Enseignement de l’arabe, islamisme, laïcité, identité : il ne faut pas tout mélanger !

Cette rentrée 2018 semble particulièrement marquée par des polémiques vives qui touchent à la fois l’école et l’ensemble de la société française. Depuis le début de la semaine dernière, la question de l’enseignement de l’arabe suscite des propos outranciers, venant de certains courants politiques ou de critiques souvent très peu au fait du monde éducatif. Comme souvent, désinformations et fausses nouvelles se propagent à grande vitesse, et l’opinion publique doute et s’inquiète pour une partie d’entre elle : l’enseignement de l’arabe devient obligatoire ? L’islamisme se propage ? L’identité française et la laïcité sont en danger ? Rien de tout cela ! Mais puisque tout a tendance à se mélanger, tentons de faire un point profitable à toutes et tous.

Le rapport « La fabrique de l’islamisme »

Cette polémique sur le développement de l’enseignement de l’arabe est partie des conclusions d’un rapport publié le 10 septembre 2018. Sous l’égide de l’Institut Montaigne, son auteur, Hakim El Karoui, aidé par une équipe d’une dizaine de personnes, a rédigé un rapport de 620 pages ayant pour titre « La Fabrique de l’islamisme ». L’ambition de cet important travail est de faire le point sur la question de l’islamisme en Europe et dans le Monde. Les premières parties portent ainsi sur la définition du phénomène, sur l’historique de ces courants intégristes musulmans et sur leurs différences. Une autre partie porte sur l’activisme religieux en ligne, avec une étude très riche en particulier des usages des réseaux sociaux dans cette mouvance intégriste.

Fort logiquement, la question de l’école est abordée et les auteurs de l’étude ont ainsi interrogé plusieurs membres du monde éducatif afin de connaître les caractéristiques de ce phénomène à l’école.

L’ensemble du rapport (que l’on peut aussi lire en version abrégée) donne de très précieuses informations, tirées des meilleures sources et des apports de spécialistes aguerris sur le sujet. En conclusion, il est proposé de renforcer, afin de contrecarrer le développement de l’islamisme chez les plus jeunes, l’enseignement de l’arabe.

Enseigner l’arabe, un danger pour la République ?

C’est tout le contraire et le rapport le montre bien : « Relancer l’apprentissage de la langue arabe est majeur tant les cours d’arabe sont devenus pour les islamistes le meilleur moyen d’attirer des jeunes dans leurs mosquées et écoles ». Ce constat sans appel a permis au Ministre de l’éducation de proposer effectivement un développement de l’enseignement de l’arabe en France. Plusieurs voix se sont exprimées pour condamner cela et déplorer que cette langue soit enseignée, au risque de fragiliser l’identité française. Pour beaucoup des intervenant.e.s, la connaissance réelle de la situation semble absente et il s’agit avant tout de stigmatiser une catégorie de la population. Fausses nouvelles et propos xénophobes s’accompagnent d’une défense contre-productive de la laïcité ou des principes républicains.

En effet, les auteurs du rapport insistent sur le fait qu’« il est essentiel de mobiliser le ministère de l’Éducation nationale : former les cadres et les enseignants à la laïcité qu’ils ne connaissent pas toujours. Leur apprendre à interpréter les manifestations de l’extrémisme religieux aussi. » Tout simplement parce qu’affirmer les valeurs républicaines constitue un mode d’action efficace pour contrer tous les extrémismes religieux.

Notre position

L’Unsa éducation affirme dans sa résolution générale que « L’École et tous les lieux d’Éducation sont des lieux d’apprentissage du « vivre ensemble », où les idées de haine et d’exclusion n’ont aucune place. Les éducateurs et les professionnels doivent se rendre compte que stéréotypes et discriminations peuvent y être véhiculés. » C’est pourquoi les propositions de ce rapport, ainsi que les propos du Ministre de l’éducation nationale nous semblent aller dans le bon sens. De telles mesures sont à même de renforcer notre cohésion nationale et de promouvoir nos valeurs républicaines, en plaçant au cœur de notre culture commune, le principe de laïcité.

Pour lire le rapport « la Fabrique de l’islamisme »

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Le rapport « La fabrique de l’islamisme »

Cette polémique sur le développement de l’enseignement de l’arabe est partie des conclusions d’un rapport publié le 10 septembre 2018. Sous l’égide de l’Institut Montaigne, son auteur, Hakim El Karoui, aidé par une équipe d’une dizaine de personnes, a rédigé un rapport de 620 pages ayant pour titre « La Fabrique de l’islamisme ». L’ambition de cet important travail est de faire le point sur la question de l’islamisme en Europe et dans le Monde. Les premières parties portent ainsi sur la définition du phénomène, sur l’historique de ces courants intégristes musulmans et sur leurs différences. Une autre partie porte sur l’activisme religieux en ligne, avec une étude très riche en particulier des usages des réseaux sociaux dans cette mouvance intégriste.

Fort logiquement, la question de l’école est abordée et les auteurs de l’étude ont ainsi interrogé plusieurs membres du monde éducatif afin de connaître les caractéristiques de ce phénomène à l’école.

L’ensemble du rapport (que l’on peut aussi lire en version abrégée) donne de très précieuses informations, tirées des meilleures sources et des apports de spécialistes aguerris sur le sujet. En conclusion, il est proposé de renforcer, afin de contrecarrer le développement de l’islamisme chez les plus jeunes, l’enseignement de l’arabe.

Enseigner l’arabe, un danger pour la République ?

C’est tout le contraire et le rapport le montre bien : « Relancer l’apprentissage de la langue arabe est majeur tant les cours d’arabe sont devenus pour les islamistes le meilleur moyen d’attirer des jeunes dans leurs mosquées et écoles ». Ce constat sans appel a permis au Ministre de l’éducation de proposer effectivement un développement de l’enseignement de l’arabe en France. Plusieurs voix se sont exprimées pour condamner cela et déplorer que cette langue soit enseignée, au risque de fragiliser l’identité française. Pour beaucoup des intervenant.e.s, la connaissance réelle de la situation semble absente et il s’agit avant tout de stigmatiser une catégorie de la population. Fausses nouvelles et propos xénophobes s’accompagnent d’une défense contre-productive de la laïcité ou des principes républicains.

En effet, les auteurs du rapport insistent sur le fait qu’« il est essentiel de mobiliser le ministère de l’Éducation nationale : former les cadres et les enseignants à la laïcité qu’ils ne connaissent pas toujours. Leur apprendre à interpréter les manifestations de l’extrémisme religieux aussi. » Tout simplement parce qu’affirmer les valeurs républicaines constitue un mode d’action efficace pour contrer tous les extrémismes religieux.

Notre position

L’Unsa éducation affirme dans sa résolution générale que « L’École et tous les lieux d’Éducation sont des lieux d’apprentissage du « vivre ensemble », où les idées de haine et d’exclusion n’ont aucune place. Les éducateurs et les professionnels doivent se rendre compte que stéréotypes et discriminations peuvent y être véhiculés. » C’est pourquoi les propositions de ce rapport, ainsi que les propos du Ministre de l’éducation nationale nous semblent aller dans le bon sens. De telles mesures sont à même de renforcer notre cohésion nationale et de promouvoir nos valeurs républicaines, en plaçant au cœur de notre culture commune, le principe de laïcité.

Pour lire le rapport « la Fabrique de l’islamisme »