La culture pour tous, l’Education par tous

Après des mois d’action, les ministères de la l’Education nationale et de la Culture ont fini par s’accorder sur le fait d’attribuer à tous les personnels des écoles et EPLE, le pass éducation qui leur donne la gratuité d’accès aux collections permanentes des musées nationaux. Un pas vers l’égale dignité entre tous les personnels, mais aussi une évolution dans la conception d’une culture partagée par tous.

Pour construire à André Malraux un ministère des affaires culturelles à sa mesure, c’est essentiellement du côté du ministère de l’Education nationale qu’il a fallu aller chercher les services. Ainsi en fut-il entre autres de la direction des musées. Jusqu’alors, ceux-ci avaient été considérés comme des vecteurs de transmissions de connaissances, garants du patrimoine culturel que l’Ecole devait se charger de transmettre. Et c’est, en partie, à ce titre que les enseignants bénéficiaient de la gratuité d’accès. Pour y préparer leurs cours. Eventuellement, mais plus marginalement, pour y organiser une visite avec leurs élèves.

Dans cette logique, c’est évidemment pour les seuls pédagogues qu’était envisagé cet accès gratuit.

Extension de cette gratuité accompagne un changement de paradigme éducatif et valide, avec bien des années de retard, la notion d’équipe éducative. Ainsi –et c’est le sens de la refondation- est valorisée l’idée que ce ne sont pas les seuls enseignants qui éduquent, mais aussi l’ensemble des personnels d’un établissement, chacun dans la spécificité et la complémentarité de son intervention professionnelle. C’est aussi l’idée des approches qui ne se limitent pas à un enseignement disciplinaire, mais mobilisent une pluralité d’éclairages auxquels l’ensemble des professionnels de l’établissement peuvent être amenés à participer.

Cette évolution s’inscrit également dans une nouvelle conception de la culture. Longtemps, les musées ont été pensés comme des lieux de conservation et de présentation d’une culture du passé, certains diraient même d’une culture dépassée, une culture morte exposée pour servir de modèle, de mémoire, de souvenir. De plus en plus aujourd’hui, il s’agit de mettre en espace, en lumière, en scène, une culture vivante, évolutive, métisse, dont les objets exposés ne sont que les traces matérielles et visibles d’un ensemble plus large qui vit en dehors des murs et des vitrines. L’éducateur qui se rend au musée ni cherche pas uniquement l’illustration d’un enseignement qu’il pourra diffuser ensuite en cours. Pour cela finalement la technologie numérique est plus efficace : en quelques clics les œuvres des musées du monde entier peuvent être projetées sur le tableau numérique de n’importe quelle classe. Aller au musée, c’est s’imprégner, c’est s’immerger, c’est vivre la culture. Cette expérience n’est pas limitée aux seuls pédagogues.

La refondation prévoit un parcours artistique et culturel pour tous les élèves tout au long de leur scolarité. Construit en complémentarité entre tous les acteurs éducatifs, il doit conduire à découvrir la diversité des œuvres, à rencontrer des artistes, à pratiquer des formes variées d’expression et de création. Il est indispensable que les professionnels de l’Education qui accompagnent les enfants et les jeunes dans ces démarches soient eux-mêmes nourris de de cet enrichissement culturelle permanent.

Alors certes, il manque encore des acteurs éducatifs, dans les services, du côté des animateurs, de l’enseignement supérieur ou de jeunesse et sports qui ne vont pas bénéficier de ce pass éducation qui est en fait un pass de culture, mais un premier pas, essentiel, vient d’être franchi. Il en entrainera d’autres… Il faudra agir pour.

 

Denis ADAM, le 13 juillet 2016

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Après des mois d’action, les ministères de la l’Education nationale et de la Culture ont fini par s’accorder sur le fait d’attribuer à tous les personnels des écoles et EPLE, le pass éducation qui leur donne la gratuité d’accès aux collections permanentes des musées nationaux. Un pas vers l’égale dignité entre tous les personnels, mais aussi une évolution dans la conception d’une culture partagée par tous.

Pour construire à André Malraux un ministère des affaires culturelles à sa mesure, c’est essentiellement du côté du ministère de l’Education nationale qu’il a fallu aller chercher les services. Ainsi en fut-il entre autres de la direction des musées. Jusqu’alors, ceux-ci avaient été considérés comme des vecteurs de transmissions de connaissances, garants du patrimoine culturel que l’Ecole devait se charger de transmettre. Et c’est, en partie, à ce titre que les enseignants bénéficiaient de la gratuité d’accès. Pour y préparer leurs cours. Eventuellement, mais plus marginalement, pour y organiser une visite avec leurs élèves.

Dans cette logique, c’est évidemment pour les seuls pédagogues qu’était envisagé cet accès gratuit.

Extension de cette gratuité accompagne un changement de paradigme éducatif et valide, avec bien des années de retard, la notion d’équipe éducative. Ainsi –et c’est le sens de la refondation- est valorisée l’idée que ce ne sont pas les seuls enseignants qui éduquent, mais aussi l’ensemble des personnels d’un établissement, chacun dans la spécificité et la complémentarité de son intervention professionnelle. C’est aussi l’idée des approches qui ne se limitent pas à un enseignement disciplinaire, mais mobilisent une pluralité d’éclairages auxquels l’ensemble des professionnels de l’établissement peuvent être amenés à participer.

Cette évolution s’inscrit également dans une nouvelle conception de la culture. Longtemps, les musées ont été pensés comme des lieux de conservation et de présentation d’une culture du passé, certains diraient même d’une culture dépassée, une culture morte exposée pour servir de modèle, de mémoire, de souvenir. De plus en plus aujourd’hui, il s’agit de mettre en espace, en lumière, en scène, une culture vivante, évolutive, métisse, dont les objets exposés ne sont que les traces matérielles et visibles d’un ensemble plus large qui vit en dehors des murs et des vitrines. L’éducateur qui se rend au musée ni cherche pas uniquement l’illustration d’un enseignement qu’il pourra diffuser ensuite en cours. Pour cela finalement la technologie numérique est plus efficace : en quelques clics les œuvres des musées du monde entier peuvent être projetées sur le tableau numérique de n’importe quelle classe. Aller au musée, c’est s’imprégner, c’est s’immerger, c’est vivre la culture. Cette expérience n’est pas limitée aux seuls pédagogues.

La refondation prévoit un parcours artistique et culturel pour tous les élèves tout au long de leur scolarité. Construit en complémentarité entre tous les acteurs éducatifs, il doit conduire à découvrir la diversité des œuvres, à rencontrer des artistes, à pratiquer des formes variées d’expression et de création. Il est indispensable que les professionnels de l’Education qui accompagnent les enfants et les jeunes dans ces démarches soient eux-mêmes nourris de de cet enrichissement culturelle permanent.

Alors certes, il manque encore des acteurs éducatifs, dans les services, du côté des animateurs, de l’enseignement supérieur ou de jeunesse et sports qui ne vont pas bénéficier de ce pass éducation qui est en fait un pass de culture, mais un premier pas, essentiel, vient d’être franchi. Il en entrainera d’autres… Il faudra agir pour.

 

Denis ADAM, le 13 juillet 2016