Analyses et décryptages

Éviter les exceptions dans le principe d’inclusion

L’État de santé de certains personnels, mais aussi de certains enfants et jeunes laisse à penser qu’ils pourraient, selon la définition retenue par la loi, rentrer dans le cadre de la reconnaissance du handicap, mais ce n’est pas le cas : « Constitue un Handicap, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »

Leur carrière et leur scolarité sont donc entravées. Leur situation correspond à la notion de liminalité. Selon le sociologue Marcel Calvez « La liminalité désigne cette situation de seuil dans laquelle l’individu flotte dans les interstices de la structure sociale », ni jamais totalement inclus dans les aides spécifiques, ni jamais totalement à l’extérieur, non reconnus en situation de  handicap, mais subissant des restrictions à leur participation à la vie en société, notamment à leur scolarité ou activité professionnelle, reconnus travailleurs handicapés, mais insuffisamment aidés. Dans le cadre des affectations, ou dans le cadre de leur exercice quotidien, de leur scolarité, ces collègues ou élèves ne bénéficient plus de bonification, d’adaptation ou d’aide pour améliorer leurs conditions d’exercices de manière à articuler leur santé et leur vie professionnelle ou scolaire.
Comment arriver à l’égalité des chances et à faire société quand tous les besoins spécifiques ne sont pas compensés par des aides appropriées ?
La prise en compte de la différence est une question d’altérité. Si le Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse changeait son regard sur le handicap, sur la maladie, sur la différence, sur la difficulté personnelle et temporaire ou sur quelconques besoins spécifiques, s’il partait du postulat qu’il faut partir de la personne et de ses besoins et non la voir en fonction des contraintes administratives, l’ensemble du système en bénéficierait.
Pour l’UNSA Éducation, il est indispensable de considérer et de comprendre l’individu dans son entièreté ; c’est une condition de sa reconnaissance, de son épanouissement et de sa réussite.
Cela passe par l’égale dignité due à chaque personne ; une conception de l’égalité qui repousse son faux semblant, l’uniformité, et qui relie chacun à la communauté humaine en toute fraternité.
L’UNSA Éducation milite pour une meilleure articulation vie pro / vie perso notamment avec une véritable gestion des ressources humaines (bonification, autorisation d’absence, allègement de service, temps partiels…). L’UNSA Éducation, dans son projet de société prônant l’émancipation de chacun milite pour la reconnaissance de l’ensemble des droits de tous les membres de la société.

Pour en savoir plus:

La définition du handicap dans la loi : ici

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