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Il ne peut pas y avoir d’acte II du choc des savoirs

Le mardi 12 novembre, la ministre de l'éducation nationale, Anne Genetet, annonçait lors d'une conférence de presse un nouveau calendrier pour la mise en oeuvre des mesures dites du "choc des savoirs". L'UNSA éducation dénonce la continuation de cette politique rejetée par l'ensemble de la communauté éducative.

L’annonce par la ministre Anne Genetet d’un acte II du choc des savoirs confirme une fuite en avant, à laquelle nous nous opposons fermement.

Dès la première présentation de ce dispositif, le 5 décembre dernier, les mesures avaient suscité une opposition unanime des organisations représentatives des personnels et des usagers. Injustes et rétrogrades, elles menaçaient de déconstruire des décennies de démocratisation de l’école, portées par des gouvernements de toutes tendances. Justifiées par un prétendu « bon sens » sans fondement scientifique.

L’assouplissement des mesures et du calendrier tels que portés par la ministre démontre que nos alertes étaient fondées. Pour autant, nous réaffirmons notre ferme opposition aux dispositions restantes, qui continuent de menacer l’essence même du service public d’éducation à travers la généralisation des évaluations standardisées, la révision des programmes en rupture avec la logique des cycles, et la grave évolution du Diplôme National du Brevet au risque d’en faire un couperet social. Alors même que la mesure phare de l’acte I, les groupes de besoin, n’a fait l’objet d’aucune évaluation, n’étant en place que depuis quelques semaines, comment peut-on imaginer un acte II?

Cette marche forcée se fait alors même que l’engagement de nos collègues est remis en question de manière honteuse dans le débat public sous couvert d’un soi-disant absentéisme.  L’UNSA Éducation déplore un manque de considération pour les personnels, auxquels on continue d’imposer de nouvelles mesures alors même qu’ils sont exposés à ce « fonctionnaire bashing ».  Ce décalage intenable mine la confiance des agents dans leur propre institution.

Dans ce contexte, l’UNSA Éducation appelle la ministre à renoncer définitivement aux mesures du choc des savoirs, qui continuent de fragiliser nos métiers. Ces changements incessants imputent largement à notre employeur la dégradation de leurs conditions de travail, et de leur santé comme le rappelle notre enquête annuelle du baromètre des métiers.

Avant même de lister une énième série d’injonctions à mettre en œuvre, la priorité pour la ministre devrait être de rétablir la vérité sur le travail et le dévouement de nos collègues, c’est le minimum qu’ils méritent. L’avenir de l’École de la république repose sur eux, car sans ces femmes et ces hommes, aucun projet pour l’éducation ne peut être crédible.

Morgane VERVIERS, secrétaire générale de l’UNSA Éducation

A Ivry sur Seine, le 12 novembre 2024

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