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Formation continue à l’éducation nationale : cessation d’activité annoncée

Faire croire que la formation continue des personnels de l’éducation nationale fait partie des 15 millions d’heures de cours perdues est dangereux. C’est pourtant pour ce motif que la formation continue subit depuis la rentrée un coup d’arrêt. Paradoxal, car il ne peut y avoir amélioration du système éducatif sans développement professionnel continu de ses acteurs et actrices. Fallacieux, car le ministre ne la supprime pas vraiment, il la déplace hors du temps face à élèves.

Mais quel salarié, quel agent public trouverait normal d’être formé sur son temps personnel le soir après sa journée de travail ou pendant ses congés ?

Et pourtant, juste avant ce coup brutal porté aux formations continues, tous ses personnels dédiés (Inspecteurs et inspectrices, formateurs et formatrices, ingénieurs pédagogiques, …) vivaient une restructuration récente issue des travaux du Grenelle de l’éducation du ministre Blanquer en 2020. Les EAFC (Ecole Académiques de Formation Continue) s’organisent, travaillent en partenariat, notamment avec l’opérateur public de formation Réseau Canopé, pour construire une offre de formation plus proche des besoins exprimés par les personnels. Offre toujours entravée par la frénésie de réformes, qui nécessite de l’appropriation. C’est pour cette raison que les personnels se sentent plus INformés que formés, et jugent toujours leur formation insuffisante, insatisfaisante et trop émiettée.

Pour améliorer la qualité de l’éducation apportée aux enfants et jeunes, il est indispensable d’investir sur le développement professionnel continu. Les formes peuvent évoluer en prenant en compte les modes hybrides et numériques MAIS comme pour tous les métiers à impact sur de l’humain, il faut conserver des rencontres physiques, des temps partagés d’échanges et d’analyse de la pratique professionnelle. C’est connu, documenté, plus à prouver !

Rue de Grenelle, on utilise des éléments de langage qui cachent la cruelle réalité, « c’est un changement de trajectoire progressif pour éviter de faire perdre des heures de cours aux élèves. » La réalité est toute autre, les consignes qui ont été adressées aux recteurs et rectrices ne sont pas équivoques. Si le remplacement n’est pas assuré, l’enseignant.e ne part pas en formation. Alors que selon l’expertise des chefs d’établissement du SNPDEN UNSA, sur l’année scolaire précédente seuls 6% des absences non remplacées d’un établissement de taille moyenne sont dues aux départs en formation. Un droit reconnu dans le code de la fonction publique à hauteur de 5 jours par an et par agent. Le ministère de l’éducation nationale est très loin de respecter et d’accorder ce droit à chacun de ses 1,2 millions agent.es.

L’UNSA Éducation exige l’abandon de cette trajectoire, qui est une fausse route, une voie sans issue pour la réussite des enfants et des jeunes.

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