Expression libre, vraiment libre ?

Il est de tristes anniversaires et en ce début du mois de janvier, le 7éme jour en est un.
7 janvier 2015, attentat à Charlie Hebdo, 7 janvier 2015, attentat à l’Hyper Casher de la porte de Vincennes.
Des morts qui nous rappellent combien la xénophobie et les atteintes à la liberté d’expression sont malheureusement toujours contemporaines.
Des morts qui ravivent les enjeux éducatifs de la transmission des valeurs de la République.


Le journal Charlie Hebdo est un héritier des journaux de caricatures du 19ème siècle. Apparues dès la Révolution française, les caricaturistes ont mis plus d’un siècle à obtenir le droit de blasphème. Une liberté nouvelle obtenue le 29 juillet 1881 par l’abolition du délit de blasphème. Cette loi autorise la critique des opinions et croyances et sanctionne la diffamation envers les individus et les communautés. Elle s’appuie sur l’idée qu’on peut se moquer de la croyance de quelqu’un sans offenser sa personne. Elle va permettre à un journalisme anti-clérical de s’épanouir tout au long du début du 20ème siècle, en contexte de loi de séparation des églises et de l’État. A cette époque, le clergé catholique, principale cible des dessinateurs est représenté sous les traits de cafards, boucs, rats, porcs…. Est-ce encore le cas aujourd’hui ? La menace terroriste et la question sensible de l’amalgame entre croyants et terroristes conduisent à la peur de blesser les croyants, à une sorte de censure intériorisée. Cette autocensure pourrait conduire à un conformisme idéologique et donc une liberté d’expression brimée, pas si libre que ça, même dans notre pays qui en fait un élément de sa devise républicaine.
Faire de cette question un enjeu éducatif, c’est permettre aux jeunes générations de ne pas confondre critique des religions et critique identitaire avec en toile de fond la haine raciale et le communautarisme. C’est délicat et parfois extrêmement périlleux, pour les acteurs éducatifs d’oser s’emparer de tels sujets. C’est pourtant indispensable et essentiel à la formation du citoyen.
Ivry le 9 janvier 2019, Béatrice Laurent


Crédit Photo : KROLL (Belgique) pour le site Cartooning for Peace.
 

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

Il est de tristes anniversaires et en ce début du mois de janvier, le 7éme jour en est un.
7 janvier 2015, attentat à Charlie Hebdo, 7 janvier 2015, attentat à l’Hyper Casher de la porte de Vincennes.
Des morts qui nous rappellent combien la xénophobie et les atteintes à la liberté d’expression sont malheureusement toujours contemporaines.
Des morts qui ravivent les enjeux éducatifs de la transmission des valeurs de la République.


Le journal Charlie Hebdo est un héritier des journaux de caricatures du 19ème siècle. Apparues dès la Révolution française, les caricaturistes ont mis plus d’un siècle à obtenir le droit de blasphème. Une liberté nouvelle obtenue le 29 juillet 1881 par l’abolition du délit de blasphème. Cette loi autorise la critique des opinions et croyances et sanctionne la diffamation envers les individus et les communautés. Elle s’appuie sur l’idée qu’on peut se moquer de la croyance de quelqu’un sans offenser sa personne. Elle va permettre à un journalisme anti-clérical de s’épanouir tout au long du début du 20ème siècle, en contexte de loi de séparation des églises et de l’État. A cette époque, le clergé catholique, principale cible des dessinateurs est représenté sous les traits de cafards, boucs, rats, porcs…. Est-ce encore le cas aujourd’hui ? La menace terroriste et la question sensible de l’amalgame entre croyants et terroristes conduisent à la peur de blesser les croyants, à une sorte de censure intériorisée. Cette autocensure pourrait conduire à un conformisme idéologique et donc une liberté d’expression brimée, pas si libre que ça, même dans notre pays qui en fait un élément de sa devise républicaine.
Faire de cette question un enjeu éducatif, c’est permettre aux jeunes générations de ne pas confondre critique des religions et critique identitaire avec en toile de fond la haine raciale et le communautarisme. C’est délicat et parfois extrêmement périlleux, pour les acteurs éducatifs d’oser s’emparer de tels sujets. C’est pourtant indispensable et essentiel à la formation du citoyen.
Ivry le 9 janvier 2019, Béatrice Laurent


Crédit Photo : KROLL (Belgique) pour le site Cartooning for Peace.