Éduquer à (et dans) la paix

On a beau se rassurer (ou se consoler) parce que notre époque est moins meurtrière que bien d’autres dans l’histoire, notre monde n’en est pour autant ni paisible, ni pacifié. La violence sous toutes ses formes est encore très (trop) présente au quotidien.

On a beau se rassurer (ou se consoler) parce que notre époque est moins meurtrière que bien d’autres dans l’histoire, notre monde n’en est pour autant ni paisible, ni pacifié. La violence sous toutes ses formes est encore très (trop) présente au quotidien.

Les lieux d’Éducation n’y échappent pas. Or, pour remplir pleinement leur mission éducative d’émancipation de chacune et chacun et de construction de la société de demain plus humaniste, ils ont un besoin indispensable de paix.


Paix et sécurité qui les protègent des violences extérieures.

Paix et respect qui instaurent une démarche non-violente dans les pratiques éducatives.

Les dangers qui peuvent menacer les lieux d’Éducation –et particulièrement l’École- ont nécessité de mettre en place, à cette rentrée, des mesures de sécurité. Elles sont indispensables pour protéger les élèves et les personnels.
Elles ne peuvent faire oublier que c’est également en interne que la violence doit être supprimée.

On sait l’importance d’un « climat scolaire » apaisé pour permettre au mieux les apprentissages et la construction des enfants et des jeunes confiés à l’École.

L’agressivité n’est pas que physique, elle peut aussi être psychologique et symbolique.

Toute discrimination est une agression.

Eduquer à la tolérance face aux différences, apprendre à mieux vivre ensemble, lutter contre toutes les formes d’exclusion, sont autant de démarches éducatives qui doivent à la fois être vécues en permanence au sein des lieux d’Éducation pour agir sur les comportements quotidiens humains et citoyens.

L’exemplarité impose aussi que l’Éducation ne repose pas elle-même sur des comportements agressifs.

Or, les échecs permanents, les inégalités entre les élèves, les orientations par défaut, les enfermements dans le « rôle du mauvais élève »… sont autant d’attitudes négatives porteuses d’une violence souvent invisible et pourtant insupportable et destructrice.

Comment espérer une humanité réconciliée et fraternelle, si dès l’enfance, la compétition et la concurrence sont instaurées comme principes éducatifs ? Comment envisager une société inclusive, si le tri et la sélection scolaires président aux destinées de chacune et chacun dès son plus jeune âge ? Comment construire un monde ouvert et coopératif, si la réussite individuelle et l’entre soi sont valorisés par l’Éducation ?

L’ensemble des acteurs éducatifs doivent être attentifs aux messages qui sont ainsi implicitement transmis. C’est à la fois une responsabilité individuelle et collective. Il s’agit de penser son comportement professionnel et de transformer le système. C’est en agissant sur les pratiques éducatives que les mentalités évolueront et que le monde changera : tel est notre pari éducatif.

En cette fin d’un été particulièrement meurtrier, alors que la communauté internationale consacre cette journée à la paix, il est plus qu’indispensable de rappeler l’immense responsabilité des éducateurs à la construction d’une société non-violente, pacifiée et pacifique, moins par des grandes révolutions que par une attention à toute et tous de chaque instant.

Éduquer aujourd’hui à (et dans) la paix est la condition pour vivre demain dans un monde en paix.

 

Denis ADAM, le 21 septembre 2016

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On a beau se rassurer (ou se consoler) parce que notre époque est moins meurtrière que bien d’autres dans l’histoire, notre monde n’en est pour autant ni paisible, ni pacifié. La violence sous toutes ses formes est encore très (trop) présente au quotidien.

Les lieux d’Éducation n’y échappent pas. Or, pour remplir pleinement leur mission éducative d’émancipation de chacune et chacun et de construction de la société de demain plus humaniste, ils ont un besoin indispensable de paix.


Paix et sécurité qui les protègent des violences extérieures.

Paix et respect qui instaurent une démarche non-violente dans les pratiques éducatives.

Les dangers qui peuvent menacer les lieux d’Éducation –et particulièrement l’École- ont nécessité de mettre en place, à cette rentrée, des mesures de sécurité. Elles sont indispensables pour protéger les élèves et les personnels.
Elles ne peuvent faire oublier que c’est également en interne que la violence doit être supprimée.

On sait l’importance d’un « climat scolaire » apaisé pour permettre au mieux les apprentissages et la construction des enfants et des jeunes confiés à l’École.

L’agressivité n’est pas que physique, elle peut aussi être psychologique et symbolique.

Toute discrimination est une agression.

Eduquer à la tolérance face aux différences, apprendre à mieux vivre ensemble, lutter contre toutes les formes d’exclusion, sont autant de démarches éducatives qui doivent à la fois être vécues en permanence au sein des lieux d’Éducation pour agir sur les comportements quotidiens humains et citoyens.

L’exemplarité impose aussi que l’Éducation ne repose pas elle-même sur des comportements agressifs.

Or, les échecs permanents, les inégalités entre les élèves, les orientations par défaut, les enfermements dans le « rôle du mauvais élève »… sont autant d’attitudes négatives porteuses d’une violence souvent invisible et pourtant insupportable et destructrice.

Comment espérer une humanité réconciliée et fraternelle, si dès l’enfance, la compétition et la concurrence sont instaurées comme principes éducatifs ? Comment envisager une société inclusive, si le tri et la sélection scolaires président aux destinées de chacune et chacun dès son plus jeune âge ? Comment construire un monde ouvert et coopératif, si la réussite individuelle et l’entre soi sont valorisés par l’Éducation ?

L’ensemble des acteurs éducatifs doivent être attentifs aux messages qui sont ainsi implicitement transmis. C’est à la fois une responsabilité individuelle et collective. Il s’agit de penser son comportement professionnel et de transformer le système. C’est en agissant sur les pratiques éducatives que les mentalités évolueront et que le monde changera : tel est notre pari éducatif.

En cette fin d’un été particulièrement meurtrier, alors que la communauté internationale consacre cette journée à la paix, il est plus qu’indispensable de rappeler l’immense responsabilité des éducateurs à la construction d’une société non-violente, pacifiée et pacifique, moins par des grandes révolutions que par une attention à toute et tous de chaque instant.

Éduquer aujourd’hui à (et dans) la paix est la condition pour vivre demain dans un monde en paix.

 

Denis ADAM, le 21 septembre 2016