Internet : « le média » indispensable des 11-24 ans

« Dites-nous ce que vous faites pendant votre temps libre (régulièrement / occasionnellement) ? »

Lorsque l’on pose cette question aux jeunes de 11 à 24 ans, ils répondent majoritairement à plus de 75%, « surfer sur Internet ».

C’est en tout état de cause ce que révélait l’enquête en ligne SIMM-TGI Youth menée en 2012 et dont Hervé Glevarec, directeur de recherche au C.N.R.S., Laboratoire Communication et Politique,.propose une analyse dans les inédits de l’Observatoire des politiques culturelles.

Cette analyse met en évidence qu’ « Internet a acquis auprès des jeunes une place décisive dans leur temps de loisirs, place qui symboliquement, au moins, tend à dépasser l’écoute de la musique et la fréquentation de la télévision, autres pratiques dominantes auprès de cette tranche d’âge. »

Elle confirme également que « la connexion journalière répétée à Internet croît de 11 à 24 ans, âge où elle atteint son maximum, caractérisant sinon un temps internet jeune adulte, du moins un investissement fort de cette tranche d’âge. Elle baisse ensuite régulièrement » et que cette même catégorie d’âge consacre des temps long sur Internet : « L’accroissement du temps passé sur Internet se produit dès 11 ans sans que l’on puisse indiquer sur la base des données disponibles s’il est antérieur à cet âge. A 16 ans, plus de la moitié des jeunes se connectent une heure ou plus. Très rares sont les 11-24 ans qui ne se connectent jamais en semaine (seulement 4,9 %). L’essentiel de cette tranche d’âge se connecte entre une demi-heure et trois heures par jour. »

Du temps pour y faire quoi ? L’enquête montre –sans grande surprise- que « les visées d’échange et de communication apparaissent les plus partagées. Il s’agit de l’usage du courrier électronique, du chat et du téléphone. La hiérarchie des types d’information recherchée sur Internet par les 11-24 ans met en premier l’usage à des fins scolaires ou professionnelles, puis les recherches sur la musique et la fréquentation du cinéma et les spectacles. L’usage scolaire décroît avec l’âge au profit des usages culturels et de ceux liés à la recherche d’informations sur les biens de consommation. »

Plus étonnant par contre, alors que « Internet a la particularité de satisfaire plus fortement que les autres médias un certain nombre de fonctions », comme « des fonctions sociales d’information sur les produits, les sujets, les opinions et conseils, mais aussi d’expression de soi pour lesquelles il semble utilisé… Il perd de sa force quand il s’agit des questions qu’on pourrait appeler « civiques », celles qui engagent une participation collective, comme se tenir au courant de l’actualité, tenir compagnie (fonction que semble satisfaire fortement la radio) ou soutenir la réflexion. »

Ainsi pour l’auteur de l’article, l’ouverture d’Internet  « (aux opinions et aux informations diverses) est son défaut : les jeunes ne semblent pas accorder à Internet une fonction de sélection des informations fiables, comme s’il manquait à Internet un cadre d’organisation de l’information et de l’opinion.

Alors que « la télévision distrait, amuse et détend, elle tient aussi au courant de l’actualité. La radio tient compagnie distrait et amuse aussi. La presse quotidienne a des fonctions de construction de l’opinion personnelle. La presse magazine, elle, satisfait des fonctions d’informations de la consommation, sur les produits du moment (sans doute sa spécialisation est-elle ici un facteur déterminant) », l’analyse semble monter que « tout se passe comme si en définitive Internet n’était pas, à ce niveau de généralité que désigne son nom, un média mais un espace que le terme de « réseau » qualifie sans doute le mieux : réseau interpersonnel, espace pratique d’acquisition et d’informations sur les biens et espace d’expression. Internet est de ce point de vue polymorphe, réseau massivement, média à la marge (il est le lieu de médias en ligne) et marché des biens. »

Enquête et analyse à retrouver en ligne sur
http://www.observatoire-culture.net/fichiers/files/l_internet_culturel_des_11_24_ans_par_herve_glevarec.pdf

 

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« Dites-nous ce que vous faites pendant votre temps libre (régulièrement / occasionnellement) ? »

Lorsque l’on pose cette question aux jeunes de 11 à 24 ans, ils répondent majoritairement à plus de 75%, « surfer sur Internet ».

C’est en tout état de cause ce que révélait l’enquête en ligne SIMM-TGI Youth menée en 2012 et dont Hervé Glevarec, directeur de recherche au C.N.R.S., Laboratoire Communication et Politique,.propose une analyse dans les inédits de l’Observatoire des politiques culturelles.

Cette analyse met en évidence qu’ « Internet a acquis auprès des jeunes une place décisive dans leur temps de loisirs, place qui symboliquement, au moins, tend à dépasser l’écoute de la musique et la fréquentation de la télévision, autres pratiques dominantes auprès de cette tranche d’âge. »

Elle confirme également que « la connexion journalière répétée à Internet croît de 11 à 24 ans, âge où elle atteint son maximum, caractérisant sinon un temps internet jeune adulte, du moins un investissement fort de cette tranche d’âge. Elle baisse ensuite régulièrement » et que cette même catégorie d’âge consacre des temps long sur Internet : « L’accroissement du temps passé sur Internet se produit dès 11 ans sans que l’on puisse indiquer sur la base des données disponibles s’il est antérieur à cet âge. A 16 ans, plus de la moitié des jeunes se connectent une heure ou plus. Très rares sont les 11-24 ans qui ne se connectent jamais en semaine (seulement 4,9 %). L’essentiel de cette tranche d’âge se connecte entre une demi-heure et trois heures par jour. »

Du temps pour y faire quoi ? L’enquête montre –sans grande surprise- que « les visées d’échange et de communication apparaissent les plus partagées. Il s’agit de l’usage du courrier électronique, du chat et du téléphone. La hiérarchie des types d’information recherchée sur Internet par les 11-24 ans met en premier l’usage à des fins scolaires ou professionnelles, puis les recherches sur la musique et la fréquentation du cinéma et les spectacles. L’usage scolaire décroît avec l’âge au profit des usages culturels et de ceux liés à la recherche d’informations sur les biens de consommation. »

Plus étonnant par contre, alors que « Internet a la particularité de satisfaire plus fortement que les autres médias un certain nombre de fonctions », comme « des fonctions sociales d’information sur les produits, les sujets, les opinions et conseils, mais aussi d’expression de soi pour lesquelles il semble utilisé… Il perd de sa force quand il s’agit des questions qu’on pourrait appeler « civiques », celles qui engagent une participation collective, comme se tenir au courant de l’actualité, tenir compagnie (fonction que semble satisfaire fortement la radio) ou soutenir la réflexion. »

Ainsi pour l’auteur de l’article, l’ouverture d’Internet  « (aux opinions et aux informations diverses) est son défaut : les jeunes ne semblent pas accorder à Internet une fonction de sélection des informations fiables, comme s’il manquait à Internet un cadre d’organisation de l’information et de l’opinion.

Alors que « la télévision distrait, amuse et détend, elle tient aussi au courant de l’actualité. La radio tient compagnie distrait et amuse aussi. La presse quotidienne a des fonctions de construction de l’opinion personnelle. La presse magazine, elle, satisfait des fonctions d’informations de la consommation, sur les produits du moment (sans doute sa spécialisation est-elle ici un facteur déterminant) », l’analyse semble monter que « tout se passe comme si en définitive Internet n’était pas, à ce niveau de généralité que désigne son nom, un média mais un espace que le terme de « réseau » qualifie sans doute le mieux : réseau interpersonnel, espace pratique d’acquisition et d’informations sur les biens et espace d’expression. Internet est de ce point de vue polymorphe, réseau massivement, média à la marge (il est le lieu de médias en ligne) et marché des biens. »

Enquête et analyse à retrouver en ligne sur
http://www.observatoire-culture.net/fichiers/files/l_internet_culturel_des_11_24_ans_par_herve_glevarec.pdf