La crise climatique accentue les inégalités femmes-hommes !
“Inégalités de genre, crise climatique et transition écologique”
L’intitulé des travaux du CESE donne le ton, et rappelle que “nous vivons dans un monde profondément inégalitaire, où 70% des plus pauvres sont des femmes”. La crise climatique qui ne cesse de s’aggraver, nous concerne tous, mais plus fortement toutes ! En effet, les femmes sont plus fragilisées par la pauvreté qui les frappe majoritairement. Victimes d’assignations sociales inégalitaires, le CESE souligne qu’elles sont “plus impactées par les conséquences dévastatrices des changements climatiques et de la perte de la biodiversité”. Ce constat d’inégalité interpelle, alors que nous pourrions penser que le changement climatique impacte sans distinction femmes et hommes ! Pourtant, le Rapport souligne que les femmes sont des actrices majeures de la transition écologique, mais qu’elles demeurent moins associées que les hommes aux décisions environnementales et climatiques. Seulement 35% de femmes composaient par exemple les membres des délégations permanentes à la COP 26 sur le climat.
Des constats, des avis et des préconisations documentés
Les travaux riches et étayés du CESE soulignent les impacts différenciés du changement climatique et des désordres environnementaux sur les femmes et les hommes qui sont forts, avec une marge de progrès importante, et surtout qui restent tout peu connus et visibles ! Face à ce constat, le Rapport articule autour de 6 axes 24 préconisations pour améliorer la situation. L’UNSA Éducation propose de résumer en quatre temps les avis du CESE.
- Le 1er point vise à “améliorer la connaissance et la recherche sur l’impact différencié sur les femmes des effets du changement climatique”. En effet, aucun rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) n’intègre de données genrées. De manière générale, les statistiques sexospécifiques demeurent largement absentes des études et enquêtes publiées.
- La 2ème recommandation consiste à “construire des politiques publiques relatives au climat et la transition écologique basées sur des données ventilées par sexes”. Dans le cadre des conventions climat et biodiversité, la France s’est engagée à la prise en compte du genre dans ses politiques publiques nationales, qu’elles soient environnementales, industrielles, agricoles, énergétiques, ou qu’elles concernent la mobilité ou l’aménagement du territoire.
- “Engager l’ensemble des acteurs et actrices vers l’intégration pleine et entière des femmes dans la lutte contre le réchauffement climatique et la transition écologique”. L’ambition préconisée ici est d’avancer sur les questions environnementales et d’égalité femmes-hommes au sein des entreprises, des organisations de la société civile, comme les organisations syndicales par exemple, et des collectivités locales.
- Le Rapport plaide également en faveur d’une “démocratie environnementale : permettre aux femmes d’être des actrices centrales des débats”. En effet, pour être des actrices à part entière de la transition écologique, les femmes doivent davantage accéder aux postes à responsabilité, notamment dans des secteurs quasi exclusivement occupés par des hommes (énergie, transport, etc.). Pour cela, les stéréotypes de genre, encore prégnants, doivent cesser et être combattus dès l’École.
“Bâtir une société durable et respectueuse de l’égalité de genre”
Le Rapport du CESE s’est saisi d’un sujet majeur au croisement de deux thématiques essentielles pour le futur de toutes et tous. L’UNSA Éducation partage l’avis du CESE qui dresse le constat d’un décalage important entre les déclarations institutionnelles fortes et répétées sur la nécessité de prendre en compte la situation des femmes et de les impliquer dans l’action collective et leur très faible concrétisation. Des solutions opérationnelles sont pourtant possibles. Elles sont proposées tout au long du Rapport, qui s’efforce d’identifier avec précision les actrices et acteurs concernés, et propose même un calendrier de mise en œuvre. L’ensemble des solutions présentées visent aussi bien à renforcer la visibilité des injustices environnementales subies par les femmes, en développant des données chiffrées et genrées, qu’à les résoudre, en levant les nombreux obstacles qui empêchent aujourd’hui les femmes de prendre toute leur place dans la transition écologique.
L’égalité femmes-hommes, comme filles-garçons, est une valeur essentielle de l’UNSA Éducation. C’est pourquoi notre Fédération s’attache à la défendre dans tous les domaines. L’apprentissage de l’égalité entre les filles et les garçons est nécessaire pour que disparaissent les stéréotypes et leur poids dans l’orientation scolaire et la réussite des élèves. La formation des personnel·les de l’Éducation sur la thématique du genre est essentielle afin de déconstruire les stéréotypes et la violence fondée sur le genre.
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