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Enquête nationale ENABEE : on s’intéresse enfin au bien-être des enfants !

L’UNSA Éducation considère qu’une étude permettant d’évaluer le bien-être des enfants est utile pour mieux prendre en considération la santé mentale des enfants.  Toutefois, cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix ni n’importe comment ! Recueillir la parole d’enfants sur des sujets délicats et sensibles comme ceux liés à la santé mentale doit s’accompagner de précautions. De plus, les conditions de déploiement d’une enquête nationale impacte les conditions d’exercice dans les écoles. Des raisons suffisantes pour participer activement au Comité de Pilotage de l’enquête Enabee.

Pourquoi parler de santé mentale des enfants ?
 
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) nous rappelle qu’il n’y pas de santé sans santé mentale. Être en bonne santé, c’est par conséquent être en bonne santé physique et mentale : nous avons tous une santé mentale. Elle touche à notre psychisme.
 
La santé mentale contribue donc à notre santé globale. L’OMS précise qu’« une bonne santé mentale permet aux individus de se réaliser, de surmonter les tensions normales de la vie, d’accomplir un travail productif et de contribuer à la vie de leur communauté ». Dans ce sens positif, la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement d’une société. Elle touche tout autant les enfants que les adultes.
 
 
Le descriptif du projet
 
En 2022, va avoir lieu une enquête nationale intitulée ENABEE pour décrire le bien-être des enfants de 3 à 11 ans. Cette étude va porter sur 30 000 élèves de la petite section au CM2. Les deux ministères de la santé et de l’éducation nationale travaillent conjointement sur ce dispositif.
Ce sera une enquête tripartite :
–       Les parents auront un web-questionnaire ou questionnaire téléphonique d’une trentaine de minutes,
–       Les enfants d’élémentaire une vidéo questionnaire d’une trentaine de minute sur tablette,
–       Les enseignants un questionnaire de quelques minutes par élèves.
 
Pour les enfants scolarisés en maternelle, seuls les parents et enseignants seront interrogés.
 
Les enquêtes enfants auront lieu sur le temps scolaire sous la supervision d’un ou plusieurs enquêteurs.
 
Les différents questionnaires incluent des outils psychométriques ainsi qu’un recueil de données complémentaires sur l’environnement de vie de l’enfant, ses activités et sa santé.
 
Les établissements et classes concernées seront tirés au sort pour avoir des données à des fins épidémiologiques. Cette étude ne permettra pas aux enseignants d’utiliser les données recueillies car celles-ci resteront des données anonymes analysées au niveau populationnel.
 
Un pilote va être expérimenté dans les académies Orléans-Tours et Créteil à partir de Janvier 2022.
 
Nos avancées et les évolutions apportées
 
En tant qu’invitée au comité de pilotage (COPIL), l’UNSA Éducation est intervenue pour faire évoluer ce dispositif. Voici quelques-unes de nos avancées :
–       13 questions liées aux problèmes de conduite de l’enfant ont été retirées par le ministère suite à notre intervention. Elles étaient selon nous, de nature à perturber les enfants.  Par exemple : « As-tu déjà volé plusieurs fois, comme Dominique ? » « As-tu déjà mis le feu, comme Dominique ? « Fais-tu parfois exprès de briser des choses ou de faire du vandalisme, comme Dominique ? » (Dominique étant le personnage auquel l’enfant s’identifie dès le début.) Ces questions étaient trop suggestives et incitatives. Suite à notre retour alarmant, le comité d’appui scientifique a décidé de les supprimer du dispositif.
–       Une hotline à destination des enseignants sera ouverte durant l’étude.
–       Une information sera donnée au service médical de l’éducation national si un enfant semble être en danger.
 
L’UNSA Éducation travaille actuellement avec le comité de pilotage (COPIL) pour rappeler qu’une énième enquête doit apporter à l’enseignant.e et au directeur ou directrice d’école une reconnaissance de son temps de travail.  L’urgence est de donner plus de moyens aux organismes de soin et de santé sans attendre, ainsi qu’aux personnels de santé en milieu scolaire. On sait déjà que ces besoins n’étaient pas couverts avant la crise sanitaire et que leur manque est dramatique en ce moment. L’UNSA Éducation continue d’apporter son expertise des métiers de l’éducation aux concepteurs de la mise en œuvre de cette enquête pour la faire évoluer.

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