[Des mots d’Educ] Formations aux métiers d’arts et au design : BTS et DMA, c’est fini.

Depuis la rentrée 2019, le diplôme national des métiers d’arts et du design (DNMADE) que l’on prépare en 3 ans après un bac, a remplacé les anciens diplômes de niveau bac + 2 (BTS et DMA1). Il confère aux lauréats le grade de licence et facilite ainsi la poursuite d’étude vers le master et le doctorat. Comme les anciens diplômes, les formations au DNMADE proposent aux étudiants une multitude de spécialités et des parcours très variés dans lesquels il est parfois difficile de s’y retrouver.
Le passage au DNMADE n’a pas diminué le taux de pression sur ces formations très attractives, notamment les écoles parisiennes aux réputations bien établies (école Boulle, Les Gobelins, école nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art…). Parcoursup a, par exemple, enregistré 8 000 candidatures l’année dernière pour 120 places à l’école Boulle.
Les BTS et DMA existant (bac + 2) jusqu’en 2019 constituaient un débouché naturel pour les bacheliers technologiques de la série STD2A (science et technologie du design et des arts appliqués) qui y étaient nombreux sinon majoritaires. A noter que la série STD2A est elle-même déjà sélective à l’entrée en seconde.
Le passage au grade de licence a eu un effet peut-être inattendu : les bacheliers généraux y postulent de plus en plus nombreux et leur proportion dans les formations a fortement augmenté. Ainsi, L’école Boulle accueille cette année désormais 80 % de bacheliers généraux contre 65 % auparavant2.
Si les bacheliers généraux ont des compétences leur permettant de pousser plus loin certains enseignements théoriques, ils n’ont évidemment pas ou peu d’expériences dans les métiers d’arts et leur choix de spécialités et de parcours est difficile.  Un gros effort de prospection en amont est donc indispensable afin de ne pas se tromper dans ses vœux sur Parcoursup.
Cette réforme des études en arts appliqués montre, s’il en était besoin, que la distinction entre voie générale et technologique est souvent artificielle. Cela a été dit lors des consultations précédant la réforme du lycée actuellement mise en place. Malheureusement, le choix a été fait d’adapter a minima la voie technologique à une réforme pensée pour la voie générale. Il faudra nécessairement ré-interroger la place de la voie technologique, spécificité française, dans le système scolaire français.

1DMA : Diplome des Métiers d’Arts

2 Source : https://www.lemonde.fr/campus/article/2020/02/10/avec-leur-nouveau-diplome-les-ecoles-d-arts-appliques-voient-leur-public-se-transformer_6029028_4401467.html

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Depuis la rentrée 2019, le diplôme national des métiers d’arts et du design (DNMADE) que l’on prépare en 3 ans après un bac, a remplacé les anciens diplômes de niveau bac + 2 (BTS et DMA1). Il confère aux lauréats le grade de licence et facilite ainsi la poursuite d’étude vers le master et le doctorat. Comme les anciens diplômes, les formations au DNMADE proposent aux étudiants une multitude de spécialités et des parcours très variés dans lesquels il est parfois difficile de s’y retrouver.
Le passage au DNMADE n’a pas diminué le taux de pression sur ces formations très attractives, notamment les écoles parisiennes aux réputations bien établies (école Boulle, Les Gobelins, école nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art…). Parcoursup a, par exemple, enregistré 8 000 candidatures l’année dernière pour 120 places à l’école Boulle.
Les BTS et DMA existant (bac + 2) jusqu’en 2019 constituaient un débouché naturel pour les bacheliers technologiques de la série STD2A (science et technologie du design et des arts appliqués) qui y étaient nombreux sinon majoritaires. A noter que la série STD2A est elle-même déjà sélective à l’entrée en seconde.
Le passage au grade de licence a eu un effet peut-être inattendu : les bacheliers généraux y postulent de plus en plus nombreux et leur proportion dans les formations a fortement augmenté. Ainsi, L’école Boulle accueille cette année désormais 80 % de bacheliers généraux contre 65 % auparavant2.
Si les bacheliers généraux ont des compétences leur permettant de pousser plus loin certains enseignements théoriques, ils n’ont évidemment pas ou peu d’expériences dans les métiers d’arts et leur choix de spécialités et de parcours est difficile.  Un gros effort de prospection en amont est donc indispensable afin de ne pas se tromper dans ses vœux sur Parcoursup.
Cette réforme des études en arts appliqués montre, s’il en était besoin, que la distinction entre voie générale et technologique est souvent artificielle. Cela a été dit lors des consultations précédant la réforme du lycée actuellement mise en place. Malheureusement, le choix a été fait d’adapter a minima la voie technologique à une réforme pensée pour la voie générale. Il faudra nécessairement ré-interroger la place de la voie technologique, spécificité française, dans le système scolaire français.

1DMA : Diplome des Métiers d’Arts

2 Source : https://www.lemonde.fr/campus/article/2020/02/10/avec-leur-nouveau-diplome-les-ecoles-d-arts-appliques-voient-leur-public-se-transformer_6029028_4401467.html