement du numérique, en tant que vecteur important d’appui à la pédagogie différenciée, est mis en avant.

Depuis plusieurs années, il semble que de nouveaux problèmes apparaissent, et en particulier, une « concurrence » entre les élèves issus des établissements de l’Education nationale et de l’Enseignement agricole. Qu’en est-il ? :

Effectivement, les élèves issus des établissements de l’EN concurrencent davantage les élèves issus de l’enseignement agricole pour les admissions en BTSA.
La question du positionnement du bac techno STAV, seule formation technologique dispensée en établissement d’enseignement agricole, se pose, alors que le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, souhaite qu’une part conséquente de titulaires du bac pro (25%) puisse poursuivre en BTS.
Cette évolution, préconisée au niveau de l’EN, s’opèrera à terme aussi dans l’EA. Il faut donc l’anticiper.
Jusque là, les bacs pros étaient moins nombreux à vouloir entrer en classe de BTSA.
Si le bac pro devient un passeport pour la poursuite d’études supérieures courtes, que devient le bac techno s’il ne permet plus la poursuite d’études supérieures longues?
Les classes préparatoires de l’enseignement agricole accueillent peu d’élèves issus des classes de bac techno STAV et de bac S EAT de l’enseignement agricole car les places, dans ces classes, sont, elles aussi, prises par les jeunes issus du système éducatif de l’EN.

Comment ce nouveau contexte oblige-t-il l’enseignement agricole à s’adapter ?

Ce nouveau contexte impose à l’Enseignement Agricole d’aller plus en avant, en favorisant en particulier, comme nous l’avons déjà souligné plus haut, l’acquisition progressive des diplômes et l’accompagnement personnalisé des élèves, étudiants et apprentis. 

Or, si le SEA-UNSA Education est favorable aux évolutions envisagées, notamment à l’acquisition progressive des diplômes par les élèves, les apprentis et les stagiaires de la formation professionnelle continue, il faut rester vigilant quant aux évolutions futures envisagées, qui dépendront des nouveaux textes législatifs et réglementaires. Ces textes sont en cours de débat.