Emmanuel Vaillant, journaliste

Il nous rapporte de son enquête de « Bonnes nouvelles de l’école ».
Deux ans d’enquête en France, dans des écoles, collèges, lycées : c’est du journalisme d’investigation avec  une intuition de départ, l’école se transforme, se renouvelle, loin du pessimisme ambiant. Beaucoup de rencontres sur tous les territoires dans leur diversités sociales et géographiques et à la fin, ce livre « Bonnes nouvelles de l’école » qui nous montre que loin des politiques et des revirements, des femmes et des hommes professionnels de l’éducation œuvrent au quotidien pour la réussite des enfants et des jeunes.
Vous remerciez à la fin de votre livre plus de 75 personnes rencontrées, parmi elles peu d’adeptes d’une seule pédagogie, finalement qu’est-ce qui réunit tous ces professionnels ?
J’ai choisi de ne pas enquêter dans des lieux estampillés pédagogiquement mais plutôt dans des écoles ordinaires. Tous ces professionnels vus en collège, école, lycée se posent tous la question : qu’est-ce qu’apprendre ? Ils ont tous compris que les élèves n’ingurgitent pas spontanément quantités de savoirs mais qu’il faut aller vers eux, les intéresser, les conduire vers ces savoirs, alors ils mixent des pratiques qui iraient des acquis des sciences cognitives à Freinet. C’est  l’idée du « braconnage » pédagogique : expérimenter des outils à disposition et  partager les réussites, les doutes et les questions en équipe. Si j’ai rencontré quelques enseignants isolés dans leurs pratiques, c’est pour la plupart d’entre eux le collectif qui fait que ça marche mieux, lorsque des temps de travail sont dédiés à l’échange cela facilite et renforce les projets éducatifs.
Vous évoquez peu la hiérarchie du système éducatif, comment peut-on penser le pilotage des structures scolaires pour faciliter les initiatives au service des apprentissages ?
Les Inspecteurs sont absents du livre mais on m’en a parlé bien souvent ! J’en ai rencontré quelques-uns au hasard de mes visites d’établissement et j’ai parlé avec  les personnels de direction. Le rôle du chef est déterminant dans une équipe, certains suggèrent de changer la terminologie pour instaurer une véritable confiance, en réciprocité. « Accompagnement, soutien » seraient préférables à « inspection ». Dans les collèges ou lycées que j’ai visités, parfois le principal ou proviseur laisse faire les enseignants, mais ce qui est davantage porteur c’est lorsqu’il fait en sorte que les enseignants s’autorisent à échanger, expérimenter. Une proviseure de lycée m’a parlé de « management coopératif ». Faire confiance  en posant les conditions de réunion. Un pilotage réussi se conçoit  davantage avec un chef qui anime plutôt  qu’avec un chef qui dirige.
On peut faire un lien entre les bonnes nouvelles que vous nous donnez de l’école et le Baromètre Unsa Education. En 2017, 77% des enseignants se disent heureux d’exercer leur métier mais seuls 36% le conseillerait à un jeune. Avez-vous rencontré des enseignants heureux, passionnés, militants ?
J’ai rencontré des personnes engagées, extrêmement professionnelles. Je ne dirais pas des éducateurs charismatiques qui veulent sauver les élèves mais des professionnels qui tirent leur force de leur métier, qui ont des pratiques de plus en plus maîtrisées, analysées. J’ai observé des savoir-faire, des techniques éducatives, des échanges.  Voilà pourquoi, il apparait que la formation initiale et continue est déterminante. Mettre l’accent sur la formation de ces professionnels et l’accompagnement de leur carrière est essentiel pour l’amélioration du système éducatif.

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Il nous rapporte de son enquête de « Bonnes nouvelles de l’école ».
Deux ans d’enquête en France, dans des écoles, collèges, lycées : c’est du journalisme d’investigation avec  une intuition de départ, l’école se transforme, se renouvelle, loin du pessimisme ambiant. Beaucoup de rencontres sur tous les territoires dans leur diversités sociales et géographiques et à la fin, ce livre « Bonnes nouvelles de l’école » qui nous montre que loin des politiques et des revirements, des femmes et des hommes professionnels de l’éducation œuvrent au quotidien pour la réussite des enfants et des jeunes.
Vous remerciez à la fin de votre livre plus de 75 personnes rencontrées, parmi elles peu d’adeptes d’une seule pédagogie, finalement qu’est-ce qui réunit tous ces professionnels ?
J’ai choisi de ne pas enquêter dans des lieux estampillés pédagogiquement mais plutôt dans des écoles ordinaires. Tous ces professionnels vus en collège, école, lycée se posent tous la question : qu’est-ce qu’apprendre ? Ils ont tous compris que les élèves n’ingurgitent pas spontanément quantités de savoirs mais qu’il faut aller vers eux, les intéresser, les conduire vers ces savoirs, alors ils mixent des pratiques qui iraient des acquis des sciences cognitives à Freinet. C’est  l’idée du « braconnage » pédagogique : expérimenter des outils à disposition et  partager les réussites, les doutes et les questions en équipe. Si j’ai rencontré quelques enseignants isolés dans leurs pratiques, c’est pour la plupart d’entre eux le collectif qui fait que ça marche mieux, lorsque des temps de travail sont dédiés à l’échange cela facilite et renforce les projets éducatifs.
Vous évoquez peu la hiérarchie du système éducatif, comment peut-on penser le pilotage des structures scolaires pour faciliter les initiatives au service des apprentissages ?
Les Inspecteurs sont absents du livre mais on m’en a parlé bien souvent ! J’en ai rencontré quelques-uns au hasard de mes visites d’établissement et j’ai parlé avec  les personnels de direction. Le rôle du chef est déterminant dans une équipe, certains suggèrent de changer la terminologie pour instaurer une véritable confiance, en réciprocité. « Accompagnement, soutien » seraient préférables à « inspection ». Dans les collèges ou lycées que j’ai visités, parfois le principal ou proviseur laisse faire les enseignants, mais ce qui est davantage porteur c’est lorsqu’il fait en sorte que les enseignants s’autorisent à échanger, expérimenter. Une proviseure de lycée m’a parlé de « management coopératif ». Faire confiance  en posant les conditions de réunion. Un pilotage réussi se conçoit  davantage avec un chef qui anime plutôt  qu’avec un chef qui dirige.
On peut faire un lien entre les bonnes nouvelles que vous nous donnez de l’école et le Baromètre Unsa Education. En 2017, 77% des enseignants se disent heureux d’exercer leur métier mais seuls 36% le conseillerait à un jeune. Avez-vous rencontré des enseignants heureux, passionnés, militants ?
J’ai rencontré des personnes engagées, extrêmement professionnelles. Je ne dirais pas des éducateurs charismatiques qui veulent sauver les élèves mais des professionnels qui tirent leur force de leur métier, qui ont des pratiques de plus en plus maîtrisées, analysées. J’ai observé des savoir-faire, des techniques éducatives, des échanges.  Voilà pourquoi, il apparait que la formation initiale et continue est déterminante. Mettre l’accent sur la formation de ces professionnels et l’accompagnement de leur carrière est essentiel pour l’amélioration du système éducatif.