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Double peine pour les recalés du supérieur, selon le Céreq

Dans sa récente lettre Bref n°399, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), indique que les jeunes qui se voient refuser une entrée dans l’enseignement supérieur éprouvent plus que les autres de grandes difficultés à entrer positivement dans un projet professionnel ou un emploi. Une orientation spécifiquement adaptée à ce public pourrait éviter à ces « recalés » de pâtir d’une sélection formelle qui agit sur eux comme une double peine.

Pour le Céreq, les inégalités d’accès à une vie post-bac positive, qu’il s’agisse d’emploi ou d’études supérieures, sont particulièrement criantes du côté des bacheliers qui ont été « recalés » par le système de sélection qui prévaut à l’entrée des études supérieures. Et de montrer, preuves statistiques à l’appui sur la cohorte de bacheliers de 2013, que les bacheliers ayant fait volontairement le choix d’une entrée rapide dans la vie active s’en sortent mieux que ces 20.000 « recalés », tout comme un troisième groupe de bacheliers qui ont quitté l’enseignement supérieur sans diplôme après y être entré.

Un quart des « recalés » sans solution

Ainsi, trois ans après l’échec de leur admission dans le supérieur, un quart de ces « recalés » ne se trouveraient ni en emploi ni en formation. Seuls près d’un tiers d’entre eux auraient connu un accès rapide au marché du travail et ils seraient bien plus nombreux que les bacheliers des deux autres catégories à avoir traverser trois années de grande difficulté à se situer professionnellement alors que pour autant, beaucoup d’entre eux n’abandonnent pas au fond d’eux l’idée de poursuivre une formation ou des études supérieures.

Pour expliquer ce phénomène, le Céreq tente de donner plusieurs interprétations. Il évoque d’abord pour ces bacheliers, qui sont à 62 % issus de la voie professionnelle et à 21 % issus de la voie technologique, « des fragilités individuelles » et une moindre aptitude scolaire qui pénalisent ces jeunes tant dans leur approche de la recherche d’emploi que dans le jugement que font peser sur eux les recruteurs.

Nécessaire travail d’orientation

« Par ailleurs, être recalé pourrait être la conséquence d’un déficit de confiance en soi, de persévérance ou de motivation, mais aussi de socialisation à l’enseignement supérieur ou de maîtrise des rouages institutionnels », souligne le Céreq. Et d’émettre la nécessité d’un travail d’orientation dans le secondaire plus spécifique aux élèves de l’enseignement professionnel.

Autre explication du Céreq, « les jeunes entrés sur le marché du travail à rebours de leur intention première y sont probablement moins préparés que ceux qui avaient prévu et choisi d’entrer dans la vie active. L’impréparation pourrait faire écho au projet éducatif contrarié par l’institution scolaire, associé à l’absence d’un projet professionnel immédiat suffisament étayé. Ces derniers sont par ailleurs intimement liés au capital social et culturel nécessaire pour les construire. » Le Céreq rebondit de nouveau sur la question de l’orientation, estimant qu’il y a une inéquité d’information entre les futurs bacheliers et que les « recalés » du supérieur devraient être formés à « construire leur propre « cartographie » des horizons professionnels possibles ».

Enfin, l’étude indique que si ces « recalés » n’abandonnent pas complètement l’idée de poursuivre des études, dans les cas les moins favorables, c’est-à-dire les jeunes issus d’un milieu social peu aisé, ce retour aux études est très improbable. Il y aurait même là une situation de déterminisme psychosocial du fait que ces jeunes ont développé l’idée de se conformer à ce qu’ils vivent comme une sanction de l’institution de ne pas les accepter et de considérer qu’ils ne sont « pas faits » pour les études. 

L’UNSA Education ne peut que se féliciter de cette étude scientifiquement probante qui met en exergue la profonde inéquité de notre institution républicaine à l’égard des bacheliers les plus démunis face à l’accès aux études supérieures. Elle met aussi en lumière la profonde nécessité de réaliser un effort conséquent en matière d’orientation des élèves de la voie professionnelle afin de gommer les déterminismes sociaux et permettre à tout élève de se construire un avenir professionnel fondé sur la réussite et non sur l’échec.

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Dans sa récente lettre Bref n°399, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), indique que les jeunes qui se voient refuser une entrée dans l’enseignement supérieur éprouvent plus que les autres de grandes difficultés à entrer positivement dans un projet professionnel ou un emploi. Une orientation spécifiquement adaptée à ce public pourrait éviter à ces « recalés » de pâtir d’une sélection formelle qui agit sur eux comme une double peine.

Pour le Céreq, les inégalités d’accès à une vie post-bac positive, qu’il s’agisse d’emploi ou d’études supérieures, sont particulièrement criantes du côté des bacheliers qui ont été « recalés » par le système de sélection qui prévaut à l’entrée des études supérieures. Et de montrer, preuves statistiques à l’appui sur la cohorte de bacheliers de 2013, que les bacheliers ayant fait volontairement le choix d’une entrée rapide dans la vie active s’en sortent mieux que ces 20.000 « recalés », tout comme un troisième groupe de bacheliers qui ont quitté l’enseignement supérieur sans diplôme après y être entré.

Un quart des « recalés » sans solution

Ainsi, trois ans après l’échec de leur admission dans le supérieur, un quart de ces « recalés » ne se trouveraient ni en emploi ni en formation. Seuls près d’un tiers d’entre eux auraient connu un accès rapide au marché du travail et ils seraient bien plus nombreux que les bacheliers des deux autres catégories à avoir traverser trois années de grande difficulté à se situer professionnellement alors que pour autant, beaucoup d’entre eux n’abandonnent pas au fond d’eux l’idée de poursuivre une formation ou des études supérieures.

Pour expliquer ce phénomène, le Céreq tente de donner plusieurs interprétations. Il évoque d’abord pour ces bacheliers, qui sont à 62 % issus de la voie professionnelle et à 21 % issus de la voie technologique, « des fragilités individuelles » et une moindre aptitude scolaire qui pénalisent ces jeunes tant dans leur approche de la recherche d’emploi que dans le jugement que font peser sur eux les recruteurs.

Nécessaire travail d’orientation

« Par ailleurs, être recalé pourrait être la conséquence d’un déficit de confiance en soi, de persévérance ou de motivation, mais aussi de socialisation à l’enseignement supérieur ou de maîtrise des rouages institutionnels », souligne le Céreq. Et d’émettre la nécessité d’un travail d’orientation dans le secondaire plus spécifique aux élèves de l’enseignement professionnel.

Autre explication du Céreq, « les jeunes entrés sur le marché du travail à rebours de leur intention première y sont probablement moins préparés que ceux qui avaient prévu et choisi d’entrer dans la vie active. L’impréparation pourrait faire écho au projet éducatif contrarié par l’institution scolaire, associé à l’absence d’un projet professionnel immédiat suffisament étayé. Ces derniers sont par ailleurs intimement liés au capital social et culturel nécessaire pour les construire. » Le Céreq rebondit de nouveau sur la question de l’orientation, estimant qu’il y a une inéquité d’information entre les futurs bacheliers et que les « recalés » du supérieur devraient être formés à « construire leur propre « cartographie » des horizons professionnels possibles ».

Enfin, l’étude indique que si ces « recalés » n’abandonnent pas complètement l’idée de poursuivre des études, dans les cas les moins favorables, c’est-à-dire les jeunes issus d’un milieu social peu aisé, ce retour aux études est très improbable. Il y aurait même là une situation de déterminisme psychosocial du fait que ces jeunes ont développé l’idée de se conformer à ce qu’ils vivent comme une sanction de l’institution de ne pas les accepter et de considérer qu’ils ne sont « pas faits » pour les études. 

L’UNSA Education ne peut que se féliciter de cette étude scientifiquement probante qui met en exergue la profonde inéquité de notre institution républicaine à l’égard des bacheliers les plus démunis face à l’accès aux études supérieures. Elle met aussi en lumière la profonde nécessité de réaliser un effort conséquent en matière d’orientation des élèves de la voie professionnelle afin de gommer les déterminismes sociaux et permettre à tout élève de se construire un avenir professionnel fondé sur la réussite et non sur l’échec.