Cyber-violence et nouvelles technologies: pas d’amalgame !

La DEPP, Direction de l’Evaluation, de la prospective et de la performance révèle dans une note d’information parue récemment que « Un collégien sur cinq est concerné par la cyber-violence », des chiffres en hausse par rapport à la précédente étude de 2011.
 

L’enquête
La cyber-violence fait partie des micro agressions qui, lorsqu’elles sont répétées, constituent le harcèlement à l’école.
« En 2013, 18 % des collégiens déclarent avoir été insultés, humiliés ou victimes d’actions dévalorisantes (surnoms, photos ou films « méchants ») par Internet ou par téléphone portable ; 5 % des élèves déclarent même des violences faites via les nouvelles technologies, pouvant s’apparenter à du « cyber-harcèlement ». Ce phénomène touche beaucoup plus souvent les élèves en situation de harcèlement quel que soit le type de violence (55 %). Les filles en sont plus souvent les victimes, et il concerne davantage les élèves de troisième ».

L’enquête nous apprend également que, comme pour les autres types de violences, les collégiens ne sont pas nombreux à en parler à quelqu’un, que les membres du collège sont les moins informés de ces violences (16 %) alors que les amis (33 %) et les parents (29 %) sont les personnes le plus souvent informées. L’opinion des collégiens sur le climat scolaire reste très positive. Ainsi, 93 % déclarent se sentir bien dans leur collège. Cependant, la cyber-violence semble exercer une influence négative sur le climat scolaire ressenti par ceux qui en sont victimes : ils ne sont que 84 % à avoir la même perception de la vie au collège

Attention aux amalgames
De tous temps, les surnoms, (forcément créés à partir d’un point faible, physique ou moral de celui à qui il est donné) les insultes, voire les coups ont régi les relations entre jeunes et entre bandes de jeunes. Tout se passait plus ou moins dans la sphère publique, au vu et au su de tous au moment même où ces forfaits se produisaient.
Les nouvelles technologies ont apporté une autre forme de harcèlement dans la mesure où les insultes touchent un individu dans sa sphère privée, dans ce qu’il croit être l’intimité de ses échanges. Avec de plus, le risque et la violence supplémentaires de voir ces humiliations démultipliées « en un clic » à toute une liste de personnes plus ou moins identifiables.
De là à faire le procès définitif des nouvelles technologies, il n’y a qu’un pas qu’il ne faudrait surtout pas franchir…
Michel Serre, dans Petite Poucette fait une analyse passionnante du phénomène : « Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux révolutions : le passage de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à l’imprimé. Comme chacune des précédentes, la troisième, tout aussi décisive, s’accompagne de mutations politiques, sociales et cognitives ».
Il dit également : « Petite Poucette, il faut lui accorder beaucoup de bienveillance, car elle entre dans l’ère de l’individu seul au monde ».

A nous, membres de la communauté éducative, à quelque niveau que ce soit, d’être vigilants, d’accompagner, d’informer et d’établir le dialogue. Pour cela, nous devons bien entendu nous aussi être formés, informés, prêts à dialoguer que ce soit avec les élèves ou les parents.

Voir l’intégralité de l’enquête de la DEPP ici

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La DEPP, Direction de l’Evaluation, de la prospective et de la performance révèle dans une note d’information parue récemment que « Un collégien sur cinq est concerné par la cyber-violence », des chiffres en hausse par rapport à la précédente étude de 2011.
 

L’enquête
La cyber-violence fait partie des micro agressions qui, lorsqu’elles sont répétées, constituent le harcèlement à l’école.
« En 2013, 18 % des collégiens déclarent avoir été insultés, humiliés ou victimes d’actions dévalorisantes (surnoms, photos ou films « méchants ») par Internet ou par téléphone portable ; 5 % des élèves déclarent même des violences faites via les nouvelles technologies, pouvant s’apparenter à du « cyber-harcèlement ». Ce phénomène touche beaucoup plus souvent les élèves en situation de harcèlement quel que soit le type de violence (55 %). Les filles en sont plus souvent les victimes, et il concerne davantage les élèves de troisième ».

L’enquête nous apprend également que, comme pour les autres types de violences, les collégiens ne sont pas nombreux à en parler à quelqu’un, que les membres du collège sont les moins informés de ces violences (16 %) alors que les amis (33 %) et les parents (29 %) sont les personnes le plus souvent informées. L’opinion des collégiens sur le climat scolaire reste très positive. Ainsi, 93 % déclarent se sentir bien dans leur collège. Cependant, la cyber-violence semble exercer une influence négative sur le climat scolaire ressenti par ceux qui en sont victimes : ils ne sont que 84 % à avoir la même perception de la vie au collège

Attention aux amalgames
De tous temps, les surnoms, (forcément créés à partir d’un point faible, physique ou moral de celui à qui il est donné) les insultes, voire les coups ont régi les relations entre jeunes et entre bandes de jeunes. Tout se passait plus ou moins dans la sphère publique, au vu et au su de tous au moment même où ces forfaits se produisaient.
Les nouvelles technologies ont apporté une autre forme de harcèlement dans la mesure où les insultes touchent un individu dans sa sphère privée, dans ce qu’il croit être l’intimité de ses échanges. Avec de plus, le risque et la violence supplémentaires de voir ces humiliations démultipliées « en un clic » à toute une liste de personnes plus ou moins identifiables.
De là à faire le procès définitif des nouvelles technologies, il n’y a qu’un pas qu’il ne faudrait surtout pas franchir…
Michel Serre, dans Petite Poucette fait une analyse passionnante du phénomène : « Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux révolutions : le passage de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à l’imprimé. Comme chacune des précédentes, la troisième, tout aussi décisive, s’accompagne de mutations politiques, sociales et cognitives ».
Il dit également : « Petite Poucette, il faut lui accorder beaucoup de bienveillance, car elle entre dans l’ère de l’individu seul au monde ».

A nous, membres de la communauté éducative, à quelque niveau que ce soit, d’être vigilants, d’accompagner, d’informer et d’établir le dialogue. Pour cela, nous devons bien entendu nous aussi être formés, informés, prêts à dialoguer que ce soit avec les élèves ou les parents.

Voir l’intégralité de l’enquête de la DEPP ici