Et si la formation (continue) était (en partie) la solution ?

On le savait déjà avec les résultats de PISA (entre autres enquêtes internationales), notre système éducatif non seulement ne réduit pas les inégalités, mais il les renforce. Le diagnostic est aussi sévère dans la publication du « Regard sur l’éducation 2014 » que vient de rendre public l’OCDE.

On le savait déjà avec les résultats de PISA (entre autres enquêtes internationales), notre système éducatif non seulement ne réduit pas les inégalités, mais il les renforce. Le diagnostic est aussi sévère dans la publication du « Regard sur l’éducation 2014 » que vient de rendre public l’OCDE. Car s’il rappelle qu’ « un enfant dont un parent a un diplôme du supérieur a six fois plus de chances d’en obtenir un à son tour qu’un enfant dont aucun parent n’a le bac », il montre également que le recours à la formation continue ne vient en rien rééquilibrer les choses.

Bien au contraire. La formation continue est « un parent pauvre en France». Seuls 36% des 25-64 ans en bénéficient, contre un adulte sur deux au niveau de l’OCDE, et jusqu’à deux sur trois au Danemark, en Finlande et en Suède. Pire, l’accès à la formation varie fortement selon l’âge et le niveau d’études. S’il concerne 56 % des diplômés de l’enseignement supérieur, seulement 17 % des individus dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont pu en bénéficier. Ainsi donc le système d’éducation et de formation français ne semble donner qu’aux « riches » et oublier systématiquement les plus défavorisés, en l’occurrence, les moins qualifiés et les plus âgés, selon l’OCDE qui en déduit que « ceux qui en profitent le plus sont à la fois les plus jeunes et les plus qualifiés, or ce sont justement ceux qui en ont le moins besoin…« .

Mauvais choix, car au-delà du handicap éducatif que cela produit, le manque de formation a certes des conséquences économiques, mais également sociales. L’OCDE souligne ainsi que « l’apprentissage tout au long de la vie peut également contribuer à atteindre des objectifs non économiques, par exemple l’épanouissement personnel et l’amélioration de la santé, de la citoyenneté et de l’inclusion sociale« .

On pourrait ajouter, au comble de l’aberration – et cela l’OCDE ne l’a pas pointé- que faute de dialogue, voire (on peut rêver) de passerelles, entre formation scolaire et formation professionnelle, les deux systèmes ont élaboré chacun leur « socle commun » qui n’est, évidemment pas le même !
On pourrait aussi rappeler que les professionnels de l’Éducation souffrent eux-mêmes d’un très faible investissement en formation continue et que les ESPé dont cela devrait être une des missions n’en ont pas encore pris réellement la mesure, faute de financement… mais pas que … !

La double présence du Ministre de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Ministre en charge de la jeunesse et de l’éducation populaire lors de la Grande conférence sociale est en soi un progrès. Mais la vraie bonne idée sera lorsqu’ils présideront une table ronde sur l’Éducation tout au long de la vie avec leur collègue en charge du travail et de l’emploi et ne seront donc plus dans deux salles séparées.

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On le savait déjà avec les résultats de PISA (entre autres enquêtes internationales), notre système éducatif non seulement ne réduit pas les inégalités, mais il les renforce. Le diagnostic est aussi sévère dans la publication du « Regard sur l’éducation 2014 » que vient de rendre public l’OCDE. Car s’il rappelle qu’ « un enfant dont un parent a un diplôme du supérieur a six fois plus de chances d’en obtenir un à son tour qu’un enfant dont aucun parent n’a le bac », il montre également que le recours à la formation continue ne vient en rien rééquilibrer les choses.

Bien au contraire. La formation continue est « un parent pauvre en France». Seuls 36% des 25-64 ans en bénéficient, contre un adulte sur deux au niveau de l’OCDE, et jusqu’à deux sur trois au Danemark, en Finlande et en Suède. Pire, l’accès à la formation varie fortement selon l’âge et le niveau d’études. S’il concerne 56 % des diplômés de l’enseignement supérieur, seulement 17 % des individus dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont pu en bénéficier. Ainsi donc le système d’éducation et de formation français ne semble donner qu’aux « riches » et oublier systématiquement les plus défavorisés, en l’occurrence, les moins qualifiés et les plus âgés, selon l’OCDE qui en déduit que « ceux qui en profitent le plus sont à la fois les plus jeunes et les plus qualifiés, or ce sont justement ceux qui en ont le moins besoin…« .

Mauvais choix, car au-delà du handicap éducatif que cela produit, le manque de formation a certes des conséquences économiques, mais également sociales. L’OCDE souligne ainsi que « l’apprentissage tout au long de la vie peut également contribuer à atteindre des objectifs non économiques, par exemple l’épanouissement personnel et l’amélioration de la santé, de la citoyenneté et de l’inclusion sociale« .

On pourrait ajouter, au comble de l’aberration – et cela l’OCDE ne l’a pas pointé- que faute de dialogue, voire (on peut rêver) de passerelles, entre formation scolaire et formation professionnelle, les deux systèmes ont élaboré chacun leur « socle commun » qui n’est, évidemment pas le même !
On pourrait aussi rappeler que les professionnels de l’Éducation souffrent eux-mêmes d’un très faible investissement en formation continue et que les ESPé dont cela devrait être une des missions n’en ont pas encore pris réellement la mesure, faute de financement… mais pas que … !

La double présence du Ministre de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Ministre en charge de la jeunesse et de l’éducation populaire lors de la Grande conférence sociale est en soi un progrès. Mais la vraie bonne idée sera lorsqu’ils présideront une table ronde sur l’Éducation tout au long de la vie avec leur collègue en charge du travail et de l’emploi et ne seront donc plus dans deux salles séparées.