Formation continue : un modèle « top down » inefficace !

Un rapport d’IGEN-IGAENR évalue la formation continue des professeurs du premier degré sous l’angle de sa gouvernance. Si de manière unanime, la formation continue est jugée indispensable,  Il  constate la difficulté des dispositifs à répondre aux attentes des professeurs, tant du point de vue du pilotage (IEN, Conseillers pédagogiques, Formateurs en Espé) que des enseignants eux-mêmes.
De la verticalité
Plus les prescriptions viennent du haut de la pyramide, moins elles sont perçues favorablement par le bas ! Et tout comme pour les élèves, on ne peut forcer ou décréter l’apprentissage des adultes. Or, le modèle de formation continue du 1er degré repose quasi exclusivement sur le cadre institutionnel des « 18 heures d’animation pédagogique et de d’actions de formations ». Tant on peut constater sur tous les territoires la disparition des dispositifs de remplacements dédiés à la formation ! Si les offres de stage perdurent, elles  se mettent très peu en place, faute de pouvoir remplacer en classe les enseignants. On ne compte plus les stages annulés en dernière minute !Et donc, par conséquent, ceux-ci ne choisissent plus  les thèmes d’approfondissement ou de perfectionnement de leurs pratiques professionnelles. Les sujets sont imposés par la politique ministérielle, ignorant même l’idée du pilotage local par un IEN et son équipe de circonscription. C’est encore plus vrai pour la prochaine année scolaire, avec le modèle national descendu de la rue de Grenelle (9h de maths, 9 h de français, pour tous et partout!)
Des formateurs insuffisamment formés
Second aspect lié à l’efficacité d’une formation continue, pointé par ce rapport : la capacité à mobiliser un réseau de formateurs aux compétences en adéquation avec les objectifs de formation.
« Si les thèmes de formation sont, le plus souvent, reconnus comme intéressants, les contenus eux-mêmes déçoivent en raison de la difficulté des formateurs à partir des activités professionnelles existantes. » C’est la fameuse capacité « à lire le réel », prônée par les chercheurs  de l’IFé et son centre de formation de formateurs Alain Savary . Malheureusement, tous les territoires ne bénéficient pas de l’accompagnement de qualité de l’Ifé. Et les formations de formateurs, dans le cadre institutionnel,  ont-elles aussi disparues des PAF (Plan Académique de Formation)  ou sont si réduites qu’elles en sont inefficientes. La gouvernance et le pilotage de la formation continue se sont progressivement éloignés des attentes du terrain. Les professeurs des écoles constatent également dans l’enquête réalisée par les rapporteurs,  un manque de renouvellement des contenus et des modalités de la formation. L’absence de réseaux de formateurs mieux constitués et mieux formés est aussi mise en cause par les IEN auditionnés. Tout ceci converge vers une formation subie, inefficiente.
L’Unsa Education fait du développement professionnel un thème de travail, et une revendication forte pour l’amélioration des pratiques de tous les professionnels d’éducation au service de la réussite des élèves. Une fois encore, ce rapport pointe ce que nous dénonçons, les personnels du champ éducatif ne peuvent continuer à subir plutôt qu’agir ensemble. Le développement professionnel n’est pas une nouvelle mode mais une manière de créer des synergies, en alliant la dimension personnelle et l’enrichissement collectif. Le développement professionnel peut se vivre dans les établissements, les écoles, en intermétiers, en partant de problématiques éducatives vécues, accompagné par des formateurs outillés d’ingénierie de formation. C’est un apprentissage continu qui permet de développer les potentiels des professionnels, à condition que confiance leur soit faite….

Pour aller plus loin:

centre-alain-savary.ens-lyon.fr

Le rapport « évaluation de la politique publique de formation continue des professeurs du 1er degré » 

 

 

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Un rapport d’IGEN-IGAENR évalue la formation continue des professeurs du premier degré sous l’angle de sa gouvernance. Si de manière unanime, la formation continue est jugée indispensable,  Il  constate la difficulté des dispositifs à répondre aux attentes des professeurs, tant du point de vue du pilotage (IEN, Conseillers pédagogiques, Formateurs en Espé) que des enseignants eux-mêmes.
De la verticalité
Plus les prescriptions viennent du haut de la pyramide, moins elles sont perçues favorablement par le bas ! Et tout comme pour les élèves, on ne peut forcer ou décréter l’apprentissage des adultes. Or, le modèle de formation continue du 1er degré repose quasi exclusivement sur le cadre institutionnel des « 18 heures d’animation pédagogique et de d’actions de formations ». Tant on peut constater sur tous les territoires la disparition des dispositifs de remplacements dédiés à la formation ! Si les offres de stage perdurent, elles  se mettent très peu en place, faute de pouvoir remplacer en classe les enseignants. On ne compte plus les stages annulés en dernière minute !Et donc, par conséquent, ceux-ci ne choisissent plus  les thèmes d’approfondissement ou de perfectionnement de leurs pratiques professionnelles. Les sujets sont imposés par la politique ministérielle, ignorant même l’idée du pilotage local par un IEN et son équipe de circonscription. C’est encore plus vrai pour la prochaine année scolaire, avec le modèle national descendu de la rue de Grenelle (9h de maths, 9 h de français, pour tous et partout!)
Des formateurs insuffisamment formés
Second aspect lié à l’efficacité d’une formation continue, pointé par ce rapport : la capacité à mobiliser un réseau de formateurs aux compétences en adéquation avec les objectifs de formation.
« Si les thèmes de formation sont, le plus souvent, reconnus comme intéressants, les contenus eux-mêmes déçoivent en raison de la difficulté des formateurs à partir des activités professionnelles existantes. » C’est la fameuse capacité « à lire le réel », prônée par les chercheurs  de l’IFé et son centre de formation de formateurs Alain Savary . Malheureusement, tous les territoires ne bénéficient pas de l’accompagnement de qualité de l’Ifé. Et les formations de formateurs, dans le cadre institutionnel,  ont-elles aussi disparues des PAF (Plan Académique de Formation)  ou sont si réduites qu’elles en sont inefficientes. La gouvernance et le pilotage de la formation continue se sont progressivement éloignés des attentes du terrain. Les professeurs des écoles constatent également dans l’enquête réalisée par les rapporteurs,  un manque de renouvellement des contenus et des modalités de la formation. L’absence de réseaux de formateurs mieux constitués et mieux formés est aussi mise en cause par les IEN auditionnés. Tout ceci converge vers une formation subie, inefficiente.
L’Unsa Education fait du développement professionnel un thème de travail, et une revendication forte pour l’amélioration des pratiques de tous les professionnels d’éducation au service de la réussite des élèves. Une fois encore, ce rapport pointe ce que nous dénonçons, les personnels du champ éducatif ne peuvent continuer à subir plutôt qu’agir ensemble. Le développement professionnel n’est pas une nouvelle mode mais une manière de créer des synergies, en alliant la dimension personnelle et l’enrichissement collectif. Le développement professionnel peut se vivre dans les établissements, les écoles, en intermétiers, en partant de problématiques éducatives vécues, accompagné par des formateurs outillés d’ingénierie de formation. C’est un apprentissage continu qui permet de développer les potentiels des professionnels, à condition que confiance leur soit faite….

Pour aller plus loin:

centre-alain-savary.ens-lyon.fr

Le rapport « évaluation de la politique publique de formation continue des professeurs du 1er degré »