[Des mots d’Educ] Baccalauréat ou rite de passage ?

Vénérable institution du système scolaire français et premier grade universitaire, le baccalauréat a subi en 2020, pour des raisons sanitaires, une véritable révolution. Cette année, les jeunes français scolarisés en terminale n’auront pas eu l’occasion de composer sur les mêmes sujets, les mêmes jours, aux mêmes heures, qu’ils soient au lycée à Paris, en banlieue,  en province ou dans les DROM. Pire, le résultat de l’examen dépendant uniquement du contrôle continu, il était théoriquement connu bien avant la publication officielle de la liste des admis, le 7 juillet. Le rite de passage de l’état de lycéen à celui d’étudiant correspondant sensiblement au passage de l’adolescence à l’âge adulte a été singulièrement simplifié. Rassurons-nous, une fois les résultats officialisés, l’obtention du fameux sésame pour l’enseignement supérieur sera vraisemblablement fêtée comme la tradition le veut.
Cette définition du baccalauréat comme rite de passage, apparue dans l’espace médiatique ces dernières années, semble bien installée dans l’opinion publique.
À tel point, que les représentants des élèves au conseil national de la vie lycéenne ont proposé au ministre qui a repris l’idée d’organiser à partir de 2021 une cérémonie de remise de diplôme dans chaque lycée pour consolider sans doute cette idée de « rite de passage ». 
Rappelons qu’en France, seulement 80 % d’une classe d’âge atteint le niveau bac. Cela fait tout de même un jeune français sur cinq qui n’aurait pas le droit à célébrer cérémonieusement son passage dans l’âge adulte. À l’UNSA Éducation, on ne les oubliera pas. Et qu’on ne vienne pas nous dire que s’ils avaient travaillé, ils auraient eu leur bac ! En France, le mérite des uns ou des autres n’a que peu de chose à voir avec la réussite scolaire. Ne serait-ce que pour ces 20 % de futurs citoyens, il serait bien qu’on ne confonde plus un examen de fin de cycle d’enseignement secondaire avec un rituel d’entrée dans le monde adulte.

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Vénérable institution du système scolaire français et premier grade universitaire, le baccalauréat a subi en 2020, pour des raisons sanitaires, une véritable révolution. Cette année, les jeunes français scolarisés en terminale n’auront pas eu l’occasion de composer sur les mêmes sujets, les mêmes jours, aux mêmes heures, qu’ils soient au lycée à Paris, en banlieue,  en province ou dans les DROM. Pire, le résultat de l’examen dépendant uniquement du contrôle continu, il était théoriquement connu bien avant la publication officielle de la liste des admis, le 7 juillet. Le rite de passage de l’état de lycéen à celui d’étudiant correspondant sensiblement au passage de l’adolescence à l’âge adulte a été singulièrement simplifié. Rassurons-nous, une fois les résultats officialisés, l’obtention du fameux sésame pour l’enseignement supérieur sera vraisemblablement fêtée comme la tradition le veut.
Cette définition du baccalauréat comme rite de passage, apparue dans l’espace médiatique ces dernières années, semble bien installée dans l’opinion publique.
À tel point, que les représentants des élèves au conseil national de la vie lycéenne ont proposé au ministre qui a repris l’idée d’organiser à partir de 2021 une cérémonie de remise de diplôme dans chaque lycée pour consolider sans doute cette idée de « rite de passage ». 
Rappelons qu’en France, seulement 80 % d’une classe d’âge atteint le niveau bac. Cela fait tout de même un jeune français sur cinq qui n’aurait pas le droit à célébrer cérémonieusement son passage dans l’âge adulte. À l’UNSA Éducation, on ne les oubliera pas. Et qu’on ne vienne pas nous dire que s’ils avaient travaillé, ils auraient eu leur bac ! En France, le mérite des uns ou des autres n’a que peu de chose à voir avec la réussite scolaire. Ne serait-ce que pour ces 20 % de futurs citoyens, il serait bien qu’on ne confonde plus un examen de fin de cycle d’enseignement secondaire avec un rituel d’entrée dans le monde adulte.