Criminalisation de l’éducation sexuelle en Pologne : le Parlement européen réagit

Quelques jours après leur victoire aux élections législatives, les ultra-conservateurs du parti PiS (Droit et Justice) ont approuvé en première lecture une loi visant à pénaliser l’éducation à la sexualité. Au pouvoir depuis 2015, ils souhaitent instaurer dans leur pays un régime basé sur des valeurs réactionnaires qui limiterait la liberté d’expression et les droits individuels. Le Parlement européen vient de réagir le 14 novembre en demandant un rejet de cette loi.

Pourquoi une telle loi ?

Ce texte de loi trouve son origine dans une action de lobbying faite par une association fondamentaliste catholique qui voit dans l’éducation à la sexualité un moyen de dépraver les enfants, de leur apprendre la masturbation ou encore de favoriser l’homosexualité. Les députés du PiS, mais aussi des dignitaires catholiques et des activistes réactionnaires ont soutenu cette initiative qui vise à criminaliser celles et ceux qui feraient de l’éducation sexuelle : des peines de 3 à 5 ans de prison sont prévues en cas de séances à l’école sur ce sujet !
Un tel projet s’explique par une homophobie grandissante de certains milieux en Pologne, par une influence religieuse sur les mœurs et une idéologie ultra-réactionnaire du parti au pouvoir. Si la société civile tente de réagir devant une telle aberration, la mainmise du PiS sur de larges pans de la société polonaise rend difficile la contestation de ce projet de loi.

L’action des eurodéputés

Fort heureusement les eurodéputés ont adopté une résolution à une très large majorité (471 pour, 128 contre, 57 absentions) exigeant l’abandon de ce projet de loi. La criminalisation de l’éducation sexuelle porterait un coup aux droits sexuels et reproductifs en Pologne et cela serait un très mauvais signal dans l’ensemble du continent européen. La résolution adoptée encourage par ailleurs tous les pays membres de l’UE à mettre en place une éducation sexuelle dans les écoles, afin de ne pas rendre vulnérables les plus jeunes aux abus et à la violence dans le domaine sexuel.

Pour l’UNSA Éducation, l’éducation à la sexualité permet le respect mutuel, la connaissance de l’autre sexe, et favorise le consentement. C’est un moyen efficace pour lutter contre le sexisme, l’homophobie l’intolérance et les stéréotypes de genre. Ce n’est pas un hasard que ce soit le régime ultra-conservateur polonais qui envisage une telle loi : lorsque les plus réactionnaires et l’extrême droite sont au pouvoir, c’est toujours les droits des femmes qui sont mis en péril. Notre fédération applaudit à l’initiative des eurodéputés et soutient activement toutes les démarches pour favoriser l’éducation sexuelle.

Pour aller plus loin:

Le communiqué de presse du Parlement européen

Le droit des femmes dans le viseur de l’extrême droite européenne

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Pourquoi une telle loi ?

Ce texte de loi trouve son origine dans une action de lobbying faite par une association fondamentaliste catholique qui voit dans l’éducation à la sexualité un moyen de dépraver les enfants, de leur apprendre la masturbation ou encore de favoriser l’homosexualité. Les députés du PiS, mais aussi des dignitaires catholiques et des activistes réactionnaires ont soutenu cette initiative qui vise à criminaliser celles et ceux qui feraient de l’éducation sexuelle : des peines de 3 à 5 ans de prison sont prévues en cas de séances à l’école sur ce sujet !
Un tel projet s’explique par une homophobie grandissante de certains milieux en Pologne, par une influence religieuse sur les mœurs et une idéologie ultra-réactionnaire du parti au pouvoir. Si la société civile tente de réagir devant une telle aberration, la mainmise du PiS sur de larges pans de la société polonaise rend difficile la contestation de ce projet de loi.

L’action des eurodéputés

Fort heureusement les eurodéputés ont adopté une résolution à une très large majorité (471 pour, 128 contre, 57 absentions) exigeant l’abandon de ce projet de loi. La criminalisation de l’éducation sexuelle porterait un coup aux droits sexuels et reproductifs en Pologne et cela serait un très mauvais signal dans l’ensemble du continent européen. La résolution adoptée encourage par ailleurs tous les pays membres de l’UE à mettre en place une éducation sexuelle dans les écoles, afin de ne pas rendre vulnérables les plus jeunes aux abus et à la violence dans le domaine sexuel.

Pour l’UNSA Éducation, l’éducation à la sexualité permet le respect mutuel, la connaissance de l’autre sexe, et favorise le consentement. C’est un moyen efficace pour lutter contre le sexisme, l’homophobie l’intolérance et les stéréotypes de genre. Ce n’est pas un hasard que ce soit le régime ultra-conservateur polonais qui envisage une telle loi : lorsque les plus réactionnaires et l’extrême droite sont au pouvoir, c’est toujours les droits des femmes qui sont mis en péril. Notre fédération applaudit à l’initiative des eurodéputés et soutient activement toutes les démarches pour favoriser l’éducation sexuelle.

Pour aller plus loin:

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