La bonne recette : réussir chaque étape

Semaine de la chandeleur oblige, il y a du gâteau de crêpes dans le travail de refondation de l’Éducation. Comme dans la recette pâtissière, le résultat final dépend largement de la réussite de chacun des étages qui composent la réalisation finale. Or, de nombreux éléments éducatifs doivent être annoncés ou mis en chantier dans les jours qui entourent le tunnel des vacances d’hiver. Tous auront un impact majeur sur l’évolution du système d’éducation.

Semaine de la chandeleur oblige, il y a du gâteau de crêpes (*) dans le travail de refondation de l’Éducation. Comme dans la recette pâtissière, le résultat final dépend largement de la réussite de chacun des étages qui composent la réalisation finale. Or, de nombreux éléments éducatifs doivent être annoncés ou mis en chantier dans les jours qui entourent le tunnel des vacances d’hiver. Tous auront un impact majeur sur l’évolution du système d’éducation.

Le Conseil supérieur de l’Éducation (CSE) est appelé à donner (jeudi 5 février) son avis sur les programmes de l’école maternelle proposés par le Conseil supérieur des programmes (CSP). L’avis du CSE devrait être collectivement positif, dans le sens où une réelle prise en compte de la spécificité de ce niveau scolaire et des caractéristiques des enfants a présidé à l’élaboration de ces programmes, les libérant de la seule préparation à l’école primaire.

Le CNESCO (Conseil national d’évaluation du système scolaire) rend public ce mercredi son rapport sur le redoublement et montre une fois de plus l’inefficacité d’une telle mesure. Au-delà de ce constat, la question de sa progressive suppression nécessite d’interroger l’hétérogénéité en âge des groupes classes, la diversité des temps d’acquisition et la notion de cycle, le sens et le contenu des acquisitions et des évaluations. Bref, c’est une certaine incohérence du fonctionnement actuel du système scolaire qui nécessite d’être corrigée par un changement profond d’approches éducatives et pédagogiques.

Du côté de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ce sont les stratégies de développement qui devraient être proposées incessamment (rapports conjoints de la StraNES –stratégie nationale de l’enseignement supérieur- et de la SNR –stratégie nationale de la recherche). Beaucoup d’attentes reposent sur ce travail de prospective. Tant le domaine de l’ESR nécessite d’être inscrit dans des perspectives d’avenir qui, n’ont –positivement- étaient ouvertes ni par la loi LRU ni par la loi ESR. Il en va de la réussite des étudiants, de l’ambition d’excellence pour toutes les universités, de l’investissement dans les capacités de développement, de résultats et d’innovation de la recherche publique. Si des éléments, allant dans le sens d’une véritable évolution, sont présents dans la rapport intermédiaire de la StraNES comme dans la consultation de la SNR, ils nécessitent moyens, soutien et volonté politique de concrétisation.

Enfin –début mars au plus tard- la réforme du collège devrait officiellement être mise en chantier, même si des pistes ont déjà fuitées dans les médias, à l’initiative de ceux qui –avant même le début des travaux- y sont déjà opposés. Il est vrai que le collège est un échelon sensible de l’organisation de la scolarité. Tiré vers le lycée –dans un seul et même 2nd degré- il joue le rôle de sélection et d’orientation. Conçu comme le prolongement de l’école primaire, il s’inscrit dans la consolidation, le développement et les nouvelles acquisitions des compétences requises dans le socle commun. Dans le premier cas, le choix des options constitue la possibilité d’établir des filières et donc de mettre fin au collège unique. À l’opposé, la logique du socle commun impose la consolidation du collège unique, la définition d’un tronc commun, l’apport de transversalités et d’interdisciplinarités au sein de parcours proposés à chaque élève, la mise en œuvre de pédagogies actives, participatives, coopératives au sein de projets partagés.

Autant d’éléments d’importance dont on mesure pour chacun les enjeux, les difficultés et la nécessité d’aboutir.

Autant d’étapes essentielles qui structurent peu à peu une nouvelle approche des questions d’Éducation et insufflent progressivement une nouvelle donne éducative.

Autant d’étages à réussir et à assembler avec patience, brio et ténacité, pour que –au-delà de leur réussite individuelle- ils constituent l’ensemble harmonieux d’une Éducation refondée et tournée vers l’avenir.

 

Denis ADAM, le 4 février 2015

 

(*) À la pièce montée souvent trop pyramidale et portant ostensiblement et avec prétention sa statut ou au millefeuille conçu généralement négativement comme un empilement instable et trop souvent inutile dans les domaines administratif ou législatif (ce qui justifie certainement que l’un des meilleurs se déguste au restaurant de l’Assemblée nationale), le modeste gâteau de crêpes est ici préférable. Il illustre, mieux que d’autres, la nécessité de réussir à la fois chaque étage et leur association dans un ensemble goûteux, moelleux et esthétique.

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Semaine de la chandeleur oblige, il y a du gâteau de crêpes (*) dans le travail de refondation de l’Éducation. Comme dans la recette pâtissière, le résultat final dépend largement de la réussite de chacun des étages qui composent la réalisation finale. Or, de nombreux éléments éducatifs doivent être annoncés ou mis en chantier dans les jours qui entourent le tunnel des vacances d’hiver. Tous auront un impact majeur sur l’évolution du système d’éducation.

Le Conseil supérieur de l’Éducation (CSE) est appelé à donner (jeudi 5 février) son avis sur les programmes de l’école maternelle proposés par le Conseil supérieur des programmes (CSP). L’avis du CSE devrait être collectivement positif, dans le sens où une réelle prise en compte de la spécificité de ce niveau scolaire et des caractéristiques des enfants a présidé à l’élaboration de ces programmes, les libérant de la seule préparation à l’école primaire.

Le CNESCO (Conseil national d’évaluation du système scolaire) rend public ce mercredi son rapport sur le redoublement et montre une fois de plus l’inefficacité d’une telle mesure. Au-delà de ce constat, la question de sa progressive suppression nécessite d’interroger l’hétérogénéité en âge des groupes classes, la diversité des temps d’acquisition et la notion de cycle, le sens et le contenu des acquisitions et des évaluations. Bref, c’est une certaine incohérence du fonctionnement actuel du système scolaire qui nécessite d’être corrigée par un changement profond d’approches éducatives et pédagogiques.

Du côté de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ce sont les stratégies de développement qui devraient être proposées incessamment (rapports conjoints de la StraNES –stratégie nationale de l’enseignement supérieur- et de la SNR –stratégie nationale de la recherche). Beaucoup d’attentes reposent sur ce travail de prospective. Tant le domaine de l’ESR nécessite d’être inscrit dans des perspectives d’avenir qui, n’ont –positivement- étaient ouvertes ni par la loi LRU ni par la loi ESR. Il en va de la réussite des étudiants, de l’ambition d’excellence pour toutes les universités, de l’investissement dans les capacités de développement, de résultats et d’innovation de la recherche publique. Si des éléments, allant dans le sens d’une véritable évolution, sont présents dans la rapport intermédiaire de la StraNES comme dans la consultation de la SNR, ils nécessitent moyens, soutien et volonté politique de concrétisation.

Enfin –début mars au plus tard- la réforme du collège devrait officiellement être mise en chantier, même si des pistes ont déjà fuitées dans les médias, à l’initiative de ceux qui –avant même le début des travaux- y sont déjà opposés. Il est vrai que le collège est un échelon sensible de l’organisation de la scolarité. Tiré vers le lycée –dans un seul et même 2nd degré- il joue le rôle de sélection et d’orientation. Conçu comme le prolongement de l’école primaire, il s’inscrit dans la consolidation, le développement et les nouvelles acquisitions des compétences requises dans le socle commun. Dans le premier cas, le choix des options constitue la possibilité d’établir des filières et donc de mettre fin au collège unique. À l’opposé, la logique du socle commun impose la consolidation du collège unique, la définition d’un tronc commun, l’apport de transversalités et d’interdisciplinarités au sein de parcours proposés à chaque élève, la mise en œuvre de pédagogies actives, participatives, coopératives au sein de projets partagés.

Autant d’éléments d’importance dont on mesure pour chacun les enjeux, les difficultés et la nécessité d’aboutir.

Autant d’étapes essentielles qui structurent peu à peu une nouvelle approche des questions d’Éducation et insufflent progressivement une nouvelle donne éducative.

Autant d’étages à réussir et à assembler avec patience, brio et ténacité, pour que –au-delà de leur réussite individuelle- ils constituent l’ensemble harmonieux d’une Éducation refondée et tournée vers l’avenir.

 

Denis ADAM, le 4 février 2015

 

(*) À la pièce montée souvent trop pyramidale et portant ostensiblement et avec prétention sa statut ou au millefeuille conçu généralement négativement comme un empilement instable et trop souvent inutile dans les domaines administratif ou législatif (ce qui justifie certainement que l’un des meilleurs se déguste au restaurant de l’Assemblée nationale), le modeste gâteau de crêpes est ici préférable. Il illustre, mieux que d’autres, la nécessité de réussir à la fois chaque étage et leur association dans un ensemble goûteux, moelleux et esthétique.