Pendant cette crise on parle beaucoup de distanciel, pour la classe, le télétravail, les contacts sociaux et de distance sociale comme étant un geste barrière… en fait on n’emploie pas les bons mots.
On peut être présent pour quelqu’un à distance ; absent physiquement parlant et pourtant proche ; en proximité sociale bien qu’à distance physique. Le temps du confinement a rendu visible autrement ce qui bien souvent préexistait.
Un élève qui a disparu des radars pendant la continuité pédagogique était-il vraiment présent en classe quand il y était physiquement ?
Les séances de classe virtuelle en visio ont pu pour certains, élèves comme professeurs, être vécues comme des moments d’intrusion dans leur intimité, avec “trop” de proximité, les échanges de messages écrits autour des travaux scolaires ont pu aussi prendre un tour très personnel.
Les lieux se sont également retrouvés brouillés, élèves et professeurs ont navigué en fonction des surcharges et des bugs tantôt sur les outils institutionnels, les logiciels de l’EdTech voire carrément sur une application conçue pour les communautés de gamers transformée pour l’occasion en espace scolaire, avec ses classes, ses groupes, les différentes disciplines et le coin récréation.
Initiative originale, pendant le confinement, une association a été présente dans le jeu Fortnite sous la forme d’un “ange bleu” afin de recueillir la parole des enfants maltraités pour leur venir en aide. C’est aussi la démarche des “Promeneurs du Net” qui réunit des animateurs, des éducateurs et des travailleurs sociaux qui sont en relation avec les jeunes sur Internet en fréquentant les mêmes espaces numériques qu’eux…
Être présent, absent, proche, loin ou carrément perdu… il a surtout fallu trouver des espaces et des temps de rencontres, d’échanges, où l’on s’écrit, se parle, se voit, en pair à pair, en duo adulte/jeune, en petit groupe, en groupe classe ou même en groupe élargi.
Au fond, tout est une question de liens, lien éducatif, lien pédagogique… les tisser, les maintenir, les renouer. Pour travailler ensemble il faut d’abord être reliés, être en relation, en confiance… Être présent physiquement, même si cela peut faciliter les choses, n’est en réalité pas indispensable !
Stéphanie de Vanssay, le mercredi 24 juin 2020
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